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Composé organique volatil (COV) : ce que vous devez savoir
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Composé organique volatil (COV) : ce que vous devez savoir

ÉcologieRéchauffement climatique
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fumée d'usine dans l'air
Le composé organique volatil (COV) est l’un des principaux responsables de la pollution de l’air. Que faut-il savoir sur ce polluant atmosphérique ? Comment limiter son impact ?
Écologie
2022-12-09T00:00:00.000Z
fr-fr

Invisible, mais non sans danger, le composé organique volatil (COV) fait partie intégrante de l’air que nous respirons. En effet, cette substance constitue l’une des principales causes de pollution de l’air extérieur, et tout particulièrement à l’intérieur des bâtiments d’habitation et de travail. 🏠 

Chaque année en Europe, 600 000 décès sont causés par la pollution de l’air. Dans le détail, la pollution de l’air extérieur est à l’origine de 482 000 décès et la pollution de l’air intérieur de 117 200 morts.

Quelle est la composition du COV ? Comment est-il créé ? Quels sont les impacts de ce polluant atmosphérique ? On vous révèle tout. 💬

femme devant fenêtre ouverte

🔎 Qu’est-ce qu’un composé organique volatil (COV) ?

Composé organique volatil, définition et composition 🤔

Un composé organique volatil (COV) est une substance gazeuse présente dans l’atmosphère suite à la fabrication et à l’utilisation de certains produits. 👀

La directive européenne du 11 mars 1999 relative à la réduction des émissions de COV issus de l’utilisation de solvants organiques dans certaines activités et installations, apporte une définition réglementaire au :

  • composé organique, qui est une substance formée d’au moins un atome de carbone et d’un atome d’hydrogène, d’halogène, d’oxygène, de soufre, de phosphore, de silicium ou d’azote, à l’exception des oxydes de carbone et des carbonates et bicarbonates inorganiques ;
  • composé organique volatil, qui est un composé organique dont la pression de vapeur est de 0,01 kPa (kilopascal) ou plus lorsque la température est de 293,15 K (Kelvin). Est également considéré COV si la volatilité correspond à des conditions d’utilisation particulières.

💬 Autrement dit, les COV émettent des vapeurs même à température et à pression ambiante. Cette faculté leur permet ainsi de se répandre aisément dans l’air sous leur forme gazeuse.

Les cinq grandes familles de COV 👀

Les composés organiques volatils sont classés en cinq familles :

  • les alcanes, qui ne contiennent que des atomes de carbone et d’hydrogène et qui proviennent des produits pétroliers (éthane, butane, propane, octane, etc.). Leur particularité ? Ils participent peu à la formation de l’ozone contrairement aux substances des autres familles ;
  • les alcènes et alcynes, qui possèdent une double ou triple liaison avec deux atomes de carbone. Principalement utilisés dans l’industrie chimique, ces COV sont issus du raffinage du pétrole (éthylène, propylène, acétylène, etc.) ;
  • les aldéhydes et cétones (également appelés « composés carbonylés ») issus de la combustion incomplète des carburants et du bois ou étant des dérivés chimiques d’un alcool. La perte de deux atomes d’hydrogène donne lieu à des substances telles que l’acétone, le formaldéhyde ou l’acroléine ;
  • les hydrocarbures aromatiques, qui contiennent un noyau benzénique (le benzène, le toluène, le styrène ou le naphtalène, par exemple) ;
  • les hydrocarbures halogénés, c’est-à-dire les hydrocarbures chlorés, bromés et fluorés (le chloroforme, le chlorure de vinyle ou le chlorobenzène). Leur présence dans l’air est causée par leur utilisation en tant que solvant, fluides frigorigènes ou insecticides.

👋 Contrairement à la directive européenne, le méthane ne fait pas partie des familles de COV. La raison ? Il provient majoritairement des rejets des ruminants et de la dégradation naturelle des végétaux. La notation COVNM (composé organique volatil non méthanique) permet donc de distinguer ces deux formes de substances.

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Les principales sources d’émission 🏭

Au niveau planétaire, les COV sont à 90 % d’origine biogénique (générées naturellement par les espèces végétales, la majorité provenant des forêts) et à 10 % d’origine anthropique (provenant des phénomènes de combustion et d’évaporation issus des activités humaines). Ils sont ainsi majoritairement utilisés dans la fabrication de produits et de matériaux ménagers à usage personnel comme professionnels (peintures, colles, produits ménagers, carburants, etc.). 🧽

Dès lors, le butane, le toluène, l’éthanol, l’acétone et le benzène se retrouvent dans la composition des COV. Leur point commun ? Ils proviennent tous de l’industrie sous la forme de solvants organiques. 

