Décarbonation : définition, pistes de réflexion et mise en œuvre
Pilier de la transition écologique, la décarbonation s'impose à nos sociétés, en vue notamment de réduire notre dépendance aux énergies fossiles.
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L'empreinte carbone est un outil permettant d'évaluer le niveau d'émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par un individu, une municipalité, une entreprise ou encore un État. De fait, on sait maintenant que le surplus de ces gaz au sein de notre atmosphère est pour partie responsable du réchauffement climatique. D'où la nécessité de permettre au plus grand nombre d'évaluer son empreinte carbone, pour ensuite la réduire de manière efficace.
Mais comment calcule-t-on une empreinte carbone ?
Greenly vous répond.
Si l'empreinte se concentre toujours sur les émissions de gaz à effet de serre, le périmètre de recherche variera naturellement en fonction de l'objet de l'analyse. Pour calculer l'empreinte carbone d'un individu, on se concentrera sur son mode de vie et ses habitudes, par exemple. À l'échelle d'un État, les choses seront évidemment plus complexes.
Prenons l'exemple de la France. Conformément aux informations fournies par l'Insee, l'empreinte carbone de la France reflète la quantité de gaz à effet de serre générée par la demande finale intérieure. Cette demande finale intérieure tient compte de la consommation des ménages, de celle des administrations publiques et des organismes à but non lucratif, ainsi que des investissements. Détail important : les biens et les services sont pris en compte, indépendamment de savoir s'ils ont été produits sur le territoire national ou importés.
Empreinte carbone de la France |
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Émissions directes des ménages (principalement liées à la combustion de carburants par les véhicules des particuliers, ainsi qu'à la combustion d'énergies fossiles pour le chauffage des logements) |
Émissions issues de la production intérieure de biens et de services destinée à la demande intérieure |
Émissions associées aux biens et services importés, pour usage final des ménages ou pour les consommations intermédiaires des entreprises en vue de produire les biens et services destinés à la demande intérieure. |
L'empreinte carbone comptabilise les émissions de :
Une empreinte carbone est généralement exprimée en dioxyde de carbone équivalent (CO2e). De fait, par souci de simplification, il a été décidé qu'une "norme" rapportée au CO2 serait utilisée. Autrement dit, lorsqu'on parle d'équivalent CO2 (ou CO2e), on indique la quantité de dioxyde de carbone qui aurait le même impact - le même pouvoir réchauffant- que celle du gaz faisant l'objet de la conversion.
Les émanations de gaz à effet de serre responsables de la dégradation de notre environnement sont majoritairement issues de l'activité humaine. Parmi les plus importantes sources de GES, on peut citer la combustion des énergies fossiles (le pétrole, le gaz naturel et le charbon), la déforestation massive, l'agriculture intensive et l'exploitation minière (c'est-à-dire l'extraction de métaux destinés à la fabrication de batteries, par exemple).
Attention à ne pas confondre empreinte carbone et empreinte écologique (aussi parfois appelée empreinte environnementale). Cette dernière évalue la pression exercée par l'Homme sur la planète Terre. Elle est traduite en hectares globaux (hag) ou en nombre de planètes. L'empreinte écologique évalue la surface terrestre nécessaire au maintien de notre niveau de consommation - et de notre mode de vie au sens large. Elle est d'ailleurs régulièrement évoquée dans les médias au moment du fameux "jour du dépassement" - la date à partir de laquelle l'Humanité a consommé la totalité des ressources que la planète peut produire en une année.
Le rapport précise toutefois que ce résultat est probablement minoré du fait de la difficulté à prendre en compte certains aspects de la consommation des ménages. Pour cette raison, le Service des données et études statistiques (SDES) estime que l’empreinte carbone moyenne par personne avoisine les 9 tonnes CO2eq par an. À titre comparatif, elle était de 11,3 tonnes en 1995.
Plus spécifiquement, l’empreinte carbone varie peu entre les régions, mais de façon sensible en fonction des revenus. Ainsi, l'empreinte individuelle des revenus mensuels inférieurs à 750 € serait de 7 tonnes par an, tandis que celle des revenus supérieurs à 6 500 € serait de 12 tonnes. Les émissions des individus les plus aisés tendent à s'accroître du fait de la nature de leur consommation en matière de transport (recours prononcé à la voiture et l'aérien notamment). Attention toutefois : le niveau de revenu n'est pas le seul facteur entrant en ligne de compte. L'empreinte carbone d'un individu varie aussi en fonction des biens durables mobiliers et immobiliers, ainsi que de la part du revenu affecté à la consommation.
Les principaux postes de consommation contribuant à l'empreinte carbone moyenne d'un Français sont :
Pour rappel, pour tenir l'Accord de Paris, nous devrions parvenir à abaisser l'empreinte carbone des Français à 2 tonnes de CO2eq par habitant.
