Comprendre l'accord UE-Mercosur en 3 questions clés
Objet d'un débat intense, nous vous proposons de comprendre l'accord UE-Mercosur en 3 questions clés.
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La COP15 sur la biodiversité vient de se clôturer à Montréal avec l’adoption d’un texte historique. Un véritable succès alors que cette conférence a tout bonnement été occultée tant par les médias que par les politiques. En cause ? La coupe du monde de football, la crise économique et la guerre en Ukraine qui continue de sévir. 😨
Mais cela n’a pas empêché les signataires d’adopter un accord qualifié “d’historique”. Que doit-on retenir de cette conférence ? Quels sont les points majeurs de l’accord ? Comment les dirigeants du monde comptent-ils protéger la biodiversité ? On fait le point. 🔎
La COP15 sur la biodiversité s’est tenue avec deux ans de retard du 7 au 19 décembre à Montréal sous la présidence chinoise. 📆
Petit point historique : adoptée en 1992 lors du Sommet de Rio, la Convention sur la diversité biologique (CDB) est l’une des trois COP existantes avec la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULD) et la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). 📑
Elle répond à trois grands objectifs :
Vue comme la « COP de la décennie », la COP15 avait pour ambition majeure d’adopter un nouveau cadre stratégique mondial pour la biodiversité à l’horizon 2030. Cet accord devait succéder aux objectifs d’Aïchi de la période 2011-2020. À ce titre, les négociations - en cours depuis quatre longues années - portaient sur quatre grandes thématiques :
La conférence des Parties qui vient de s’écouler a pour particularité de s’être déroulée en deux sessions. Reportée de multiples fois pour cause de Covid-19, elle s’est tenue virtuellement en octobre 2021 dans la ville de Kunming en Chine. 🇨🇳
👉 Cette réunion exceptionnelle a donné lieu à l’adoption de la déclaration de Kunming comprenant 17 premiers engagements.
Déplacée au Canada pour la seconde phase, la COP15 sur la biodiversité s’est clôturée sur un accord considéré comme “historique”. D’ici la fin de la décennie, les dirigeants du monde entier se sont engagés à prendre des « mesures urgentes » en vue d’ « arrêter et inverser la perte de biodiversité ». 💪
Adopté par 190 pays à l’issue de la plénière du 19 décembre, ce texte surnommé « le pacte de paix avec la nature » devient le nouveau cadre stratégique mondial de préservation de la biodiversité. Son objectif est multiple : protéger les océans, les terres, les espèces de la crise climatique, de la pollution et des diverses dégradations engendrées par les activités humaines. 💥
Considéré comme réaliste, ambitieux et applicable, cet accord d'envergure a pour principale ambition d’enrayer la perte de biodiversité au niveau mondial d’ici 2030. Comment ? En atteignant les quatre objectifs et les 23 cibles qui le composent.
💬 Bon à savoir : au vu de son importance, cet accord est d’ores et déjà considéré comme l’équivalent de l’Accord de Paris pour la biodiversité.
Objectif phare de l’accord, la protection des zones naturelles mondiales atteint une ambition encore jamais vue. Les signataires s'engagent à protéger 30 % de la planète alors que les précédentes COP souhaitaient préserver les zones terrestres à 17 %, ainsi que les eaux intérieures et les zones marines et côtières à 10 %. 👍
👉 À noter : à ce jour, seules 17 % des terres et 8 % des mers sont protégées.
L’atteinte de cet objectif pourra s’effectuer :
En supplément, le texte rappelle l’importance d’obtenir le « consentement libre, préalable et éclairé » et reconnaît le rôle majeur des peuples autochtones en tant que « gardiens de la biodiversité ». En effet, les peuples indigènes constituent 6 % de la population mondiale et protègent 25 % de la surface terrestre abritant près de 80 % de la biodiversité. 💚
Ces objectifs sont certes ambitieux, mais demeurent encore insuffisants au regard de la situation actuelle. Pour ralentir la crise de la biodiversité et protéger efficacement les espèces vivantes, les scientifiques tablent sur la protection de 50 % des espaces naturels mondiaux. Cela permettrait de préserver au moins 85 % des espèces, selon le biologiste Edward O. Wilson.
😨 À titre d’information : à ce jour, les activités humaines ont déjà altéré 75 % de la surface terrestre, 40 % des écosystèmes marins et plus d’un million d’espèces sont menacées d’extinction.
