Comprendre l'accord UE-Mercosur en 3 questions clés
Objet d'un débat intense, nous vous proposons de comprendre l'accord UE-Mercosur en 3 questions clés.
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Au-delà d’être nocives pour la santé humaine, la production et la consommation de tabac constituent une menace pour l’environnement et la biodiversité (déforestation, consommation excessive d’eau, émissions de gaz à effet de serre, etc.).
Et les mégots ne sont pas en reste.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et The Tobacco Atlas estiment à un milliard le nombre de fumeurs dans le monde - lesquels consomment annuellement 5 000 milliards de cigarettes.
Mais que devient la cigarette une fois consommée ?
Malheureusement, trop souvent, les fumeurs jettent leurs mégots à tout-va. Les faits sont là : on dénombre chaque année 4 500 milliards de mégots dans la nature. Or, ce geste en apparence anodin a des conséquences désastreuses sur notre environnement, les mégots étant considérés comme de véritables bombes écotoxiques.
Quelle est la composition des mégots ? Comment réduire leur impact environnemental ? Sont-ils recyclables ? Réponses dans cet article.
Selon une enquête menée par l’institut BVA pour l’association ACT-Alliance contre le tabac, seul un Français sur quatre a conscience qu’un filtre de cigarette est en plastique.
En définitive, les mégots sont composés à :
Il est aussi important de souligner que l’efficacité du filtre - présentant soi-disant des avantages pour la santé - n’a jamais été prouvée. Il s’agirait ni plus ni moins d’un outil marketing utilisé par l’industrie du tabac pour augmenter ses ventes.
En l’état actuel de la situation, l’OMS appelle les décideurs politiques à envisager l’interdiction des filtres pour protéger l’environnement et la santé publique. Des scientifiques et activistes écologiques américains n’ont d’ailleurs pas attendu l’appel de l’OMS pour créer Cigarette Butt Pollution Project, une société à but non lucratif dont l’objectif est d’interdire l’utilisation des filtres dans le monde.
👉 De son côté, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris-France) classifie les mégots comme étant des « déchets dangereux » et « écotoxiques » - c’est-à-dire nocifs pour l'environnement - la nicotine étant un insecticide naturel.
Bien que la durée de vie d’un mégot dans la nature soit estimée à 12 ans, l’ADEME constate qu’il faut plus d’une décennie pour qu’un mégot se décompose intégralement. En l’état, le filtre à usage unique imbibé de substances toxiques a des impacts irréversibles sur l’environnement.
Les mégots contaminent durablement les sols, mettant ainsi en péril la biodiversité. Selon un rapport de l’Ineris en date de 2017, la présence de mégots dans le sol est à l’origine d’une surmortalité des vers de terre - pourtant essentiels pour préserver la qualité des sols - et inhibe la croissance des végétaux.
Contrairement à ce que vous pourriez peut-être penser, les mégots que vous jetez sur le trottoir ne sont pas nécessairement toujours ramassés par les services de nettoyage de votre municipalité. Petits et légers, les mégots peuvent facilement se trouver transportés d’un milieu à un autre par le vent et les pluies. Raison pour laquelle ils terminent régulièrement leur course dans les cours d’eau, les mers et les océans.
Or, une fois au contact de l’eau, le filtre - en plastique donc - se fragmente, libérant des microplastiques et des nanoplastiques. Invisibles à l'œil nu, ces particules d’un diamètre inférieur à 5 mm sont absorbées par les poissons, puis par les êtres humains.
Nous ingérons ainsi gracieusement cinq grammes de particules de plastique chaque semaine en moyenne.
En 2011, une étude menée par l’université de San Diego s’est penchée sur l’impact d’un seul mégot dans l’environnement marin. Résultat : il s’avère que ce déchet peut décimer la moitié d’une population de poissons nageant dans un seul litre d’eau.
Les poissons ne sont pas les seules victimes des microplastiques. Les mammifères marins et les oiseaux absorbent également ces particules, qui ne leur apportent évidemment pas les nutriments nécessaires à leur survie et nuisent à leur reproduction.
Que ce soit involontaire ou non, un fumeur peut être à l’origine de catastrophes environnementales en jetant simplement son mégot dans la nature.
En période de sécheresse, un mégot mal éteint peut ainsi se consumer pendant plusieurs heures et enflammer la végétation.
Or, les arbres sont des puits de carbone, c’est-à-dire qu’ils absorbent et stockent une partie de nos émissions de gaz à effet de serre (GES). À leur mort - de quelque manière que ce soit - toutes les émissions sont relâchées dans l’atmosphère et peuvent contribuer à aggraver le réchauffement climatique.