En effet, le composé organique volatil est utilisé dans de nombreux procédés de par ses qualités de solvant - qui représente 45 % des émissions -, de dégraissant, d’agent de nettoyage, de dissolvant, d’agent de synthèse, etc. Son utilisation donne ainsi lieu à l’évaporation des substances organiques dans l’atmosphère. 💨

L’émission de composés organiques volatils est donc prédominante dans une vingtaine de secteurs d’activité. On peut citer, la métallurgie, l’imprimerie, la construction automobile, l’agroalimentaire, le bâtiment, la chimie, le textile, la mécanique ou encore la pharmacie.

Selon l’inventaire SECTEN 2022 partagé par la CITEPA - basé sur la notation COVNM - on note une réduction de 68 % des émissions de COVNM entre 1990 et 2020 grâce aux efforts de chacun des secteurs d’activité. 📉

👀 Pour vous donner une idée, en 2017, les émissions totales de COVNM en France métropolitaine étaient de 612 kt tous secteurs confondus. Le résidentiel-tertiaire est le premier émetteur suivi par l’industrie manufacturière. 

Les COV les plus fréquents dans l’air 💨

Sur les nombreuses substances faisant partie des familles de COV, seuls sept composés sont fréquemment retrouvés dans l’air :

  • l’acétaldéhyde, qui est utilisé en tant que synthèse organique dans des industries de parfum, des matières plastiques et dans les colorants. Quotidiennement, il est issu de la fumée de tabac, d’isolants ou de panneaux en bois brut ;
  • le benzène, qui provient de processus de combustion, du transport routier et des activités industrielles. Le tabagisme, le chauffage (hors chauffage électrique), l’utilisation de bougies et la cuisson des aliments sont d’autant de sources d’émission ;
  • le dichlorométhane, qui est un solvant de produits organiques utilisé dans l’industrie chimique comme dans les produits domestiques (vernis, aérosols ou encore laques) ;
  • le formaldéhyde, qui est plus communément vendu sous le nom de formol. Il est présent dans la fumée du tabac, est utilisé comme désinfectant, comme fixateur et comme liant dans les résines (dans les revêtements des murs, sols, dans les meubles, etc.) ;
  • le perchloroéthylène, qui est un solvant industriel majoritairement présent dans les installations de nettoyage à sec ;
  • le toluène et le xylène, qui sont tous deux principalement utilisés comme solvants (peintures, vernis, colles, insecticides, etc.). On les retrouve également dans les industries cosmétiques et pharmaceutiques.

💥 Quelles sont les conséquences des COV ?

Sur l’environnement 🌱

Le composé organique volatil a des répercussions néfastes sur l’environnement et sur le climat. ☀️

Relâché dans l’atmosphère, le COV se dégrade et perturbe les équilibres chimiques - notamment le cycle de Chapman. Ce phénomène donne lieu à la formation ou à l’accumulation d’ozone dans la troposphère. Cette superproduction impacte la végétation - réduit la résistance des végétaux - et accélère la dégradation de certains matériaux (à l’image du plastique). 👀

Autant de conséquences qui renforcent l’effet de serre additionnel et participent au réchauffement de la planète. En définitive, ce composé capte les infrarouges au niveau de la troposphère au lieu de la stratosphère (niveau auquel l’ozone protège des ultraviolets), ce qui augmente considérablement la température.

Sur la santé 🩺

L’exposition et la manipulation d’un composé organique volatil n’est pas sans risque sur la santé ! Étant plus concentré dans l’air intérieur que dans l’air extérieur, de multiples répercussions sanitaires sont possibles :

  • par effet direct : étant toxiques, les COV sont classifiés par leurs niveaux de gravités - le benzène est classé dans le groupe 1 CMR, c’est-à-dire qu’il est cancérogène, mutagène et reprotoxique.
    Ces substances font ainsi l’objet d’une réglementation renforcée inscrite dans le Code du travail. L’article R.4412-59 et les suivants imposent à l’employeur de trouver des substances de substitution pour réduire les risques - de cancer notamment ;
  • par effet indirect : considérés comme des précurseurs - au même titre que les oxydes d’azote et l’ozone troposphérique - les COV ont un effet de serre indirect de par leur volatilité.
    Par conséquent, le niveau et la durée d’exposition, ainsi que le volume d’air inhalé peuvent donner lieu à des toux, de l’asthme, une diminution de la capacité respiratoire, une gêne olfactive, une irritation oculaire ou encore un inconfort thoracique.

