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Cinéma et bilan carbone : les nouvelles conditions de subvention
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Blog > Écologie > Cinéma et bilan carbone : les nouvelles conditions de subvention

Cinéma et bilan carbone : les nouvelles conditions de subvention

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Chaises rouges et noires au cinéma
L’industrie du cinéma est désormais concernée par le bilan carbone obligatoire. Quelles sont les nouvelles exigences à respecter ?
Écologie
2022-10-23T00:00:00.000Z
fr-fr

L’objectif commun de limiter le réchauffement climatique nécessite l’implication de tous les secteurs, dont le cinéma. Le 5 octobre dernier, le CNC - Centre national du cinéma et de l’image animée - a dévoilé une nouvelle exigence pour obtenir les subventions nécessaires à la réalisation d’une œuvre. 

La seule condition ? Estimer les émissions de CO2 de l’œuvre en question. 📽

En effet, l’industrie du cinéma était - jusqu’à présent - peu impliquée dans la lutte contre le changement climatique. 

Comment réaliser le bilan carbone d’un film  ? Quelle est l’empreinte carbone du cinéma français ? Tout ce que vous devez savoir sur l’empreinte écologique du 7e art. 👋

 

✅ Quelles sont les nouvelles conditions de subvention auxquelles doit se soumettre le cinéma ?

Le cinéma se met progressivement au vert 🌱

Les producteurs du cinéma et de l’audiovisuel ne pourront bientôt plus bénéficier des subventions publiques versées par le CNC s’ils ne transmettent pas le bilan carbone de l’œuvre. ❌

Cette mesure « d’éco-conditionnalité » sera progressivement instaurée :

  • dès le 31 mars 2023, les producteurs devront joindre à leurs demandes de financement, le bilan carbone du projet sur lequel ils travaillent pour espérer obtenir des aides ;
  • à partir du 1er janvier 2024, cette condition sera obligatoire pour espérer obtenir les aides nécessaires à la réalisation du projet.

Cette mesure s’inscrit dans le plan Action! élaboré en juin 2021 en vue d’aider le secteur du cinéma à effectuer sa transition écologique. L’objectif de cette mesure est triple : 

  • accompagner les professionnels vers la transformation durable des secteurs du cinéma et de l’audiovisuel ;
  • sensibiliser les acteurs du monde cinématographique quant à l’impact environnemental de leur activité - et les aider à le réduire ;
  • faire de l’éco-responsabilité des productions françaises un enjeu d’attractivité internationale.
👋 Bon à savoir : ces nouvelles conditions concernent l’ensemble des formats cinématographiques et audiovisuels, à l’image des films, des courts-métrages, des séries ou des documentaires. Dans un deuxième temps, l’obligation s’étendra aux œuvres immersives, d’animation et aux jeux vidéo.

Quels critères doivent être pris en compte dans le bilan carbone ? 🧐

Cette nouvelle mesure oblige les producteurs à estimer les (GES) de chacune de leurs œuvres. Dès lors, la réalisation d’un bilan carbone permet de cibler les sources les plus polluantes - tant en termes d’émissions de GES qu’en termes de gaspillage. 🗑

En vue d’établir un plan de réduction concret des émissions et de déterminer des alternatives vertes, il est nécessaire d’identifier les multiples sources d’émissions qui composent le tournage et la postproduction - c’est-à-dire les transports, la gestion des déchets, l’hébergement, les repas, etc. 

Dans le détail, deux bilans seront demandés :

  • le premier prendra la forme d’une estimation prévisionnelle réalisée en amont du tournage. Il s’agit simplement de traduire le devis de production en tonnes équivalent carbone afin d’évaluer les émissions de CO2 des grands postes de dépenses. Cette évaluation permet de mettre en œuvre une stratégie bas carbone ;

  • le second - définitif cette fois - sera réalisé en aval du tournage et traduira le devis final de production. Il devra prendre en compte les données financières et physiques du projet (les litres d’essence consommés, les billets de train, etc.).
    L’élaboration de ce bilan permettra également de constater les écarts et les économies de CO2 réalisées entre celui-ci et le bilan prévisionnel.
👉 Au premier trimestre 2023, pour harmoniser les pratiques et pour aider les producteurs à estimer leurs émissions de CO2, le CNC a pour ambition d’homologuer ses propres calculateurs basés sur une méthodologie de référence. Néanmoins, il en existe quatre à l’heure actuelle développés par l'organisation britannique Albert et les entreprises françaises Secoya Ecotournage, Ecoprod et Workflowers.

