GIEC 2022 : tout ce qu'il faut savoir
Le 29 février 2022, le dernier rapport du GIEC a été dévoilé. Dans cet article, découvrez les dernières conclusions des experts climatiques et les points-clés à retenir du VI ème volet du GIEC !
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Les solutions de Greenly
Publié ce 4 avril 2022, la troisième et dernière partie du sixième rapport du GIEC détaille les solutions à notre disposition pour limiter les impacts dévastateurs du réchauffement climatique.
D’après les experts, il reste moins de 10 ans pour agir. Dans ce contexte, le rapport introduit plusieurs scénarios visant à limiter nos émissions de gaz à effet de serre et ainsi respecter l’Accord de Paris.
Plus en détail, le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) tente de déterminer les actions prioritaires à mettre en oeuvre pour combattre le réchauffement climatique.
Quelles sont-elles ?
Très attendu, ce troisième volet du rapport du GIEC a donné lieu à une large couverture médiatique. Publiés tous les cinq à sept ans, les rapports d’évaluation du GIEC comprennent trois volets couvrant les différents aspects du changement climatique :
Les solutions apportées sont établies en fonction des évolutions passées et actuelles, afin de répondre aux problématiques auxquelles nous serons confrontés à l'avenir. Les évaluations prennent en compte le niveau de nos émissions de gaz à effet de serre, l’origine de ces émissions, mais aussi l'impact de nos modes de vie ou encore celui de différents facteurs socio-économiques et démographiques.
Les conclusions de chaque partie sont relues et corrigées par les plus grands spécialistes et par les représentants de chaque gouvernement. Ce document est le résultat de l’analyse de 18 000 études scientifiques et du travail de 278 auteurs.
La publication du rapport intervient alors que la guerre se poursuit en Ukraine. Un évènement qui révèle hélas notre dépendance aux énergies fossiles - problématique principale de ce sixième compte rendu.
Aux yeux d'Antonio Guterres, la dépendance au charbon, pétrole et au gaz est une « folie ». Considérées comme l’une des causes principales du réchauffement climatique, les énergies fossiles ont effectivement un impact négatif sur le climat... Mais pas seulement.
Ce 4 avril 2022, l’OMS révèle que 99 % de la population mondiale est exposée à une trop forte concentration de particules fines liées aux énergies fossiles. Pour éviter 7 millions de décès par an, l’Organisation mondiale insiste elle aussi sur la nécessité de réduire notre utilisation de combustibles fossiles.
D’après les experts, le pic de nos émissions doit être atteint au plus tard en 2025, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.
Malheureusement, cet objectif est inatteignable au regard des engagements actuels. Selon l’ONU, si aucun effort n’est fait, nous nous dirigeons tout droit vers un réchauffement « catastrophique » de +2,7 °C.
En bref, les signataires de l’Accord de Paris doivent renforcer leurs engagements d'ici à la COP27 - qui se tiendra en novembre prochain.
Pour inverser la tendance, les experts du GIEC préconisent d’agir directement sur nos modes de vie, nos habitudes de consommation et de production. Malheureusement, les 195 États membres ne partagent évidemment pas le même avis sur les questions liées à la sortie des énergies fossiles, la finance, le rôle des technologies et les questions d’équité.
Des compromis ont cependant été trouvés. Les discussions liées au « Résumé pour les décideurs » se sont ainsi terminées avec 48 h de retard (le dimanche 3 avril 2022 dans la soirée, au lieu du vendredi 1er avril 2022).
Les secteurs les plus énergivores (énergie, transport, industrie, agriculture…) et les « individus au statut socio-économique élevé » sont principalement concernés.
👉 En 2019, nos émissions de CO2 étaient 12 % plus élevées qu’en 2010.
Le GIEC incite ainsi les régions développées (Amérique du Nord et l’Europe) à soutenir les pays en développement, pour atténuer leur vulnérabilité économique liée au changement climatique.
Pour autant, il est important que chaque individu, chaque entreprise, chaque pays est concerné par la question du réchauffement climatique et par la nécessité de revoir ses habitudes et ses pratiques. Pour la première fois, un chapitre du rapport du GIEC est consacré aux solutions dites "comportementales". Les experts ont ainsi déterminé des solutions axées sur le changement de nos modes de vie, de nos habitudes de consommation et de production. Ceci passe notamment par la mise en place d’une économie circulaire, de systèmes faibles en émissions carbone, par l’amélioration de la gestion de nos déchets et le recyclage des matériaux.
En bref, le GIEC mise sur la mise en oeuvre d'une coopération nationale et internationale pour ralentir le réchauffement climatique.
Publié en août 2021, le premier volet du rapport du GIEC décrit l’accélération alarmante du réchauffement climatique. Notre planète s’est déjà réchauffée de +1,1 °C, et le seuil de +1,5 °C (par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle) sera atteint autour de 2030. Par ailleurs, l’évolution physique du climat donne lieu à des événements climatiques de plus en plus violents (sécheresse, tempêtes, etc.).
