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Que faut-il savoir des fonds marins ?
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Que faut-il savoir des fonds marins ?

ÉcologiePolitique
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Les fonds marins s'imposent désormais comme un enjeu stratégique. Mais pourquoi ? Que désignent-ils ? Comment et pourquoi les protéger ?
Écologie
2025-05-23T00:00:00.000Z
fr-fr
Les points clés à découvrir dans cet article
  • Ce qui se cache derrière cette expression vague de "grands fonds marins"
  • Leur statut juridique
  • Pour quelles raisons l'exploration des fonds marins est intéressante
  • Les choses auxquelles nous devons faire attention/li>
  • Ce que nous pouvons faire pour parer à leur mise en danger
Pour l’immense majorité de gens, les fonds marins incarnent une forme de territoire inconnu, parfois aussi inquiétant que fascinant.

Il faut dire que les conditions extrêmes qui y règnent ne facilitent pas leur exploration. En vérité, même les scientifiques sont encore bien loin de tout savoir de cet univers aquatique.

Ce qui ne signifie pas que nous ne savons rien : bien au contraire, nous savons même d’ores et déjà à quel point les fonds marins sont importants.

Plongée en eaux profondes - c’est parti.

fonds marins

Qu’est-ce que les fonds marins ?

Fonds marins, définition

Conformément à la définition proposée par la Fondation de la Mer, les grands fonds marins désignent “toute zone pour laquelle le plancher océanique se situe au-delà de mille mètres de profondeur”. 

Ils se caractérisent par : 

❄️
Une température froide et stable (entre 0,5 et 4 °C)
🫨
Une pression extrême (entre 100 et 600 fois la pression à la surface)
🌑
Une obscurité totale (on parle de “zone aphotoique”)
🕯️
La production de lumière par bioluminescence (75 à 80 % des espèces animales produisent leur propre lumière)
🦑
De vastes étendues de fonds plats (aussi appelées “plaine abyssale”)
📉
Un faible taux d’oxygène dissous

Les différents niveaux de profondeurs

Les océans comptent cinq niveaux de profondeurs : 

Zone Description Profondeur Caractéristiques principales
Zone Épipélagique
Zone photique éclairée par le Soleil, riche en biodiversité, propice à la photosynthèse. 0 à 200 m - Présence de végétation marine.
- Nombreuses espèces (poissons, mammifères marins, etc.).
- Base de la chaîne alimentaire.
Zone Mésopélagique
Lumière quasi absente. Forte présence d’espèces bioluminescentes. 200 à 1000 m - 90% des espèces produisent leur propre lumière.
- Transition vers les grandes profondeurs.
Zone Bathypélagique
Obscurité totale, température basse, forte pression. 1000 à 4000 m - Faune lente et gélatineuse.
- Lieu de l’épave du Titanic (~3700 m).
Zone Abyssopélagique
Fosse marine plate, vie rare, pression extrême, aucune lumière. 4000 à 6000 m - Milieu inhospitalier.
- Vie adaptée à des conditions extrêmes.
Zone Hadopélagique
Fosses océaniques les plus profondes, presque dépourvues de vie. > 6000 m - Présence humaine indirecte (déchets).
- Zone extrême comme la fosse des Mariannes.
Note : Les zones bathypélagique, abyssopélagique et hadopélagique appartiennent donc aux fonds marins.  
La plupart des scientifiques considèrent en réalité les trois zones les plus profondes (bathypélagique, abyssopélagique, hadopélagique) comme étant une seule et même zone, car leurs caractéristiques physiques et biologiques sont relativement similaires et stables (...). (La Fondation de la Mer, 2022)
infographie présentant les différents niveaux de profondeur de l'océaninfographie décrivant les différents niveaux de profondeur des fonds marins

Dans tous les cas, le passage du seuil des fameux 1000 mètres de profondeur marque l’entrée dans la zone des grands fonds marins.

À partir de cette limite, l’environnement change de manière significative.

Le statut juridique des fonds marins

Les fonds marins sont soumis à deux régimes juridiques, en fonction de l’endroit où ils se situent.

Concrètement : 

  • si un fond marin se situe dans les eaux territoriales et la zone économique exclusive d’un État (ZEE), il relève de la responsabilité de cet État ;
  • si un fond marin se situe dans la “Zone” (autrement dit, les eaux internationales), il appartient au patrimoine commun de l’humanité. 