En quoi consiste le plan Action! de la CNC ? 📝

Le plan Action! pour une politique publique de la transition écologique et énergétique dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel et de l’image animée a été initié en juin 2021 par le CNC. 📆

Le plan a été créé pour répondre au manque de données concernant l’impact environnemental du monde du cinéma et plus largement pour faire face à l’urgence climatique. ☀️

Comment ? En accompagnant les professionnels dans l’élaboration d’une stratégie bas carbone pour bâtir une industrie plus responsable. 

Pour y parvenir, cette politique ambitieuse s’étend sur trois ans :

  • en 2022, l’année de l’incitation où cinq grandes actions seront développées :
  1. la création d’un observatoire de la transition écologique et énergétique en vue de réaliser deux études sur le bilan carbone des salles de cinéma et des studios de tournage, d’animation et de post-production ;
  2. la création d’une méthodologie commune permettant de mesurer l’impact carbone des œuvres ;
  3. la mise en place de formations aux enjeux écologiques dans les écoles de cinéma, d’animation et de jeux vidéo ;
  4. la mise à disposition des bonnes pratiques ;
  5. la valorisation des actions existantes et des initiatives émergentes.
  • en 2023, l’année de définition des règles du jeu. C’est-à-dire la définition des normes et du périmètre des moyens renforcés applicables à la filière selon trois grands axes :
  1. la réalisation obligatoire d’un bilan carbone pour les œuvres ou les projets financés par le CNC ;
  2. la rénovation thermique des bâtiments (les salles de cinéma comme les studios de tournage) en vue de réduire la consommation énergétique ;
  3. la définition des objectifs à atteindre en termes d’approvisionnement, de gestion des déchets - inciter à l’économie circulaire -, de mobilité et du numérique - tendre vers la sobriété numérique.
  • en 2024, l’année de la mise en place des nouvelles obligations visant à poursuivre la transition écologique et énergétique grâce à des mesures basées sur un budget carbone de référence des œuvres et à une conditionnalité des aides.
👉 L’ensemble de ces mesures a pour vocation de rendre les professionnels acteurs du changement.

👀 Quel est le bilan carbone du cinéma ?

L’industrie du cinéma reste une industrie 💥

Chaque année, le cinéma et l’audiovisuel français sont à l’origine de 1,7 million de tonnes équivalent de carbone - l’équivalent de 410 000 vols aller-retour Paris-New-York sur une année. Il correspond au bilan carbone de 185 191 français - soit la population de la ville de Reims. [Étude réalisée en 2020 par ÉcoProd] 😱

Dans le détail :

  • les déplacements des spectateurs représentent 15 % des émissions de GES ;
  • une heure d’émission TV équivaut à 10 tonnes d’équivalents carbone ;
  • un épisode d’une série tournée à Paris émet 35 tonnes d’équivalents carbone ;
  • une fiction tournée en France est à l’origine de 200 tonnes d’équivalents carbone.

Néanmoins, les impacts environnementaux du cinéma restent difficiles à quantifier. C’est pourquoi les données collectées dans le cadre de l’éco-conditionnalité pourraient faire l’objet d’un suivi mené par l’Observatoire de la transition écologique et énergétique du CNC  - créé dans le cadre du plan Action!. 

L’intérêt ? Obtenir des données chiffrées sur l’impact environnemental de la création des œuvres pour accompagner la transformation écologique du secteur. 👀

L’impact environnemental et énergétique d’une œuvre 🎬

Les conditions de tournage sont spécifiques d’une œuvre audiovisuelle à une autre (en studio, en extérieur, à l’autre bout du monde). Néanmoins, des études ont été menées et permettent d’avoir une réelle idée de l’empreinte carbone des différentes étapes et des pratiques actuelles.

Durant le tournage

Le tournage constitue un quart des émissions de l’industrie du cinéma. Les deux plus gros postes d’émission englobent la régie - à savoir le transport, l’hébergement et la nourriture - et la consommation d’énergie. ⚡️

S’ensuivent les décors qui représentent 20 % du total des émissions carbones d’un projet et 40 % de l’impact écologique d’un tournage. En moyenne, un long-métrage produit 15 tonnes de déchets de décor et de mobilier. 💥

Plusieurs alternatives propres existent :

  • éclairer les tournages en extérieur grâce à des générateurs à hydrogène - à titre d’exemple, le tournage de Lupin a utilisé cette alternative durable, mais très coûteuse ;
  • transformer les repas carnés en repas végétariens ;
  • privilégier les visioconférences pour limiter les déplacements et opter pour des voitures hybrides, voire le covoiturage ;
  • loger les équipes le plus proche possible du lieu du tournage ;
  • faire appel à des fournisseurs ayant déjà entamé une démarche éco-responsable ;
  • réutiliser les décors et les matériaux ;
  • acheter d’occasion ou passer par la location ;
  • réduire le gaspillage alimentaire en offrant les restes aux associations locales ;
  • embaucher un référent « développement durable », qui a pour mission de réaliser le plus d’économies d’énergie possible.
👉 Les producteurs peuvent s’appuyer sur le guide de l’éco-production par Écoprod qui indique les bonnes pratiques pour tendre vers un tournage durable.