À ce jour, et selon la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), un tiers de nos sols sont dégradés - impactant les 25 % de la biodiversité mondiale qu’il renferme. 🌍
Et les prédictions sont loin de s’améliorer. D’ici à 2050, l’érosion des sols pourrait entraîner une perte de 10 % de la production agricole et la disparition de 75 milliards de tonnes de sols. Un taux particulièrement élevé quand on sait que 95 % de la production alimentaire mondiale dépend des terres émergées. 🌾
Pire : la dégradation des sols est d’ores et déjà à l’origine de la libération de 78 gigatonnes de carbone dans l’atmosphère.
Pour limiter les dégâts, l’accord de la COP15 prévoit la restauration et la réhabilitation effective de 30 % des écosystèmes terrestres et marins dégradés - au lieu de l’objectif précédent fixé à 20 %. Le texte revient également sur la nécessité de réduire de moitié le taux d’introduction d’espèces envahissantes nuisibles pour les plantes et végétaux. 🌱
Conformément au point 19 de cet accord, les pays riches s’engagent d’ici 2025 à fournir 20 milliards de dollars par an aux pays en développement. L’objectif ? Aider les pays les plus vulnérables à faire face à la crise de la biodiversité. 💸
D’ici 2030, le montant de cette aide financière augmentera pour atteindre 30 milliards de dollars par an. Il s’agit ni plus ni moins du triple de l’aide nationale actuelle allouée à la protection de la biodiversité, mais loin des 100 milliards demandés.
Pour atteindre ces objectifs financiers et faciliter l’accès aux ressources, la COP15 approuve la création, dès 2023, du Fonds mondial pour l’Environnement (FEM).
👀 À titre d’information : le déficit de financement de la biodiversité est évalué à 700 milliards de dollars par an (soit 511 milliards d’euros). Pour combler ce manque, « l’élimination, la mise à l’arrêt ou la réforme » des subventions publiques néfastes à la nature seront peu à peu effectives. Ainsi, d’ici 2030, les aides seront diminuées de 500 milliards de dollars par an (soit 365 milliards d’euros).
Une seconde avancée majeure est à noter : la Chine, les États-Unis - n’étant pourtant pas signataires de la Convention sur la diversité biologique - et les États arabes peuvent faire partie des donateurs. En cause : la formulation de l’accord qui incombe aux « pays développés, et aux pays qui assument volontairement les obligations des pays développés » de respecter cet objectif. 🎯
À l’heure actuelle, les écosystèmes sont majoritairement alimentés par des substances toxiques. En cause ? L’utilisation excessive de pesticides par les industries et l’agriculture intensive. Depuis le début du 21e siècle, la production annuelle mondiale de produits chimiques a doublé et devrait même augmenter de 85 % d’ici à la fin de la décennie. [FAO] 😱
Pour éviter ce cas de figure, d’ici 2030, la COP15 prévoit de :
Pour y parvenir, les signataires sont donc sommés de réduire de moitié les risques liés aux pesticides et aux produits chimiques hautement dangereux. Cela passe notamment par la généralisation de pratiques durables agricoles, forestières et de la pêche (l’agroécologie), l’élimination de la pollution plastique ou encore par une meilleure gestion des déchets.
⚔️ Ce point a donné lieu à des débats houleux entre l’Union européenne et le Brésil, l’Indonésie ou encore l’Inde.
Ici, l’objectif est de ne pas reproduire les mêmes erreurs qu’avec les objectifs d’Aïchi arrivés à leur terme en 2020. En effet, ces derniers n’ont été que partiellement atteints de par le manque d’objectifs quantifiés, mesurables et l’absence de suivi et d’évaluation de mise en œuvre. ❌
L’accord de la COP15 s’engage ainsi à développer des outils de planification et de suivi communs avec des indicateurs précis. Le texte pourra aller plus loin en proposant la révision des stratégies nationales.
Par conséquent, les signataires pourront planifier leurs actions, suivre leurs progrès et attester de la bonne trajectoire vers les objectifs de l’accord. Les États sont d'ailleurs incités à publier leurs plans biodiversité d’ici la prochaine COP de 2024 en vue de réaliser un premier bilan global en 2026. 👀
Malgré ces grandes avancées, la France n’est pas satisfaite des engagements concernant la protection des espèces et pointe du doigt l’absence de plusieurs engagements chiffrés :
Ces questions pourraient ainsi être abordées lors de la COP16 qui se tiendra en 2024 en Turquie. 🇹🇷
L’accord de la COP15 est une avancée majeure pour la protection de la biodiversité mondiale, mais savez-vous que vous pouvez agir à votre échelle ? 👋
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