Toute activité relative aux fonds marins et intervenant dans les eaux internationales fait l’objet d’un contrôle par l’Autorité Internationale des Fonds Marins (AIFM).

Les fonds marins en chiffres

Plus de 70 % de la surface de la planète est recouverte par l’océan, soit 361 millions de kilomètres carrés pour un volume de 1,37 milliard de kilomètres cubes. (La Fondation de la Mer, 2022)

Fait intéressant : si les États-Unis sont le pays disposant de la plus vaste zone économique exclusive au niveau des océans, c’est bel et bien la France qui compte le plus de grands fonds marins au sein de sa ZEE (9,5 millions de kilomètres carrés)

On estime que les grands fonds marins recèlent un milliard de kilomètres cubes d’eau.

des méduses

La biodiversité marine

Relativement méconnue du grand public - de par l’inaccessibilité de ces grands fonds marins - la biodiversité marine n’en demeure pas moins riche. 

La faune marine

Plus inhospitaliers, les fonds marins incarnent un environnement aux conditions de vie extrêmes : pression, température, absence de lumière… Les espèces qui sont parvenues à se développer dans les grands fonds se sont donc adaptées.

On en distingue deux grandes catégories : 

🦀
Les organismes benthiques qui évoluent en grande partie sur le plancher océanique (crabes, vers, coraux, etc.).
🐳
Les organismes pélagiques qui nagent ou flottent dans la colonne d’eau (baleines, poissons, calamars, etc.).

Compte tenu du manque de luminosité en profondeur, nombre d’espèces évoluant dans les grands fonds sont des animaux bioluminescents, capables de produire leur propre lumière par une série de réactions chimiques.

Cela leur permet notamment de communiquer, d’effrayer les prédateurs ou encore d’attirer des proies.

Note : il existe aussi des animaux bioluminescents en surface (à l’image des lucioles), mais ils sont plus rares.  

La flore marine

Si la faune a trouvé divers moyens de s’adapter à l’absence de lumière, il n’en a pas été de même pour la flore qui peut difficilement s’accommoder de telles conditions - la lumière étant essentielle au processus de photosynthèse.

Pour autant, quelques espèces ont réussi à se développer dans ce milieu hostile. C’est notamment le cas des algues abyssales et des coraux profonds.

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screenshot de YouTube

L’exploration des fonds marins : bonne ou mauvaise idée ?

Les images liées à la pollution des milieux marins sont aujourd’hui légion. Abondamment relayées par les médias à des fins de sensibilisation, elles ne doivent cependant pas nous encourager à adopter des positions caricaturales.

Si la protection des fonds marins et des océans en général est essentielle, leur exploration ne relève pas nécessairement de la dérive. Bien au contraire : l’exploration des fonds marins (à condition d’être respectueuse) s’inscrit dans une démarche constructive à plus d’un titre.

Le développement de la connaissance de ces grands fonds est une priorité. Elle s’impose d’autant plus que l’exploration de nouveaux milieux, de nouveaux écosystèmes, a régulièrement conduit à réaliser d’importantes découvertes, permettant le développement d’applications variées et parfois très éloignées de la recherche initiale. (La Fondation de la Mer, 2022)
une tortue de mer

Malheureusement, on peut facilement confondre exploration et exploitation. Là encore d’ailleurs, l’exploitation n’est pas forcément quelque chose de négatif : tout dépend des buts poursuivis et des conditions dans lesquelles elle est exécutée. 

À titre d’exemple, l’exploration plus approfondie des fonds marins pourrait conduire à des avancées ô combien utiles dans le domaine de la santé.

Le scientifique Kerry Howell de l’université de Plymouth suggère que les grands fonds détiennent la clé pour succéder aux antibiotiques actuels. La dernière classe d’antibiotiques introduite sur le marché date d’il y a trente ans, mais les bactéries évoluent. Sans nouveaux antibiotiques, le nombre de décès par résistance aux médicaments pourrait atteindre dix millions de personnes par an en 2050. (La Fondation de la Mer, 2022)

En vérité, les fonds marins demeurent encore très méconnus. Outre la compréhension de la manière dont cet écosystème fonctionne, il s’agit aussi de comprendre de manière encore plus pointue le rôle que jouent nos océans dans le système climatique global.

Un chiffre ? 90 % de l’excès de chaleur produit par l’effet de serre est absorbé par l’océan, dont 43 % par les fonds marins. 

Dernier point - et pas des moindres : la question des métaux rares.