Inutile de rappeler que la nature est rarement la seule victime de ces feux de forêt aux conséquences dramatiques : habitations, campements, commune toute entière… Le bilan à déplorer est généralement des plus lourds.
👉 Le jet de mégot est passible d’une amende allant de 135 euros à 3 750 euros. En cas de responsabilité dans un départ de feu, la peine peut aller jusqu’à 6 mois d’emprisonnement.
Chaque fumeur a la responsabilité de jeter ses mégots dans un cendrier et non dans la nature ou dans les caniveaux - non équipés pour traiter les substances nocives contenues dans les mégots.
👉 Des cendriers de poche ont fait leur apparition dans les commerces, et l’installation de cendriers sur les plages, dans les entreprises ou dans les villes doit inciter les fumeurs à trier leurs déchets toxiques.
Les non-fumeurs peuvent également prendre part à diverses opérations de nettoyage fréquemment organisées sur les plages du monde entier. À titre indicatif, 350 tonnes de mégots sont annuellement ramassées uniquement dans la capitale. Cependant, ces opérations ont un coût non négligeable de 100 millions d’euros par an pour les collectivités et les contribuables.
C’est d’ailleurs un sujet sur lequel la France se distingue ; elle est le premier pays à avoir transposé la directive européenne sur les plastiques à usage unique dans la loi anti-gaspillage et pour l’économie circulaire (AGEC). Elle oblige ainsi les producteurs de tabac à prendre en charge les coûts relatifs au nettoyage et au traitement des mégots.
En août 2021, une filière pollueur-payeur (dite « responsabilité élargie du producteur ») a vu le jour. L’éco-contribution appliquée à chaque produit doit permettre de verser annuellement 80 millions d’euros aux collectivités pour financer le ramassage et le nettoyage des mégots de leurs cigarettes.
Par ailleurs, les mégots sont régulièrement jetés avec les déchets ménagers et donc traités comme tels. Or, ils sont considérés comme des déchets dangereux et doivent faire l’objet d’un traitement adéquat. Ils ne peuvent être incinérés de la même manière que les déchets ménagers - la température utilisée n’étant pas suffisamment élevée pour dépolluer les mégots.
Bien que le tri des mégots empêche ces déchets de se retrouver dans la nature, leur recyclage en est encore à ses balbutiements du fait du niveau de toxicité. Deux solutions sont à ce jour employées :
Cette dernière solution consiste à broyer les mégots afin de séparer les matériaux qui les composent. Étant biodégradables, les cendres, le papier et le tabac sont transformés en compost.
Les filtres sont quant à eux dépollués - les substances toxiques sont retirées desdits filtres - via la décantation des mégots dans l’eau. Le plastique des filtres est ensuite récupéré, puis mélangé avec de l’acétate de cellulose issue d’autres objets (comme des gobelets en plastique). Il est enfin transformé en matière dure par la thermocompression, en vue d’être réutilisé.
Afin d’améliorer la recyclabilité des mégots de cigarettes, la fabrication de filtres biodégradables semble être une alternative intéressante.
Cependant, le rapport de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques en date de 2019 met en lumière la difficulté de déterminer la biodégradabilité des filtres papiers du fait de l’absence de données précises.
En outre, le développement de cette solution :
Le papier serait certes recyclable, mais les substances chimiques qui imbibent le filtre continueraient de se répandre dans la nature.
Des alternatives à la cigarette ont vu le jour, à l’image des cigarettes électroniques. Bien qu’elles ne génèrent pas de mégots, sont-elles plus écologiques ?
Dernière innovation en date : la « puff », une cigarette électronique jetable accessible à bas coût et contenant 2 % de nicotine. Cependant, au-delà d’inciter les plus jeunes à fumer, ces cigarettes nouvelles générations sont de véritables menaces pour l’environnement.
Une fois la centaine de bouffées consommées, la puff est jetée dans la nature ou avec les déchets ménagers. Or, ces appareils contenant de la nicotine, sont non recyclables de par leur composition en plastique, en batteries en lithium et en métaux lourds (plomb, mercure, brome).
Pire : étant directement moulées dans du plastique, les batteries ne peuvent être extraites et convenablement triées. Au-delà de polluer l’environnement, cette absence de tri est à l’origine d'un gaspillage de ressources rares pourtant recyclables (le lithium et le cobalt).
👉 Bon à savoir : les fumeurs de cigarette électronique peuvent trier leur appareil avec les déchets d’équipements électriques et électroniques en déchetterie ou en point de collecte spécifique. Idéalement, il s’agirait de trier chacune des pièces selon leur matière (verre, plastique, métal, etc.) composant ladite cigarette.
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