
COP28 (Conférence de Dubaï) : tout ce que vous devez savoir
Que doit-on retenir de la COP28 ? Que prévoit l'accord final ? Pourquoi certains engagements sont-ils considérés comme historiques ?
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Il faut dire que les conditions extrêmes qui y règnent ne facilitent pas leur exploration. En vérité, même les scientifiques sont encore bien loin de tout savoir de cet univers aquatique.
Ce qui ne signifie pas que nous ne savons rien : bien au contraire, nous savons même d’ores et déjà à quel point les fonds marins sont importants.
Plongée en eaux profondes - c’est parti.
Conformément à la définition proposée par la Fondation de la Mer, les grands fonds marins désignent “toute zone pour laquelle le plancher océanique se situe au-delà de mille mètres de profondeur”.
Ils se caractérisent par :
Les océans comptent cinq niveaux de profondeurs :
Zone | Description | Profondeur | Caractéristiques principales |
---|---|---|---|
Zone Épipélagique
|
Zone photique éclairée par le Soleil, riche en biodiversité, propice à la photosynthèse. | 0 à 200 m |
- Présence de végétation marine. - Nombreuses espèces (poissons, mammifères marins, etc.). - Base de la chaîne alimentaire. |
Zone Mésopélagique
|
Lumière quasi absente. Forte présence d’espèces bioluminescentes. | 200 à 1000 m |
- 90% des espèces produisent leur propre lumière. - Transition vers les grandes profondeurs. |
Zone Bathypélagique
|
Obscurité totale, température basse, forte pression. | 1000 à 4000 m |
- Faune lente et gélatineuse. - Lieu de l’épave du Titanic (~3700 m). |
Zone Abyssopélagique
|
Fosse marine plate, vie rare, pression extrême, aucune lumière. | 4000 à 6000 m |
- Milieu inhospitalier. - Vie adaptée à des conditions extrêmes. |
Zone Hadopélagique
|
Fosses océaniques les plus profondes, presque dépourvues de vie. | > 6000 m |
- Présence humaine indirecte (déchets). - Zone extrême comme la fosse des Mariannes. |
Dans tous les cas, le passage du seuil des fameux 1000 mètres de profondeur marque l’entrée dans la zone des grands fonds marins.
À partir de cette limite, l’environnement change de manière significative.
Les fonds marins sont soumis à deux régimes juridiques, en fonction de l’endroit où ils se situent.
Concrètement :
Toute activité relative aux fonds marins et intervenant dans les eaux internationales fait l’objet d’un contrôle par l’Autorité Internationale des Fonds Marins (AIFM).
Fait intéressant : si les États-Unis sont le pays disposant de la plus vaste zone économique exclusive au niveau des océans, c’est bel et bien la France qui compte le plus de grands fonds marins au sein de sa ZEE (9,5 millions de kilomètres carrés).
On estime que les grands fonds marins recèlent un milliard de kilomètres cubes d’eau.
Relativement méconnue du grand public - de par l’inaccessibilité de ces grands fonds marins - la biodiversité marine n’en demeure pas moins riche.
Plus inhospitaliers, les fonds marins incarnent un environnement aux conditions de vie extrêmes : pression, température, absence de lumière… Les espèces qui sont parvenues à se développer dans les grands fonds se sont donc adaptées.
On en distingue deux grandes catégories :
Compte tenu du manque de luminosité en profondeur, nombre d’espèces évoluant dans les grands fonds sont des animaux bioluminescents, capables de produire leur propre lumière par une série de réactions chimiques.
Cela leur permet notamment de communiquer, d’effrayer les prédateurs ou encore d’attirer des proies.
Si la faune a trouvé divers moyens de s’adapter à l’absence de lumière, il n’en a pas été de même pour la flore qui peut difficilement s’accommoder de telles conditions - la lumière étant essentielle au processus de photosynthèse.
