Élimination des polluants éternels : mythe ou réalité ?
Particulièrement résistants, les polluants éternels sont à l’origine de risques sanitaires et environnementaux. Peut-on éliminer ces substances nocives de notre quotidien ?
Invisible, mais non sans danger, le composé organique volatil (COV) fait partie intégrante de l’air que nous respirons. En effet, cette substance constitue l’une des principales causes de pollution de l’air extérieur, et tout particulièrement à l’intérieur des bâtiments d’habitation et de travail. 🏠
Chaque année en Europe, 600 000 décès sont causés par la pollution de l’air. Dans le détail, la pollution de l’air extérieur est à l’origine de 482 000 décès et la pollution de l’air intérieur de 117 200 morts.
Quelle est la composition du COV ? Comment est-il créé ? Quels sont les impacts de ce polluant atmosphérique ? On vous révèle tout. 💬
Un composé organique volatil (COV) est une substance gazeuse présente dans l’atmosphère suite à la fabrication et à l’utilisation de certains produits. 👀
La directive européenne du 11 mars 1999 relative à la réduction des émissions de COV issus de l’utilisation de solvants organiques dans certaines activités et installations, apporte une définition réglementaire au :
💬 Autrement dit, les COV émettent des vapeurs même à température et à pression ambiante. Cette faculté leur permet ainsi de se répandre aisément dans l’air sous leur forme gazeuse.
Les composés organiques volatils sont classés en cinq familles :
👋 Contrairement à la directive européenne, le méthane ne fait pas partie des familles de COV. La raison ? Il provient majoritairement des rejets des ruminants et de la dégradation naturelle des végétaux. La notation COVNM (composé organique volatil non méthanique) permet donc de distinguer ces deux formes de substances.
Au niveau planétaire, les COV sont à 90 % d’origine biogénique (générées naturellement par les espèces végétales, la majorité provenant des forêts) et à 10 % d’origine anthropique (provenant des phénomènes de combustion et d’évaporation issus des activités humaines). Ils sont ainsi majoritairement utilisés dans la fabrication de produits et de matériaux ménagers à usage personnel comme professionnels (peintures, colles, produits ménagers, carburants, etc.). 🧽
Dès lors, le butane, le toluène, l’éthanol, l’acétone et le benzène se retrouvent dans la composition des COV. Leur point commun ? Ils proviennent tous de l’industrie sous la forme de solvants organiques.
En effet, le composé organique volatil est utilisé dans de nombreux procédés de par ses qualités de solvant - qui représente 45 % des émissions -, de dégraissant, d’agent de nettoyage, de dissolvant, d’agent de synthèse, etc. Son utilisation donne ainsi lieu à l’évaporation des substances organiques dans l’atmosphère. 💨
L’émission de composés organiques volatils est donc prédominante dans une vingtaine de secteurs d’activité. On peut citer, la métallurgie, l’imprimerie, la construction automobile, l’agroalimentaire, le bâtiment, la chimie, le textile, la mécanique ou encore la pharmacie.
Selon l’inventaire SECTEN 2022 partagé par la CITEPA - basé sur la notation COVNM - on note une réduction de 68 % des émissions de COVNM entre 1990 et 2020 grâce aux efforts de chacun des secteurs d’activité. 📉
👀 Pour vous donner une idée, en 2017, les émissions totales de COVNM en France métropolitaine étaient de 612 kt tous secteurs confondus. Le résidentiel-tertiaire est le premier émetteur suivi par l’industrie manufacturière.
Sur les nombreuses substances faisant partie des familles de COV, seuls sept composés sont fréquemment retrouvés dans l’air :
Le composé organique volatil a des répercussions néfastes sur l’environnement et sur le climat. ☀️
Relâché dans l’atmosphère, le COV se dégrade et perturbe les équilibres chimiques - notamment le cycle de Chapman. Ce phénomène donne lieu à la formation ou à l’accumulation d’ozone dans la troposphère. Cette superproduction impacte la végétation - réduit la résistance des végétaux - et accélère la dégradation de certains matériaux (à l’image du plastique). 👀
Autant de conséquences qui renforcent l’effet de serre additionnel et participent au réchauffement de la planète. En définitive, ce composé capte les infrarouges au niveau de la troposphère au lieu de la stratosphère (niveau auquel l’ozone protège des ultraviolets), ce qui augmente considérablement la température.
L’exposition et la manipulation d’un composé organique volatil n’est pas sans risque sur la santé ! Étant plus concentré dans l’air intérieur que dans l’air extérieur, de multiples répercussions sanitaires sont possibles :
👋 Bon à savoir : avant d’utiliser quelque produit que ce soit, il est recommandé de se référer aux deux principales fiches techniques du fabricant éditées par l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) : les fiches de données de sécurité (FDS) et les fiches toxicologiques (FT).
Les émissions - et principalement leur réduction - de composés organiques volatils sont bel et bien encadrées par plusieurs textes réglementaires de différentes envergures.
À l’échelle internationale, l’émission des COV est réglementée par deux protocoles :
Au niveau européen, les émissions des composés organiques volatils sont régies par deux directives complémentaires, elles-mêmes transposées en droit français :
Enfin, au niveau français, seules les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) sont soumises :
Les composés organiques volatils sont quant à eux encadrés par l’arrêté ministériel du 2 février 1998. Par la suite, le droit français a transposé la directive européenne 1999/13/CE par l’arrêté du 29 mai 2000 ou plus communément, l’arrêté du 2 février 1998 modifié.
✍️ À noter : par rapport à 2005, la France s’est engagée à réduire ses émissions de COVNM de 52 % à l’horizon 2030.
Au-delà d’adopter des mesures simples de réduction des émissions de composés organiques volatils (comme limiter l’usage de bougies, de produits ménagers, choisir des matériaux biosourcés ou aérer les bureaux plusieurs fois par jour), l’entreprise peut revoir son fonctionnement. 👋
Comment ? En ciblant et en quantifiant les principales sources d’émissions de COV en vue de les réduire à la source. Quatre étapes suffisent pour mener à bien cette démarche :
Dans le cas où les COV ne proviendraient pas de solvants organiques, il convient de les traiter selon différentes options :
Limiter le réchauffement climatique requiert l’implication de chacun d’entre nous. Et cela ne passe par la réduction des émissions de composé organique volatil, mais surtout par les rejets de carbone ! Par conséquent, en vue de réduire les émissions de votre activité, n’hésitez pas à réaliser le bilan carbone de votre structure. 👀
Nos experts vous accompagnent dans cette démarche. 🤝