D'après le le site du Service des données et études statistiques, en 2022, l’empreinte carbone de la France était de 623 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt CO2 eq). Un résultat 7 % inférieur à celui de 1995.
Composition de l'empreinte carbone de la France en 2022 | |
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Gaz à effet de serre | Répartition en % |
Dioxyde de carbone (CO2) | 78 % |
Méthane (CH4) | 16 % |
Protoxyde d'azote (N2O) | 5 % |
NB : D'après le site de la Commission européenne, sur une échelle de 100 ans, le méthane aurait un pouvoir réchauffant 28 fois plus important que le dioxyde de carbone (84 sur une échelle de 20 ans).
Répartition de l'empreinte carbone de la France en 2022 | |
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Postes d'émissions | Proportion en % |
Importations | 56 % |
Exportations | 44 % |
NB : il est à noter que les émissions intérieures accusent une nette baisse depuis 1995 (- 33 %), tandis que les émissions liées aux exportations, elles, sont à la hausse (+ 32 %).
L'empreinte carbone d'un pays est généralement exprimée en tonnes de CO2 ou CO2eq par habitant. Attention à ne pas confondre le classement des pays les plus pollueurs, avec le classement des pays en fonction de leur empreinte carbone.
Les trois pays disposant de l'empreinte carbone la plus élevée sont le Qatar, Bahreïn et le Koweït - contrairement à une idée reçue selon laquelle ce podium serait occupé par la Chine, les États-Unis et l'Inde. En revanche, ce sont bel et bien ces derniers qui émettent le plus de gaz à effet de serre au total.
En résumé, le Qatar, Bahreïn et le Koweït sont les pays qui émettent le plus de CO2 par habitant, alors que la Chine, les États-Unis et l'Inde sont ceux qui émettent le plus de CO2 au global.
Pour ce qui concerne la Chine cependant, il faut toutefois rappeler que les pays occidentaux ont massivement délocalisé une part de leur production en Asie.
De son côté, le podium occupé par les pays du Golfe en termes d'empreinte carbone s'explique de par :
Non seulement ils émettent des quantités importantes de gaz à effet de serre, mais cette quantité se rapporte ensuite à un nombre d'habitants relativement faible.
En 2021, le classement des 10 pays dotés de la plus forte empreinte carbone était le suivant :
1. Le Qatar | 35,59 tonnes de CO2 par habitant |
2. Bahreïn | 26,66 tonnes de CO2 par habitant |
3. Koweït | 24,97 tonnes de CO2 par habitant |
4. Trinité-et-Tobago | 23,68 tonnes de CO2 par habitant |
5. Brunei | 23,53 tonnes de CO2 par habitant |
6. Émirats arabes unis | 21,79 tonnes de CO2 par habitant |
7. Nouvelle-Calédonie | 19,1 tonnes de CO2 par habitant |
8. Arabie saoudite | 18,7 tonnes de CO2 par habitant |
9. Oman | 17,92 tonnes de CO2 par habitant |
10. Australie | 15,09 tonnes de CO2 par habitant |
L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) utilise une méthode de calcul fondée sur le recours aux ratios physiques et monétaires.
En principe, il est préférable d'utiliser les ratios physiques, car les ratios monétaires peuvent souffrir d'imprécision. Pas question cependant de les exclure totalement : les ratios monétaires peuvent en effet servir de solution de secours lorsque l'on se trouve dans l'impossibilité de recourir à l'approche physique.
Le facteur d'émission physique évalue la quantité de CO2 produite par unité consommée. Il se traduit comme suit : "telle activité émet en moyenne x quantité de CO2 par unité consommée".
Pour estimer la quantité de CO2 émise à partir d'un facteur d'émission physique, on effectue le calcul suivant :
Quantité de gaz à effet de serre émise = Quantité consommée * Facteur d'émission physique
Pour la quantité consommée, on exprimera ce chiffre conformément à l'unité du produit concerné (kg, litres, m2, etc.).
Les ratios physiques doivent être utilisés aussi souvent que cela est possible. De fait, ce sont ces derniers qui permettent de développer l'analyse la plus précise possible.
Le facteur d'émission monétaire évalue la quantité de CO2 affectée à un produit ou à un service donné, en se basant sur son prix. Il se traduit comme suit : "tel produit ou service émet en moyenne x quantité de CO2 (kgCO2e) par K€ HT".
Pour estimer la quantité de CO2 émise à partir d'un facteur d'émission monétaire, on effectue le calcul suivant :
Quantité de gaz à effet de serre émise = Prix * Facteur d'émission monétaire
Les calculateurs en ligne peuvent s'avérer utiles, si vous souhaitez seulement obtenir un ordre de grandeur de votre empreinte.
