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Ce qui se cache derrière cette expression vague de "grands fonds marins"
Leur statut juridique
Pour quelles raisons l'exploration des fonds marins est intéressante
Les choses auxquelles nous devons faire attention
Ce que nous pouvons faire pour parer à leur mise en danger
Il faut dire que les conditions extrêmes qui y règnent ne facilitent pas leur exploration. En vérité, même les scientifiques sont encore bien loin de tout savoir de cet univers aquatique.
Ce qui ne signifie pas que nous ne savons rien : bien au contraire, nous savons même d’ores et déjà à quel point les fonds marins sont importants.

Conformément à la définition proposée par la Fondation de la Mer, les grands fonds marins désignent “toute zone pour laquelle le plancher océanique se situe au-delà de mille mètres de profondeur”.
Ils se caractérisent par :
Les océans comptent cinq niveaux de profondeurs :
| Zone | Description | Profondeur | Caractéristiques principales |
|---|---|---|---|
|
Zone Épipélagique
|
Zone photique éclairée par le Soleil, riche en biodiversité, propice à la photosynthèse. | 0 à 200 m |
- Présence de végétation marine. - Nombreuses espèces (poissons, mammifères marins, etc.). - Base de la chaîne alimentaire. |
|
Zone Mésopélagique
|
Lumière quasi absente. Forte présence d’espèces bioluminescentes. | 200 à 1000 m |
- 90% des espèces produisent leur propre lumière. - Transition vers les grandes profondeurs. |
|
Zone Bathypélagique
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Obscurité totale, température basse, forte pression. | 1000 à 4000 m |
- Faune lente et gélatineuse. - Lieu de l’épave du Titanic (~3700 m). |
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Zone Abyssopélagique
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Fosse marine plate, vie rare, pression extrême, aucune lumière. | 4000 à 6000 m |
- Milieu inhospitalier. - Vie adaptée à des conditions extrêmes. |
|
Zone Hadopélagique
|
Fosses océaniques les plus profondes, presque dépourvues de vie. | > 6000 m |
- Présence humaine indirecte (déchets). - Zone extrême comme la fosse des Mariannes. |
Les zones bathypélagique, abyssopélagique et hadopélagique appartiennent donc aux fonds marins.
La Fondation de la Mer
Fondation créée par des personnalités engagées du monde maritime et de la société civile
Dans tous les cas, le passage du seuil des fameux 1000 mètres de profondeur marque l’entrée dans la zone des grands fonds marins. À partir de cette limite, l’environnement change de manière significative.

Les fonds marins sont soumis à deux régimes juridiques, en fonction de l’endroit où ils se situent.
Concrètement :
Toute activité relative aux fonds marins et intervenant dans les eaux internationales fait l’objet d’un contrôle par l’Autorité Internationale des Fonds Marins (AIFM).
La Fondation de la Mer
Fondation créée par des personnalités engagées du monde maritime et de la société civile
Fait intéressant : si les États-Unis sont le pays disposant de la plus vaste zone économique exclusive au niveau des océans, c’est bel et bien la France qui compte le plus de grands fonds marins au sein de sa ZEE (9,5 millions de kilomètres carrés).
On estime que les grands fonds marins recèlent un milliard de kilomètres cubes d’eau.

