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Bilan de la COP27 : que faut-il retenir ?
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Bilan de la COP27 : que faut-il retenir ?

ÉcologiePolitique
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pelouse vertes et ciel bleu avec des nuages
La dernière Conférence des Parties vient de se clôturer après de longues et intenses négociations. Quel est le bilan de la COP27 ?
Écologie
2022-12-01T00:00:00.000Z
fr-fr

Le bilan en demi-teinte de la COP27 vient mettre un coup de frein à la lutte contre le réchauffement climatique. Alors que les attentes étaient très élevées, la conférence a offert de faibles réponses pour faire face aux conséquences de plus en plus visibles du changement climatique.

À titre d’illustration, cette année, le Pakistan a été particulièrement impacté par des inondations dévastatrices dont le coût est estimé à 30 milliards de dollars par la Banque mondiale. La question du financement de l’adaptation des pays en développement était d’ailleurs l’un des sujets phares de la COP27. 💰

Alors, que doit-on retenir de cette conférence ? Quelles décisions ont été prises ? On fait le point. 🔎

sol victime de sécheresse et arbre mort

🤔 Quels étaient les enjeux de la COP27 ?

Cette COP27 qui se déroulait du 6 au 18 novembre à Charm el-Cheikh en Égypte est d’ores et déjà remarquée par des négociations particulièrement longues. La conférence s’est ainsi clôturée le 20 novembre - soit avec plus d’un jour de retard sur le calendrier prévu - devenant l’une des COP les plus longues de l’histoire. ⏳

Les négociateurs de près de 200 pays sont néanmoins parvenus à trouver des compromis sur des questions urgentes. À titre d’illustration, l’année 2022 a été marquée par l’accélération d’événements météorologiques violents, à l’image des sécheresses, des canicules, des inondations ou des incendies subis dans le monde entier. 🔥

Par conséquent, le bilan de la COP27 devait apporter des réponses à quatre principaux enjeux :

  • l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES) en adoptant des trajectoires compatibles avec les objectifs de l’Accord de Paris ;
  • l’adaptation au changement climatique - c’est-à-dire renforcer les capacités d’adaptation, accroître la résilience aux changements climatiques et réduire la vulnérabilité ;
  • le respect des financements pour l’action climatique des pays en développement à hauteur de 100 milliards d’euros par an pour la période 2020-2025, mais également aligner les flux financiers mondiaux ;
  • les pertes et préjudices, notamment le renforcement et la meilleure coordination des actions mises en œuvre.

Qu’en est-il ?

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youtube screenshot

📝 Quel est le bilan de la COP27 ?

La signature d’un accord historique sur l’aide aux pays les plus pauvres ✍️

Le bilan de la COP27 ne pouvait pas passer outre la dette climatique des pays pauvres. Cette dernière est telle que les pays vulnérables ont requis la création d’un mécanisme financier spécifique. 

Dans les faits, les pays en développement sont les plus exposés aux conséquences du réchauffement climatique (inondations, incendies, etc.) alors même qu’ils sont les moins responsables de ce dernier. 👋

Réclamé depuis une trentaine d’années par les pays vulnérables, le financement des “pertes et dommages” a longuement été disputé durant cette COP27. Finalement, ces négociations ont permis de donner lieu à un texte de compromis de dernière minute. 

Cet accord considéré comme emblématique acte le principe de la création d’un fonds financier spécifique tant désiré par les pays vulnérables. 💪

Ce dernier insiste sur le :

besoin immédiat de ressources financières nouvelles, supplémentaires, prévisibles et adéquates pour aider les pays en développement qui sont particulièrement vulnérables [aux impacts économiques et non économiques du réchauffement climatique]

De cette décision historique découle l’engagement financier d’une trentaine de Parties à hauteur de 350 millions de dollars pour compenser les coûts du réchauffement climatique subit par les pays émergents. De son côté, l’UE octroie plus d’un milliard d’euros de financement pour l’adaptation en Afrique, dont 60 millions pour les pertes et dommages.

Mais cela risque de n’être qu’une goutte d’eau dans l’océan puisque ces derniers sont estimés par des chercheurs entre 290 et 580 milliards de dollars chaque année jusqu’en 2030. 💰

👉 D’autant qu’il ne s’agit pas de la première promesse financière de la part des pays riches ! Il y a treize ans, ces derniers s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour aider les pays pauvres à s’adapter au changement climatique. Néanmoins, cet engagement n’a pas été respecté puisque seuls 83 milliards de dollars ont été versés. 

Le manque d’ambition de la COP concernant la réduction des émissions de GES ❌

Sera-t-il encore possible d’atteindre l’objectif de l’Accord de Paris ? Rien n’est moins sûr. 😰

En effet, cette COP s’est clôturée sans l’adoption de la moindre nouvelle ambition de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à la COP26 de Glasgow.
Elles sont pourtant essentielles pour limiter la température du réchauffement à + 1,5 °C - objectif réaffirmé dans le bilan de la COP27. Cependant, aucun plan d’action concret n’a été élaboré en ce sens. 📝

Dans l’état, les engagements actuels des pays signataires de l’Accord de Paris ne permettent pas de tenir cet objectif, ni celui de + 2 °C. 
Néanmoins, si ces derniers sont bel et bien tenus, nous nous positionnons vers un réchauffement de + 2,4 °C d’ici la fin du siècle. Dans le cas inverse, nous allons droit vers un réchauffement de + 2,8 °C. Une catastrophe. 👎

👀 À titre d’information : le réchauffement actuel est de + 1,2 °C et montre d’ores et déjà des conséquences irréversibles et dramatiques sur l’environnement (inondations, sécheresses, mégafeux, etc.).