Pour autant, quelques espèces ont réussi à se développer dans ce milieu hostile. C’est notamment le cas des algues abyssales et des coraux profonds.
Les images liées à la pollution des milieux marins sont aujourd’hui légion. Abondamment relayées par les médias à des fins de sensibilisation, elles ne doivent cependant pas nous encourager à adopter des positions caricaturales.
Si la protection des fonds marins et des océans en général est essentielle, leur exploration ne relève pas nécessairement de la dérive. Bien au contraire : l’exploration des fonds marins (à condition d’être respectueuse) s’inscrit dans une démarche constructive à plus d’un titre.
Malheureusement, on peut facilement confondre exploration et exploitation. Là encore d’ailleurs, l’exploitation n’est pas forcément quelque chose de négatif : tout dépend des buts poursuivis et des conditions dans lesquelles elle est exécutée.
À titre d’exemple, l’exploration plus approfondie des fonds marins pourrait conduire à des avancées ô combien utiles dans le domaine de la santé.
En vérité, les fonds marins demeurent encore très méconnus. Outre la compréhension de la manière dont cet écosystème fonctionne, il s’agit aussi de comprendre de manière encore plus pointue le rôle que jouent nos océans dans le système climatique global.
Un chiffre ? 90 % de l’excès de chaleur produit par l’effet de serre est absorbé par l’océan, dont 43 % par les fonds marins.
Dernier point - et pas des moindres : la question des métaux rares.
Les métaux rares incarnent un enjeu majeur dans le cadre de la transition écologique, car ils sont essentiels à la fabrication de certains équipements (voitures électriques, panneaux solaires, éoliennes, etc.). Par ailleurs, ils sont aussi critiques dans le domaine du numérique, lequel prend une place de plus en plus importante dans le quotidien des pays développés.
La pollution et l’exploitation minière
Car elles perturbent voire menacent directement les écosystèmes
L’acidification des océans
Qui met en danger certaines espèces et la fonction des océans en tant que puits de carbone.
La destruction des habitats
Susceptible d'entraîner des pertes dramatiques en termes de biodiversité.
On pourrait croire que les fonds marins sont quelque peu épargnés par le problème de la pollution, tant ils sont éloignés de la surface et de la plupart des activités humaines.
Malheureusement, il n’en est rien.
Les fonds marins souffrent principalement de deux types de pollution : la pollution plastique et la pollution chimique.
Problème : les courants marins entraînent ces détritus dans les profondeurs.
Outre le fait que de nombreux animaux s’étouffent régulièrement avec nos déchets plastiques, il faut savoir que les éléments de grande taille peuvent aussi contribuer au déplacement de certaines espèces invasives sur de grandes distances - avec les risques associés.
Autre sujet d’ampleur : la pollution chimique.
Les pesticides ne sont cependant pas les seuls concernés. Parmi les principaux polluants chimiques affectant les fonds marins, on relève également :
Si elle demeure encore relativement peu étendue, l’exploitation minière des fonds marins existe déjà. Et pas toujours pour le meilleur.
Parmi les principales incidences négatives, on relève notamment :
Traduction : en tant que puits de carbone naturel, nos océans absorbent naturellement une partie du CO2 présent dans l'atmosphère. Absorption conduisant à une série de réactions chimiques inoffensives “en temps normal”.
Le problème, c’est que les quantités de dioxyde de carbone au sein de notre atmosphère sont devenues telles que nos océans absorbent désormais une quantité de CO2 excessive.
Résultat : là où les effets des réactions chimiques précédemment évoquées étaient auparavant imperceptibles, les scientifiques constatent aujourd’hui une acidification de nos océans, laquelle met en danger la biodiversité marine, qui n’a pas la capacité de s’adapter à un changement aussi abrupt.
C’est donc peu dire que le chalutage profond perturbe la vie de ces écosystèmes. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter les explications détaillées de l’association BLOOM.
Du reste, la question posée par la pêche et ses impacts prend une telle ampleur qu’elle “est actuellement à l’agenda des stratégies européennes Green Deal et Farm2Fork”.