Les métaux rares incarnent un enjeu majeur dans le cadre de la transition écologique, car ils sont essentiels à la fabrication de certains équipements (voitures électriques, panneaux solaires, éoliennes, etc.). Par ailleurs, ils sont aussi critiques dans le domaine du numérique, lequel prend une place de plus en plus importante dans le quotidien des pays développés. 

Les grands fonds marins concentrent des minerais en grande quantité, et en particulier des terres et métaux rares. (La Fondation de la Mer, 2022)
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screenshot de YouTube

3 menaces pesant sur les fonds marins

🔴

La pollution et l’exploitation minière

Car elles perturbent voire menacent directement les écosystèmes

🔴

L’acidification des océans

Qui met en danger certaines espèces et la fonction des océans en tant que puits de carbone.

🔴

La destruction des habitats

Susceptible d'entraîner des pertes dramatiques en termes de biodiversité.

1) La pollution et l’exploitation minière

La pollution plastique et chimique

On pourrait croire que les fonds marins sont quelque peu épargnés par le problème de la pollution, tant ils sont éloignés de la surface et de la plupart des activités humaines. 

Malheureusement, il n’en est rien.

Les fonds marins souffrent principalement de deux types de pollution : la pollution plastique et la pollution chimique.

Il est estimé qu’entre 5 à 13 millions de tonnes de déchets plastiques entrent dans les océans par an (soit 1 % à 4 % de la production mondiale). Depuis 1980, plus de 150 millions de tonnes y auraient été accumulés. (Notre-environnement.gouv.fr , 6 avril 2021)

Problème : les courants marins entraînent ces détritus dans les profondeurs.

En 2018, une campagne scientifique avec le robot Victor 6000 a attesté de la présence de ces déchets dans les canyons sous-marins de Méditerranée, jusqu’à 2 200 mètres de profondeur. (Ifremer, 4 juillet 2023)

Outre le fait que de nombreux animaux s’étouffent régulièrement avec nos déchets plastiques, il faut savoir que les éléments de grande taille peuvent aussi contribuer au déplacement de certaines espèces invasives sur de grandes distances - avec les risques associés. 

Sur 514 estomacs de fulmars boréaux (espèce d’oiseau marin) analysés dans la région de l’Atlantique du Nord-Est sur une période de cinq ans (2012-2016), 95 % avaient ingéré du plastique (dont 56 % des particules supérieures à 0,1g), pour une moyenne de 31 particules par individu. (Ministère de l’Aménagement des territoires et de la transition écologique, 10 février 2017)

Autre sujet d’ampleur : la pollution chimique. 

Chaque année, 55 000 à 70 000 tonnes de pesticides sont vendues en France métropolitaine et dans les Outre-mer. Ces pesticides sont très majoritairement utilisés à terre mais on retrouve les molécules qui les composent jusque dans les océans. (Ifremer)

Les pesticides ne sont cependant pas les seuls concernés. Parmi les principaux polluants chimiques affectant les fonds marins, on relève également : 

🌱
Les herbicides
🌸
Les engrais
🪣
Les détergents
🛢️
Le pétrole
🧪
Les produits chimiques industriels
🤢
Les eaux usées

L’exploitation minière

Si elle demeure encore relativement peu étendue, l’exploitation minière des fonds marins existe déjà. Et pas toujours pour le meilleur.

Parmi les principales incidences négatives, on relève notamment : 

  • les panaches d’extraction, qui perturbent les organismes, la chaîne alimentaire, et même la pêche ; 
  • l’accroissement du bruit ambiant, qui peut là encore perturber les animaux et les mettre en danger ;
  • la libération du carbone stocké dans les profondeurs des océans.

2) Le changement climatique et l’acidification des océans

Une partie du CO2 atmosphérique se dissout au contact de l’océan. On le retrouve ensuite dans l’eau sous différentes formes, dont l’acide carbonique. Cette réaction chimique est à l’origine des changements dans les équilibres chimiques de l’eau de mer. Il en résulte, d’une part, une augmentation en ions hydrogènes, responsables de l’acidification et, d’autre part, une diminution d’ions carbonates, des éléments essentiels aux végétaux et animaux marins pour fabriquer leurs squelettes et autres structures calcaires. (Plateforme Océan & Climat)

Traduction : en tant que puits de carbone naturel, nos océans absorbent naturellement une partie du CO2 présent dans l'atmosphère. Absorption conduisant à une série de réactions chimiques inoffensives “en temps normal”.