Durant la promotion de l’œuvre

Les problématiques rencontrées lors du tournage sont sensiblement les mêmes lors de la promotion du film de festival en festival (déplacements, hébergements, déchets).

En ce sens, Benedikt Erlingsson, le réalisateur du film intitulé « Woman at war » a demandé aux festivals dont il était l’invité, de compenser le bilan carbone de sa venue en plantant des arbres. 🌳

Autre exemple, les Arcs Film Festival requiert l’acheminement des festivaliers à 1 950 mètres d’altitude. Un bilan carbone qui s’alourdit au niveau des transports, mais dont le Green Lab du festival tente de compenser chaque année.

Durant la sortie en salles

Une étude menée entre le 9 novembre 2021 et le 6 janvier 2022 par l’Observatoire de la transition écologique et énergétique du CNC apporte des précisions quant au diagnostic énergétiques des salles de cinéma. 🍿

Il s’avère que la consommation d’énergie dépend de la taille, la date de construction et de rénovation de la salle. Quatre postes sont les plus polluants : 

  • le CVC (chauffage, ventilation et climatisation) à l’origine de 68,8 % des dépenses énergétiques ;
  • la projection (comprenant le serveur et la sono), qui représentent 15,9 % des dépenses.

La solution ? Opter pour les énergies renouvelables - à l’image du solaire et de l’éolien -, l’installation de matériels performants et de projecteurs lasers.

L’installation d’équipements adéquats à une bonne gestion des déchets fait l’objet de plusieurs manquements. En effet, les affiches de sensibilisation au tri, des locaux poubelle dédiés sont absents, tout comme la formation du personnel de nettoyage. 🚮

À ce titre, le vrac et la consigne sont des alternatives durables et simples à instaurer.

Par ailleurs, l’étude rappelle l’existence de deux décrets :

  • le décret tertiaire, qui impose aux bâtiments dont la surface des activités tertiaires est supérieure à 1 000 m² la tenue d’un reporting de leurs consommations et la réalisation d’économies d’énergie de l’ordre de 40 % en 2030 et 60 % en 2050 ;

  • le décret BACS (Gestion technique du bâtiment), qui oblige, dès le 1er janvier 2025, les bâtiments tertiaires non résidentiels - dont la puissance nominale du système de chauffage ou de climatisation est supérieure à 290 kW - à mettre en place une gestion technique du bâtiment.

👋 Des initiatives écologiques dans le milieu du cinéma sont-elles à noter ?

Au-delà de l’obligation du CNC, l’industrie du cinéma commence à prendre conscience de l’importance d’effectuer sa transition environnementale. Plusieurs initiatives voient ainsi le jour.

La Fresque du film 🎞

Reprenant le même principe que La Fresque du climat, la Fresque du film a pour objectif de former les professionnels du secteur sur les impacts environnementaux de leur activité. 

Durant trois heures et en groupe, les acteurs de l’industrie cinématographique doivent trouver les liens de causalité entre les métiers du film, leurs besoins et leurs impacts environnementaux. À la fin de l’atelier, les participants sont en mesure d’imaginer la transition environnementale de leurs pratiques, et plus largement, du cinéma. 🔄

👉 Bon à savoir : tous les acteurs de la filière peuvent participer aux ateliers (distributeurs, les diffuseurs, les producteurs, les exploitants et même les partenaires financiers).

Le CNC s’engage pour le développement durable 👍

Le 16 avril 2021, le CNC a signé la charte d’adhésion du Club Développement Durable des Établissements et Entreprises Publics (ClubDDEP). Créé en 2006 et rattaché au ministère de la Transition écologique, ce club prouve l’engagement du CNC envers l’environnement. 🤝

En rejoignant ce club, le CNC s’engage à accompagner le secteur du cinéma dans sa transition écologique et énergétique - notamment via un audit énergétique et un bilan carbone.

👋 Composé de 120 organismes publics provenant de secteurs différents - dont 21 issus de la culture - le club a pour vocation de mobiliser les membres en vue d’atteindre les 17 objectifs de développement durable (ODD).

💪 Participez à la neutralité carbone !

Au vu de l’obligation du CNC envers les professionnels du cinéma, le bilan carbone s’étend à de plus en plus de secteurs : pourquoi pas le vôtre ? 

Faites appel à nos experts pour réaliser le bilan environnemental de votre structure ! 

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