En outre, il faut avoir conscience que l’empreinte carbone des activités de chalutage est tout sauf négligeable.
Réglementer les activités humaines
Un mot d'ordre : le juste équilibre.
Lutter contre la pollution et le changement climatique
En veillant à la bonne gestion de nos déchets et en réduisant notre empreinte carbone.
Consommer écoresponsable
En consommant raisonnablement du poisson de qualité.
Le principe de précaution est donc de mise. Une bonne nouvelle ? En Europe, certains pays commencent à prendre des mesures en ce sens : la Grèce, la Suède et le Royaume-Uni notamment.
Du reste, si la France, elle, traîne des pieds, la Commission européenne a fait savoir qu’elle souhaitait interdire “d'ici à 2030, le chalutage de fond dans les aires marines protégées”.
Même son de cloche du côté de l’exploitation minière : en l’espèce, l’Autorité Internationale des Fonds Marins (AIFM) est justement supposée présenter cette année, en 2025, les règles sur lesquelles elle planche depuis deux ans.
Dans l’attente de ces évolutions, la création et la préservation (réelle) des Aires Marines Protégées (AMP) demeurent une priorité absolue.
La pollution et le changement climatique sont deux batailles en faveur desquelles nous pouvons tous et toutes nous investir.
Particuliers comme entreprises peuvent contribuer à protéger les grands fonds marins, en adoptant une série de gestes et/ou de mesures visant à prévenir la pollution de ce patrimoine et à le protéger au maximum des effets du réchauffement climatique.
Ne nous y trompons pas : s’il semble évident que chaque entreprise prise séparément est plus susceptible de "peser" qu’un seul individu, la somme des individus que nous sommes peut elle aussi peser lourd, et ce, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme.
Prenons un exemple simple et bien connu : les mégots de cigarette. Ils sont partout, et particulièrement sur les plages.
D’après le Centre de l’Information sur l’Eau (C.I.Eau), “11 milliards de mégots sont jetés chaque jour à travers le monde et sur cette quantité, 40 % échouent dans les océans”. Une réalité qui n’a rigoureusement rien d’anodine.
Pour se faire une idée, un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau.
Du reste, travailler collectivement à réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) demeure le moyen le plus sûr de contribuer efficacement à enrayer la mécanique du changement climatique. Pour en savoir plus quant aux actions que vous pouvez entreprendre n’hésitez pas à consulter les cartes interactives au bas de cet article consacré au phénomène du réchauffement.
On y pense peu, et pourtant : nous pouvons souvent contribuer à soutenir les causes qui nous tiennent à cœur par le biais de nos choix de consommation. Dans le cas des fonds marins, vous pouvez donc participer à les protéger en adoptant de nouveaux réflexes de consommation.
Par exemple, vous pouvez essayer de consommer au maximum du poisson issu de la pêche durable. Celui-ci étant généralement plus onéreux, vous ne pourrez certainement pas en manger aussi souvent, mais vous pourrez consommer un poisson de meilleure qualité - tant gustativement que pour votre santé - et ayant fait l’objet d’une pêche aussi respectueuse que possible de l’environnement dans son ensemble.
Dans l’hypothèse où ce type de produit vous serait facilement accessible, attention : la présence de labels ne doit pas vous inciter à surconsommer pour autant.
Ce qui n’est pas une raison pour se détourner des labels, comme le souligne l’Ifremer lui-même.
Si vous ne pouvez malheureusement pas vous permettre ce genre de choses financièrement parlant, sachez que vous pouvez aussi participer à cet effort en tâchant simplement de diversifier au maximum votre consommation de produits de la mer.
Si vous êtes un peu perdu(e)s, sachez que la Fondation WWF a justement créé un guide de consommation afin d’aiguiller et d’accompagner le plus grand nombre dans la transition vers une consommation davantage éco-responsable.