Le problème, c’est que les quantités de dioxyde de carbone au sein de notre atmosphère sont devenues telles que nos océans absorbent désormais une quantité de CO2 excessive. 

Résultat : là où les effets des réactions chimiques précédemment évoquées étaient auparavant imperceptibles, les scientifiques constatent aujourd’hui une acidification de nos océans, laquelle met en danger la biodiversité marine, qui n’a pas la capacité de s’adapter à un changement aussi abrupt.

En moins de 200 ans, le pH des océans est passé de 8,2 à 8,1. Ceci paraît dérisoire et pourtant, cela correspond à une hausse de 30 % de l’acidité des océans. (CNRS, 14 octobre 2021)
une mer déchaînée

3) La destruction des habitats et la perte de la biodiversité

Environ 80 % de la pêche profonde dans le monde est menée avec des chaluts profonds, une méthode de pêche extrêmement destructrice qui consiste à tirer d’immenses filets lestés sur les fonds marins. Les chaluts profonds arrachent tous les organismes constituant le relief sous-marin qui se trouvent sur leur passage ainsi que l’ensemble des espèces rencontrées. (BLOOM Association)

C’est donc peu dire que le chalutage profond perturbe la vie de ces écosystèmes. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter les explications détaillées de l’association BLOOM.

Du reste, la question posée par la pêche et ses impacts prend une telle ampleur qu’elle “est actuellement à l’agenda des stratégies européennes Green Deal et Farm2Fork”. 

Toute la difficulté est de parvenir à trouver le bon compromis entre une activité de pêche viable et des écosystèmes en bonne santé. (Pascal Laffargue, Chercheur en écologie marine, Ifremer)

En outre, il faut avoir conscience que l’empreinte carbone des activités de chalutage est tout sauf négligeable.

Selon une nouvelle étude de référence publiée dans la rubrique Marine Science de la revue Frontiers, le chalutage de fond émet 370 millions de tonnes métriques de dioxyde de carbone dans l'atmosphère par an, ce qui le rend nocif à la fois pour la vie marine et pour le climat. (National Geographic, 20 janvier 2024)

Comment protéger les fonds marins ?

🟢

Réglementer les activités humaines

Un mot d'ordre : le juste équilibre.

🟢

Lutter contre la pollution et le changement climatique

En veillant à la bonne gestion de nos déchets et en réduisant notre empreinte carbone.

🟢

Consommer écoresponsable

En consommant raisonnablement du poisson de qualité.

1) Réglementer les activités humaines

(...) l’absence de certitude scientifique ne doit pas conduire à une absence de protection. L’approche de précaution doit s’appliquer pour protéger des espèces ou habitats sensibles subissant des dégradations significatives. (Pascal Laffargue, Chercheur en écologie marine, Ifremer)

Le principe de précaution est donc de mise. Une bonne nouvelle ? En Europe, certains pays commencent à prendre des mesures en ce sens : la Grèce, la Suède et le Royaume-Uni notamment.

Du reste, si la France, elle, traîne des pieds, la Commission européenne a fait savoir qu’elle souhaitait interdire “d'ici à 2030, le chalutage de fond dans les aires marines protégées”. 

L'Union européenne interdit déjà depuis 2016 le chalutage en dessous de 800 m, pour aider à restaurer les écosystèmes vulnérables des fonds marins, dotés d'une riche biodiversité. La pratique est aussi bannie depuis septembre sous 400 m dans une petite partie de l'Atlantique nord-est. Mais l'usage d'engins de fond mobiles (chaluts, dragues, filets maillants, palangres, casiers...) "reste très répandu", notamment dans 80 % à 90 % des zones exploitables de l'Atlantique nord-est, "dans de nombreux sites (...) et autres zones protégées", déplore l'exécutif européen. (Franceinfo, 21 février 2023)

Même son de cloche du côté de l’exploitation minière : en l’espèce, l’Autorité Internationale des Fonds Marins (AIFM) est justement supposée présenter cette année, en 2025, les règles sur lesquelles elle planche depuis deux ans.

Dans l’attente de ces évolutions, la création et la préservation (réelle) des Aires Marines Protégées (AMP) demeurent une priorité absolue.

Note : pour rappel, une réserve marine est un type d’AMP. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter cet article détaillé de National Geographic sur les réserves marines.  