Plus inhospitaliers, les fonds marins incarnent un environnement aux conditions de vie extrêmes : pression, température, absence de lumière… Les espèces qui sont parvenues à se développer dans les grands fonds se sont donc adaptées.
On en distingue deux grandes catégories :
Compte tenu du manque de luminosité en profondeur, nombre d’espèces évoluant dans les grands fonds sont des animaux bioluminescents, capables de produire leur propre lumière par une série de réactions chimiques.
Cela leur permet notamment de communiquer, d’effrayer les prédateurs ou encore d’attirer des proies.
Il existe aussi des animaux bioluminescents en surface (à l’image des lucioles), mais ils sont plus rares.
Si la faune a trouvé divers moyens de s’adapter à l’absence de lumière, il n’en a pas été de même pour la flore qui peut difficilement s’accommoder de telles conditions - la lumière étant essentielle au processus de photosynthèse.
Pour autant, quelques espèces ont réussi à se développer dans ce milieu hostile. C’est notamment le cas des algues abyssales et des coraux profonds.
Les images liées à la pollution des milieux marins sont légion. Abondamment relayées par les médias à des fins de sensibilisation, elles ne doivent cependant pas nous encourager à adopter des positions caricaturales.
Si la protection des fonds marins et des océans en général est essentielle, leur exploration ne relève pas nécessairement de la dérive. Bien au contraire : l’exploration des fonds marins (à condition d’être respectueuse) s’inscrit dans une démarche constructive à plus d’un titre.
La Fondation de la Mer
Fondation créée par des personnalités engagées du monde maritime et de la société civile

Malheureusement, on peut facilement confondre exploration et exploitation. Là encore d’ailleurs, l’exploitation n’est pas forcément quelque chose de négatif : tout dépend des buts poursuivis et des conditions dans lesquelles elle est exécutée.
À titre d’exemple, l’exploration plus approfondie des fonds marins pourrait conduire à des avancées ô combien utiles dans le domaine de la santé.
La Fondation de la Mer
Fondation créée par des personnalités engagées du monde maritime et de la société civile
En vérité, les fonds marins demeurent encore très méconnus. Outre la compréhension de la manière dont cet écosystème fonctionne, il s’agit aussi de comprendre de manière encore plus pointue le rôle que jouent nos océans dans le système climatique global.
Un chiffre ? 90 % de l’excès de chaleur produit par l’effet de serre est absorbé par l’océan, dont 43 % par les fonds marins.
Dernier point - et pas des moindres : la question des métaux rares.
Les métaux rares incarnent un enjeu majeur dans le cadre de la transition écologique, car ils sont essentiels à la fabrication de certains équipements (voitures électriques, panneaux solaires, éoliennes, etc.). Par ailleurs, ils sont aussi critiques dans le domaine du numérique, lequel prend une place de plus en plus importante dans le quotidien des pays développés.
La Fondation de la Mer
Fondation créée par des personnalités engagées du monde maritime et de la société civile
On pourrait croire que les fonds marins sont quelque peu épargnés par le problème de la pollution, tant ils sont éloignés de la surface et de la plupart des activités humaines.
Malheureusement, il n’en est rien.
Les fonds marins souffrent principalement de deux types de pollution :
Problème : les courants marins entraînent ces détritus dans les profondeurs.
Ifremer
Institut français de recherche entièrement dédié à la connaissance de l'océan
Outre le fait que de nombreux animaux s’étouffent régulièrement avec nos déchets plastiques, il faut savoir que les éléments de grande taille peuvent aussi contribuer au déplacement de certaines espèces invasives sur de grandes distances - avec les risques associés.
Autre sujet d’ampleur : la pollution chimique.
Ifremer
Institut français de recherche entièrement dédié à la connaissance de l'océan
Les pesticides ne sont cependant pas les seuls concernés. Parmi les principaux polluants chimiques affectant les fonds marins, on relève également :
Si elle demeure encore relativement peu étendue, l’exploitation minière des fonds marins existe déjà. Et pas toujours pour le meilleur.
Parmi les principales incidences négatives, on relève notamment :
POC
Plateforme Océan & Climat
Traduction : en tant que puits de carbone naturel, nos océans absorbent naturellement une partie du CO₂ présent dans l'atmosphère. Absorption conduisant à une série de réactions chimiques inoffensives “en temps normal”.
CNRS
Centre national de la recherche scientifique