Ce guide vous permettra par exemple, pour chaque espèce, de connaître les méthodes de pêche utilisées en fonction de la localisation.
Pour y accéder, rendez-vous directement sur le site Consoguidepoisson.fr ou cliquez simplement ici.
Les grands fonds marins, quels choix stratégiques pour l’avenir de l’humanité ? Fondation de la Mer, https://www.fondationdelamer.org/wp-content/uploads/2022/06/Les-Grands-Fonds-Marins.pdf
La vie dans les fonds marins, Parlons Sciences, https://parlonssciences.ca/ressources-pedagogiques/documents-dinformation/la-vie-dans-les-fonds-marins
Les déchets plastiques, Notre-environnement.gouv.fr, https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/economie/les-dechets-ressources/article/les-dechets-plastiques
Des déchets plastiques de la surface jusqu’aux fonds marins, Ifremer, https://www.ifremer.fr/fr/actualites/des-dechets-plastiques-de-la-surface-jusqu-aux-fonds-marins
Tout comprendre sur : la pollution marine, National Geographic, https://www.nationalgeographic.fr/environnement/tout-comprendre-sur-la-pollution-marine
Acidification de l'océan, Plateforme Océan & Climat, https://ocean-climate.org/sensibilisation/les-impacts-du-changement-climatique-sur-locean/
Pourquoi le changement climatique entraine l'acidification des océans, CNRS, https://www.insu.cnrs.fr/fr/changement-climatique-et-acidification-des-oceans
Un impact destructeur, BLOOM, https://bloomassociation.org/quel-est-le-probleme-2/un-impact-destructeur/
Comment la science évalue-t-elle les impacts de la pêche sur les fonds marins ?, Ifremer, https://www.ifremer.fr/fr/actualites/comment-la-science-evalue-t-elle-les-impacts-de-la-peche-sur-les-fonds-marins
Le chalutage de fond affecte à la fois la vie marine et le climat, National Geographic, https://www.nationalgeographic.fr/2024/01/le-chalutage-de-fond-affecte-a-la-fois-la-vie-marine-et-le-climat
L'Union européenne veut bannir le chalutage de fond dans les aires marines protégées d'ici à 2030, Franceinfo, https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/l-union-europeenne-veut-bannir-le-chalutage-de-fond-dans-les-aires-marines-protegees-d-ici-2030_5671277.html
Extraction minière sous-marine : des règles attendues en 2025, Sciences et Avenir, https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/mers-et-oceans/extraction-miniere-sous-marine-des-regles-attendues-en-2025_172779
Réserve marine, National Geographic, https://education-nationalgeographic-org.translate.goog/resource/marine-reserve/?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=rq&_x_tr_hist=true#
"DU BON SENS": COMMENT LA CÔTE ATLANTIQUE LUTTE CONTRE LA POLLUTION DES MÉGOTS DE CIGARETTE, RMC, https://rmc.bfmtv.com/actualites/sciences-nature/du-bon-sens-comment-la-cote-atlantique-lutte-contre-la-pollution-des-megots-de-cigarette_AV-202308100376.html
L’IMPACT DES MÉGOTS DE CIGARETTE SUR LES RESSOURCES EN EAU, C.I.Eau, https://www.cieau.com/connaitre-leau/la-pollution-de-leau/impact-megots-cigarette-ressources-eau/
Pourquoi payer plus cher pour des produits de qualité ? Ecotable, https://ecotable.fr/blog/articles/prix-restauration-qualite-investissement-bio-sante
Pêche : les labels sont-ils satisfaisants ? Ifremer, https://www.ifremer.fr/fr/ressources/peche-les-labels-sont-ils-satisfaisants
Consoguide poisson ou comment consommer du poisson différemment, WWF, https://www.wwf.fr/projets/consoguide-poisson-ou-comment-consommer-du-poisson-differemment
Le guide du WWF sur les produits de la mer, WWF, https://www.consoguidepoisson.fr