Autant dire que l’urgence est de mise et que la COP27 est complètement passée à côté. Pour preuve : la déclaration finale du président égyptien de la conférence de 2022, Sameh Choukri, appelle seulement à une réduction “rapide” des émissions. 

À ce titre, nombre de pays ont jugé que les textes présentés par la présidence égyptienne constituaient un recul par rapport aux engagements pris à Glasgow. En définitive, l’architecte de l’Accord de Paris, Laurence Tubiana a jugé que :

Cette COP a affaibli les obligations pour les pays de présenter des engagements nouveaux et plus ambitieux.

Les énergies fossiles, grandes oubliées du bilan de la COP27 🪨

Autre contentieux majeur : la réduction de l’usage des énergies fossiles. Principalement responsables du réchauffement climatique, ces énergies polluantes sont à peine mentionnées dans les textes présentés tout au long de la COP27 et n’ont pas fait l’objet d’un accord concernant leur réduction progressive. ❌

Aucune décision supplémentaire n’a été prise au sujet de la sortie progressive du charbon - citée pour la première fois dans les textes de la COP26. Un énorme surplace causé par l’opposition des 636 états et lobbyistes pétroliers et gaziers présents à la conférence - plus nombreux que n’importe quelle autre délégation. La Russie, l’Iran et l’Arabie Saoudite seraient les principaux pays opposés.

Pourtant, la sortie des énergies fossiles est indispensable pour atteindre la neutralité carbone requise d’ici 2050. 👋

Pour autant, nous pouvons remarquer la mention inédite du développement des renouvelables aux côtés des énergies « à basses émissions » - une expression habituellement appliquée au nucléaire. ☢️

Que cache ce terme ? Doit-on s’attendre au développement de nouveaux projets fossiles - approvisionnés au gaz notamment ?

usines pollution dans l'air

👀 Quelles sont les réactions face au bilan de la COP27 ?

Les pays en développement soulagés 😌

La création d’un fonds financier spécifique pour la compensation des dégâts causés par le réchauffement climatique est un soulagement pour les pays en développement. 🙌

La militante ougandaise, Vanessa Nakate partage sa satisfaction :

Les pertes et dommages dans les pays vulnérables ne peuvent désormais plus être ignorés même si certains pays développés avaient décidé d'ignorer nos souffrances.

Le directeur de l’ONG Power Shift Africa, Mohamed Adow, revient sur cette victoire :

Au début de ces pourparlers, les pertes et dommages n'étaient même pas à l'ordre du jour. Et maintenant, nous entrons dans l'histoire.

De son côté, la directrice du réseau d’ONG Climate Action Network, Tasneem Essop se félicite pour l’issue de cette longue bataille :

C'est une énorme réussite que d'obtenir un accord après trente ans passés à essayer de mettre cela à l'ordre du jour.

L’UE “déçue” 😑

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ne cache pas sa déception à l’issue de la COP 27 :

Nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant - et c'est une question à laquelle cette COP n'a pas répondu.

De son côté, l’Union européenne se dit “déçue” de l’accord sur les émissions de GES. Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans n’a pas caché son mécontentement :

Ce que nous avons là, c'est un pas en avant trop court pour les habitants de la planète. Il ne fournit pas assez d'efforts supplémentaires de la part des principaux émetteurs pour augmenter et accélérer leurs réductions d'émissions.

La France quant à elle regrette « le manque d’ambition climatique », mais salue les avancées réalisées.

🗓️ À quoi s’attendre pour la COP28 ?

Face à l’absence de décisions fortes dans le bilan de la COP27, la question du retrait des énergies fossiles indispensable pour avoir une trajectoire de + 1,5 °C sera de nouveau sur la table durant la COP28 qui se déroulera à Dubaï fin 2023. 📑

Décision historique de la conférence de 2022, la création du fonds de financement pour les pays vulnérables risque de donner lieu à de nouveaux débats houleux. Bien qu’un accord de création soit de mise, certains points particulièrement controversés restent encore flous. 

En outre, les détails opérationnels doivent être définis par un « comité de transition » pour permettre son adoption lors de la prochaine COP. 

Une question reste cependant en suspens : qui seront les principaux contributeurs de ce fonds ? Les pays développés sont déjà certains d’une chose : les États-Unis, l’Arabie Saoudite et la Chine doivent en faire partie. 🌍

👉 En vue de transformer les paroles en actes, Emmanuel Macron souhaite organiser un sommet à Paris courant 2023. L’objectif ? Mettre en place ce nouveau pacte financier avant la prochaine COP fin 2023.

🤝 Luttons ensemble contre le réchauffement climatique !

Nous n’avons pas à attendre les décisions politiques pour agir ! Chacun d’entre nous a les moyens d’agir pour limiter la température du réchauffement climatique. Diminuez les émissions GES de votre entreprise en réalisant le bilan carbone 100 % personnalisé de votre structure ! 

Nos experts sont à votre disposition. 👋

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