C’est donc peu dire que le chalutage profond perturbe la vie de ces écosystèmes. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter les explications détaillées de l’association BLOOM.
Du reste, la question posée par la pêche et ses impacts prend une telle ampleur qu’elle “est actuellement à l’agenda des stratégies européennes Green Deal et Farm2Fork”.
Pascal Laffargue
Chercheur en écologie marine, Ifremer
En outre, il faut avoir conscience que l’empreinte carbone des activités de chalutage est tout sauf négligeable.
National Geographic
Média spécialisé dans la science et l'exploration
Pascal Laffargue
Chercheur en écologie marine, Ifremer
Le principe de précaution est donc de mise. Une bonne nouvelle ? En Europe, certains pays commencent à prendre des mesures en ce sens : la Grèce, la Suède et le Royaume-Uni notamment.
Du reste, si la France, elle, traîne des pieds, la Commission européenne a fait savoir qu’elle souhaitait interdire “d'ici à 2030, le chalutage de fond dans les aires marines protégées”.
Franceinfo
Radio France
Même son de cloche du côté de l’exploitation minière : en l’espèce, l’Autorité Internationale des Fonds Marins (AIFM) est justement supposée présenter cette année, en 2025, les règles sur lesquelles elle planche depuis deux ans. Dans l’attente de ces évolutions, la création et la préservation (réelle) des Aires Marines Protégées (AMP) demeurent une priorité absolue.
Pour rappel, une réserve marine est un type d’AMP. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter cet article détaillé de National Geographic sur les réserves marines.
La pollution et le changement climatique sont deux batailles en faveur desquelles nous pouvons tous et toutes nous investir.
Particuliers comme entreprises peuvent contribuer à protéger les grands fonds marins, en adoptant une série de gestes et/ou de mesures visant à prévenir la pollution de ce patrimoine et à le protéger au maximum des effets du réchauffement climatique.
Ne nous y trompons pas : s’il semble évident que chaque entreprise prise séparément est plus susceptible de "peser" qu’un seul individu, la somme des individus que nous sommes peut elle aussi peser lourd, et ce, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme.
Prenons un exemple simple et bien connu : les mégots de cigarette. Ils sont partout, et particulièrement sur les plages.
RMC
Radio généraliste française

D’après le Centre de l’Information sur l’Eau (C.I.Eau), “11 milliards de mégots sont jetés chaque jour à travers le monde et sur cette quantité, 40 % échouent dans les océans”. Une réalité qui n’a rigoureusement rien d’anodine.
Pour se faire une idée, un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau.
C.I.Eau
Centre de l’Information sur l’Eau
Du reste, travailler collectivement à réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) demeure le moyen le plus sûr de contribuer efficacement à enrayer la mécanique du changement climatique. Pour en savoir plus quant aux actions que vous pouvez entreprendre n’hésitez pas à consulter les cartes interactives au bas de cet article consacré au phénomène du réchauffement.
On y pense peu, et pourtant : nous pouvons souvent contribuer à soutenir les causes qui nous tiennent à cœur par le biais de nos choix de consommation. Dans le cas des fonds marins, vous pouvez donc participer à les protéger en adoptant de nouveaux réflexes de consommation.
Ifremer
Institut français de recherche entièrement dédié à la connaissance de l'océan
Ce qui n’est pas une raison pour se détourner des labels, comme le souligne l’Ifremer lui-même.
Ifremer
Institut français de recherche entièrement dédié à la connaissance de l'océan
Si vous ne pouvez malheureusement pas vous permettre ce genre de choses financièrement parlant, sachez que vous pouvez aussi participer à cet effort en tâchant simplement de diversifier au maximum votre consommation de produits de la mer.
WWF
World Wide Fund for Nature
Si vous êtes un peu perdu(e)s, sachez que la Fondation WWF a justement créé un guide de consommation afin d’aiguiller et d’accompagner le plus grand nombre dans la transition vers une consommation davantage éco-responsable. Ce guide vous permettra par exemple, pour chaque espèce, de connaître les méthodes de pêche utilisées en fonction de la localisation. Pour y accéder, rendez-vous directement sur le site Consoguidepoisson.fr ou cliquez simplement ici.