Parmi les principaux, vous trouverez notamment :
Dans le cas spécifique des entreprises, l'évaluation de l'empreinte carbone devient peu à peu un impératif. Pour celles concernées par le Bilan GES réglementaire (BEGES), il s'agit même d'une obligation légale.
Ce dernier concerne les entreprises suivantes (voir tableau ci-dessous).
Type d'organisation | Effectif requis |
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Entreprises | 500 salariés et plus (250 DOM) |
Collectivités territoriales | Plus de 50 000 habitants |
Services de l’État | N/A (tous sont concernés) |
Établissements publics | Plus de 250 agents |
De façon plus générale, toute entreprise - qu'elle soit tenue ou non par la loi de se pencher sur son impact environnemental - peut évaluer, travailler à réduire et suivre son empreinte carbone, et ce, par l'intermédiaire du Bilan Carbone®. Plus précis que les outils en accès libre sur internet, le Bilan Carbone® permet en effet de réaliser une analyse poussée des émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à l'activité d'une entreprise donnée.
Outre le fait de chiffrer, il permet d'identifier précisément les sources de ces émissions, afin d'élaborer ensuite un plan de transition avec l'aide d'un expert formé à la méthode Bilan Carbone®.
Tout le monde peut trier ses déchets, tenter d'en diminuer le volume et s'abstenir de les jeter n'importe où. Indépendamment de toute considération d'ordre économique, que l'on ait des revenus élevés ou modestes. Il s'agit sans nul doute de l'un des leviers d'action accessible au plus grand nombre. Alors autant en profiter.
Pour davantage d'informations au sujet du tri sélectif, n'hésitez pas à vous rendre sur le site du Ministère de l'écologie.
Achetez mieux (des produits locaux, de saison, voire biologiques), consommez mieux (sans gaspiller), et jetez mieux (le moins possible et en respectant le tri sélectif). D'une manière générale, soyez simplement raisonnables. Achetez ce dont vous avez réellement besoin, tous domaines confondus.
Aujourd'hui, des applications telles que Too Good To Go ou Vinted permettent de soutenir des modes de consommation plus responsables. En achetant moins chers des produits alimentaires dont la date limite de consommation est proche, ou en donnant une seconde vie à des vêtements non portés.
De façon plus large, nous vous conseillons de prendre le temps de la réflexion avant d'acheter. Interrogez vous sur l'utilité réelle de vos achats. A fortiori dans les domaines de l'électroménager et du numérique. Dans ces deux derniers cas, pensez à consulter les indicateurs de performance énergétique, de recyclage, etc.
Débrancher ses appareils et ne pas les laisser en veille, éteindre la lumière en quittant une pièce, opérer un usage modéré du chauffage ou de la climatisation… Ces gestes semblent anodins, mais ils ne le sont pas. Car l'électricité à un coût environnemental.
Pour EDF, en 2022, la fourniture d'un kWh d'électricité a été synonyme de :
Instaurer et promouvoir des "éco-gestes" n'est pas aussi difficile qu'on le pense. Parmi les gestes les plus simples :
Si vous en avez la possibilité, passez en revue les commandes de matériel et éliminez ce qui n'est pas véritablement utile. De même, attention au suréquipement : par exemple, est-il utile que chacun de vos services soit doté d'une imprimante ? Si vous souhaitez encourager vos équipes à diminuer le nombre de leurs impressions, peut-être vaut-il mieux enrayer tout surcroît d'équipement disponible.
Autre point de vigilance : l'usage du plastique. Une idée ? Offrez à vos employés un mug corporate, afin de remplacer les gobelets à la machine à café.
Un mot d'ordre : tentez de vous contenter du strict nécessaire. En particulier si vos déplacements impliquent d'emprunter des moyens de transport très polluants (l'avion, notamment).
Par ailleurs, n'hésitez pas à accompagner vos équipes dans l'organisation de leurs trajets journaliers. Si des transports en commun se trouvent à proximité, peut-être pouvez-vous investir dans le forfait mobilités durables (FMD) qui leur donnera accès à ces services à moindre coût.
Pour réduire efficacement son empreinte carbone, il est d'abord indispensable d'être en mesure de l'évaluer et de la comprendre. C'est la raison pour laquelle Greenly a développé une plateforme permettant à toute entreprise de réaliser son Bilan Carbone® et de suivre son empreinte carbone en temps réel. Avec l'aide d'un expert dédié, cette dernière définit ainsi une feuille de route - aussi appelé plan de transition - qui lui permettra de réduire son impact environnemental de manière cohérente et pérenne.
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