Publiée fin février 2022, la deuxième partie list ait déjà les impacts dévastateurs du réchauffement climatique, passés (pour la plupart irréversibles), présents et à venir.
⚠️ Le GIEC précise que retarder la mise en place des premières actions réduit nos chances de maintenir un « avenir vivable ».
Près de la moitié de l’humanité (3,3 à 3,6 milliards de personnes) est considérée comme vulnérable au réchauffement climatique. Le réchauffement est et sera la cause d’extinction de certaines espèces, de l’augmentation des maladies transmises par les moustiques, mais aussi de faibles récoltes.
En outre, les prévisions sont pessimistes : un milliard de personnes pourraient vivre dans des zones côtières à risques d’ici à 2050.
Suite aux conclusions des deux premiers volets, cette troisième partie du sixième rapport du GIEC apporte des solutions techniques, sociales et technologiques pour réduire nos émissions de CO2. Voici les principaux champs d’action destinés à diminuer ces fameuses émissions de 27 à 43 % en 2030 et de 63 à 84 % en 2050.
En réponse à la question « Comment le monde peut se passer d’une partie de l’énergie aujourd’hui produite ? », le GIEC place tous ses espoirs dans l'adoption d'une certaine forme de sobriété énergétique. Considéré comme l’une des solutions majeures, ce concept ne fait cependant pas l’unanimité au sein des États membres. Prometteuses en matière de réduction d’émissions de CO2, ces mesures de décarbonation sont moins attractives au niveau politique.
En effet, la sobriété consiste à réduire notre consommation d’énergie, à faire des efforts dans le cadre de nos modes de vie et à modifier nos habitudes. Il s’agit notamment de baisser le chauffage, généraliser le covoiturage, les véhicules électriques, biocarburants et le télétravail, de diminuer notre consommation de viande ou encore de tendre vers une production de produits durables et respectueux de l’environnement.
À titre d’exemple, le secteur des transports représente 15 % des émissions mondiales et constitue le premier secteur émetteur en France. Ces mesures d’atténuation permettraient pourtant l’amélioration de la qualité de l’air et de la santé des citoyens.
La question des énergies fossiles devient centrale. Le GIEC requiert la généralisation des énergies renouvelables et de la finance verte. À l’origine de 34 % des émissions mondiales, le secteur de l’énergie a vu ses émissions flamber de 6 % en 2021.
Notre consommation de charbon, pétrole et de gaz doit baisser de 95 %, 60 % et 40 % en 2050 par rapport à 2019. Cette diminution de l’utilisation des ressources fossiles permettrait ainsi d’entamer une « transition majeure » vers le recours aux ressources renouvelables et peu carbonées, comme l’éolien, le solaire, l’hydraulique ou le nucléaire, dont le coût était en constante baisse entre 2010 et 2019.
Cela implique également la mise en place d'une économie circulaire, de systèmes faibles en émissions carbone, l’amélioration de la gestion des déchets et le recyclage des matériaux.
À l’origine de 24 % des émissions mondiales, le secteur de l’industrie peut tout à fait atteindre le zéro émission nette en optant pour une meilleure gestion de ses déchets. Le modèle agricole se situe lui aussi dans le viseur du GIEC (notamment l’élevage), car très émetteur. Il en va de même pour les transports.
Selon les experts du GIEC, les investissements nécessaires pour limiter le réchauffement à + 2°C seraient moins élevés que les coûts liés à la dégradation de l’environnement.
D’après les conclusions du rapport, les financements pour la décennie 2020 devraient être « 3 à 6 fois plus importants que les niveaux actuels ». Une grande majorité des financements privés et publics sont encore, à ce jour, destinés aux énergies fossiles.
Le recours à la technologie peut nous permettre d'éliminer partiellement le surplus d'émissions de CO2 dans l’atmosphère. De fait, les puits de carbone naturels ne sont aujourd'hui plus suffisants (forêts et océans).
Responsable de 22 % des émissions mondiales, l’agriculture peut elle aussi réduire son empreinte carbone, mais également contribuer à capter les rejets en provenance d'autres secteurs. Le GIEC indique ainsi que la préservation des écosystèmes (forêts, marais côtiers, savanes, prairies et tourbières), une meilleure gestion des cultures et des élevages, ainsi qu’un régime alimentaire pauvre en viande permettraient de réduire considérablement nos émissions.
De son côté, avec 6 % des émissions mondiales, le BTP va subir quelques changements de taille. Les experts climat misent ainsi sur l’électrification, la réduction de la consommation énergétique et l’augmentation des dispositifs de captation de CO2, en vue de contrebalancer les émissions résiduelles de ce secteur.
C’est un fait, de nombreux obstacles entravent aujourd'hui la lutte contre le réchauffement climatique. En proposant pour la première fois des solutions comportementales, ce nouveau rapport du GIEC souhaite cependant susciter une prise de conscience à l'échelle collective, quant à la nécessité de mobiliser l'ensemble des échelons de la société (particuliers, entreprises, gouvernements, collectivités, etc.).