2) Lutter contre la pollution et le changement climatique

La pollution et le changement climatique sont deux batailles en faveur desquelles nous pouvons tous et toutes nous investir. 

Particuliers comme entreprises peuvent contribuer à protéger les grands fonds marins, en adoptant une série de gestes et/ou de mesures visant à prévenir la pollution de ce patrimoine et à le protéger au maximum des effets du réchauffement climatique.

Ne nous y trompons pas : s’il semble évident que chaque entreprise prise séparément est plus susceptible de "peser" qu’un seul individu, la somme des individus que nous sommes peut elle aussi peser lourd, et ce, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme

Prenons un exemple simple et bien connu : les mégots de cigarette. Ils sont partout, et particulièrement sur les plages. 

À chaque opération de nettoyage organisée sur les côtes du monde entier, les mégots sont le déchet le plus retrouvé. On estime que 4.500 milliards de mégots sont jetés par terre chaque année à l’échelle de la planète et terminent invariablement dans les cours d’eau et l’océan. À Paris, 350 tonnes sont ramassées tous les ans et sur l'ensemble du territoire français ce sont 23,5 milliards de mégots qui sont jetés chaque année dans l’espace public, selon le ministère de la Transition écologique. (RMC, 10 août 2023)  
une femme qui ramasse des déchets

D’après le Centre de l’Information sur l’Eau (C.I.Eau), “11 milliards de mégots sont jetés chaque jour à travers le monde et sur cette quantité, 40 % échouent dans les océans”. Une réalité qui n’a rigoureusement rien d’anodine.

Pour se faire une idée, un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau.

Chaque cigarette contient près de 4 000 substances chimiques, dont une centaine sont toxiques voire cancérigènes, comme la nicotine, les phénols ou encore les métaux lourds. Et ces substances nocives finissent pour la plupart dans les égouts et se retrouvent dans les usines de dépollution des eaux usées qui ne sont pas équipées pour les traiter. (Centre de l’Information sur l’Eau (C.I.Eau))

Du reste, travailler collectivement à réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) demeure le moyen le plus sûr de contribuer efficacement à enrayer la mécanique du changement climatique. Pour en savoir plus quant aux actions que vous pouvez entreprendre n’hésitez pas à consulter les cartes interactives au bas de cet article consacré au phénomène du réchauffement.

3) Consommer écoresponsable

On y pense peu, et pourtant : nous pouvons souvent contribuer à soutenir les causes qui nous tiennent à cœur par le biais de nos choix de consommation. Dans le cas des fonds marins, vous pouvez donc participer à les protéger en adoptant de nouveaux réflexes de consommation.

Par exemple, vous pouvez essayer de consommer au maximum du poisson issu de la pêche durable. Celui-ci étant généralement plus onéreux, vous ne pourrez certainement pas en manger aussi souvent, mais vous pourrez consommer un poisson de meilleure qualité - tant gustativement que pour votre santé - et ayant fait l’objet d’une pêche aussi respectueuse que possible de l’environnement dans son ensemble.

Dans l’hypothèse où ce type de produit vous serait facilement accessible, attention : la présence de labels ne doit pas vous inciter à surconsommer pour autant.

Toute pêcherie a en effet un impact sur l’écosystème, même faible. De multiples indicateurs peuvent être utilisés pour mesurer et évaluer les différents types de pêche selon leurs impacts sur les fonds marins ou sur les espèces vulnérables (...). En revanche, il n’y a pas de consensus sur la manière de prioriser ces indicateurs (...) et de définir des valeurs seuils (...) nécessaires pour déterminer la durabilité environnementale des différentes méthodes de pêche. (Ifremer)

Ce qui n’est pas une raison pour se détourner des labels, comme le souligne l’Ifremer lui-même.

Aucun label n’est (...) parfait. Cependant, un produit labellisé reste un produit sur lequel des efforts ont été faits pour améliorer ses modes de production. Privilégier les labels lors de nos achats, c’est un levier pour inciter les acteurs de la filière à aller vers une pêche toujours plus responsable et durable. (Ifremer)

Si vous ne pouvez malheureusement pas vous permettre ce genre de choses financièrement parlant, sachez que vous pouvez aussi participer à cet effort en tâchant simplement de diversifier au maximum votre consommation de produits de la mer.