👋 Bon à savoir : avant d’utiliser quelque produit que ce soit, il est recommandé de se référer aux deux principales fiches techniques du fabricant éditées par l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) : les fiches de données de sécurité (FDS) et les fiches toxicologiques (FT).

produits ménagers

🧐 Les émissions de composés organiques volatils sont-elles réglementées ?

Les émissions - et principalement leur réduction - de composés organiques volatils sont bel et bien encadrées par plusieurs textes réglementaires de différentes envergures.

La réglementation internationale 🌍

À l’échelle internationale, l’émission des COV est réglementée par deux protocoles :

  • le protocole de Genève en vigueur depuis 1991. Il a pour intention de lutter contre l’émission de multiples polluants atmosphériques - dont font partie les COV - ainsi que leurs flux transfrontières - notamment ceux issus de produits à usage industriel et domestique ;
  • le protocole de Göteborg adopté en 1999, il est caractérisé de « multipolluant / multieffet » par son large périmètre d’action. En effet, il encadre les émissions de COV à l’origine de l’accumulation de l’ozone dans la troposphère. Sont également pris en compte les émissions de dioxyde de soufre, des oxydes d’azote et d’ammoniac, c’est-à-dire les gaz principalement responsables des phénomènes d’acidification et d’eutrophisation. 

La réglementation européenne 🇪🇺

Au niveau européen, les émissions des composés organiques volatils sont régies par deux directives complémentaires, elles-mêmes transposées en droit français :

  • la directive 2001/81/CE répondant au nom de National Emission Ceilings (NEC) fixe des plafonds d’émissions pour certains polluants atmosphériques - dont les COV. Cette directive est tout simplement le pendant européen du protocole de Göteborg. À titre d’illustration, entre 1999 et 2010, la France devait réduire ses émissions de 40 % pour atteindre le plafond fixé à 1 100 kt - et a tenu son engagement ;
  • la directive 2010/75/UE dite IED (Industrial Emmission Directive), qui regroupe deux anciens textes :
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La réglementation nationale 🇫🇷

Enfin, au niveau français, seules les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) sont soumises :

  • à déclaration, si elles ne présentent pas d’inconvénients ou de dangers graves ;
  • à enregistrement, si elles ont un régime intermédiaire d’autorisation simplifiée ;
  • à autorisation, si elles peuvent être à l’origine de dangers ou d’inconvénients environnementaux importants.

Les composés organiques volatils sont quant à eux encadrés par l’arrêté ministériel du 2 février 1998. Par la suite, le droit français a transposé la directive européenne 1999/13/CE par l’arrêté du 29 mai 2000 ou plus communément, l’arrêté du 2 février 1998 modifié. 

✍️ À noter : par rapport à 2005, la France s’est engagée à réduire ses émissions de COVNM de 52 % à l’horizon 2030.

homme lisant des documents

📉 Comment diminuer les émissions de COV de son entreprise ?

Au-delà d’adopter des mesures simples de réduction des émissions de composés organiques volatils (comme limiter l’usage de bougies, de produits ménagers, choisir des matériaux biosourcés ou aérer les bureaux plusieurs fois par jour), l’entreprise peut revoir son fonctionnement. 👋

Comment ? En ciblant et en quantifiant les principales sources d’émissions de COV en vue de les réduire à la source. Quatre étapes suffisent pour mener à bien cette démarche :

  • identifier les produits émetteurs de COV ;
  • répondre à la réglementation applicable à l’installation ;
  • quantifier les rejets ;
  • élaborer des solutions (techniques ou non) d’amélioration.

Dans le cas où les COV ne proviendraient pas de solvants organiques, il convient de les traiter selon différentes options :

  • les procédés récupératifs (l’absorption, la condensation, l’adsorption, par traitement membranaire, etc.) ;
  • les procédés destructifs (le traitement biologique, l’oxydation thermique et l’oxydation catalytique).

👋 Réduisez vos émissions !

Limiter le réchauffement climatique requiert l’implication de chacun d’entre nous. Et cela ne passe par la réduction des émissions de composé organique volatil, mais surtout par les rejets de carbone ! Par conséquent, en vue de réduire les émissions de votre activité, n’hésitez pas à réaliser le bilan carbone de votre structure. 👀

Nos experts vous accompagnent dans cette démarche. 🤝

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