Les produits de la mer sont souvent au cœur de nos assiettes. Mais nous avons tendance à toujours nous tourner vers les mêmes espèces, comme le saumon d'élevage, le cabillaud ou le thon, ce qui contribue à la surexploitation des stocks. Pourtant, l’océan est une formidable ressource renouvelable, capable de répondre aux besoins des générations futures si les pressions exercées s’atténuent. (WWF, World Wide Fund for Nature)

Si vous êtes un peu perdu(e)s, sachez que la Fondation WWF a justement créé un guide de consommation afin d’aiguiller et d’accompagner le plus grand nombre dans la transition vers une consommation davantage éco-responsable.

Ce guide vous permettra par exemple, pour chaque espèce, de connaître les méthodes de pêche utilisées en fonction de la localisation.

Pour y accéder, rendez-vous directement sur le site Consoguidepoisson.fr ou cliquez simplement ici.

Bibliographie

Les grands fonds marins, quels choix stratégiques pour l’avenir de l’humanité ? Fondation de la Mer, https://www.fondationdelamer.org/wp-content/uploads/2022/06/Les-Grands-Fonds-Marins.pdf

La vie dans les fonds marins, Parlons Sciences, https://parlonssciences.ca/ressources-pedagogiques/documents-dinformation/la-vie-dans-les-fonds-marins

Les déchets plastiques, Notre-environnement.gouv.fr, https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/economie/les-dechets-ressources/article/les-dechets-plastiques

Des déchets plastiques de la surface jusqu’aux fonds marins, Ifremer, https://www.ifremer.fr/fr/actualites/des-dechets-plastiques-de-la-surface-jusqu-aux-fonds-marins

Tout comprendre sur : la pollution marine, National Geographic, https://www.nationalgeographic.fr/environnement/tout-comprendre-sur-la-pollution-marine

Acidification de l'océan, Plateforme Océan & Climat, https://ocean-climate.org/sensibilisation/les-impacts-du-changement-climatique-sur-locean/

Pourquoi le changement climatique entraine l'acidification des océans, CNRS, https://www.insu.cnrs.fr/fr/changement-climatique-et-acidification-des-oceans

Un impact destructeur, BLOOM, https://bloomassociation.org/quel-est-le-probleme-2/un-impact-destructeur/

Comment la science évalue-t-elle les impacts de la pêche sur les fonds marins ?, Ifremer, https://www.ifremer.fr/fr/actualites/comment-la-science-evalue-t-elle-les-impacts-de-la-peche-sur-les-fonds-marins

Le chalutage de fond affecte à la fois la vie marine et le climat, National Geographic, https://www.nationalgeographic.fr/2024/01/le-chalutage-de-fond-affecte-a-la-fois-la-vie-marine-et-le-climat

L'Union européenne veut bannir le chalutage de fond dans les aires marines protégées d'ici à 2030, Franceinfo, https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/l-union-europeenne-veut-bannir-le-chalutage-de-fond-dans-les-aires-marines-protegees-d-ici-2030_5671277.html

Extraction minière sous-marine : des règles attendues en 2025, Sciences et Avenir, https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/mers-et-oceans/extraction-miniere-sous-marine-des-regles-attendues-en-2025_172779

Réserve marine, National Geographic, https://education-nationalgeographic-org.translate.goog/resource/marine-reserve/?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=rq&_x_tr_hist=true#

"DU BON SENS": COMMENT LA CÔTE ATLANTIQUE LUTTE CONTRE LA POLLUTION DES MÉGOTS DE CIGARETTE, RMC, https://rmc.bfmtv.com/actualites/sciences-nature/du-bon-sens-comment-la-cote-atlantique-lutte-contre-la-pollution-des-megots-de-cigarette_AV-202308100376.html

L’IMPACT DES MÉGOTS DE CIGARETTE SUR LES RESSOURCES EN EAU, C.I.Eau, https://www.cieau.com/connaitre-leau/la-pollution-de-leau/impact-megots-cigarette-ressources-eau/

Pourquoi payer plus cher pour des produits de qualité ? Ecotable, https://ecotable.fr/blog/articles/prix-restauration-qualite-investissement-bio-sante

Pêche : les labels sont-ils satisfaisants ? Ifremer, https://www.ifremer.fr/fr/ressources/peche-les-labels-sont-ils-satisfaisants

Consoguide poisson ou comment consommer du poisson différemment, WWF, https://www.wwf.fr/projets/consoguide-poisson-ou-comment-consommer-du-poisson-differemment

Le guide du WWF sur les produits de la mer, WWF, https://www.consoguidepoisson.fr

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