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Que retenir du « plan eau » en France?
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Que retenir du « plan eau » en France?

ESG / RSELégislations & normes
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Présenté par le Président de la République, le « plan eau » est une série de mesures visant à améliorer la gestion de l'eau.
ESG / RSE
2025-08-27T00:00:00.000Z
fr-fr
Entre 1990 et 2018, la France a perdu 14 % de sa ressource en eau renouvelable, soit 33 milliards de mètres cubes. Parallèlement, la consommation d’eau a continué d’augmenter. Ce déséquilibre devient critique : la ressource disponible diminue tandis que les besoins s’accroissent, menaçant la sécurité hydrique à long terme. (Commissariat Général au Développement Durable, 2025)

Qu'est-ce que le « plan eau » du gouvernement ?

Emmanuel Macron a dévoilé le « plan eau » le 30 mars 2023 pendant son voyage à Savines-le-Lac. Ce projet, dénommé « plan eau », s'aligne sur une démarche de planification écologique, et est composé d’une série de mesures relatives à la gestion de l’eau. Les objectifs fixés concernent l'élaboration d'un système plus économe et résilient, favorisant une répartition équitable de la ressource.

À terme, il s’agit d’adapter la politique de l’eau française aux enjeux du changement climatique (notamment aux sécheresses). Deux grands objectifs ont été définis en ce sens : 

  • préparer les étés et éviter les coupures d’eau potable ;
  • d’ici 2030, réaliser 10 % d’économie d’eau dans tous les secteurs.


Pour y parvenir, l’État et les collectivités investiront chaque année près de 500 millions d’euros supplémentaires.

Dans quel contexte le « plan eau » s’inscrit-il ?

Le « plan eau » complète la politique française de l’eau, structurée par quatre grandes lois. La loi de 1964 organise le territoire selon les bassins hydrographiques et instaure le principe « pollueur-payeur ». La loi de 1992 reconnaît l’eau comme patrimoine commun et généralise les systèmes de collecte et d’épuration. La loi de 2004 transpose la directive cadre européenne, visant la préservation et la restauration des milieux aquatiques et la réduction de la pollution. Enfin, la loi de 2006 (LEMA) fixe l’objectif d’un bon état écologique des eaux et met en place des outils pour économiser l’eau, partager les ressources, lutter contre les pollutions et restaurer les milieux aquatiques. Il est néanmoins constaté que ces réglementations se concentrent sur la qualité de l’eau et la réduction de sa pollution, sans encadrer la quantité disponible. 

Le Plan Eau vient combler cette lacune, offrant ainsi un cadre législatif complet et cohérent pour la gestion de la ressource.

🚩Comment le changement climatique bouleverse-t-il le cycle de l’eau ? Au cours des dernières décennies, le changement climatique a perturbé le cycle de l'eau, qui est le déplacement incessant de l'eau à travers l'atmosphère, les mers, les terres et les êtres vivants. Cela comprend des processus tels que l'évaporation, la condensation, les précipitations et l'infiltration. Il contrôle la disponibilité de l'eau douce et fait le lien entre les phénomènes climatiques, écologiques et hydrologiques à l'échelle locale et mondiale. 

Les épisodes de sécheresse se sont intensifiés en France depuis 2022, entraînant des pénuries d’eau potable et une lente recharge des nappes phréatiques. La sécheresse historique de l’été 2023 a aggravé cette situation dans plusieurs régions, et le problème est resté préoccupant en 2024, les niveaux des nappes restant très en dessous du seuil requis.

C’est dans ce contexte marqué par la diminution progressive des précipitations et la récurrence des sécheresses que le plan eau a été mis en place pour mieux gérer la ressource. 

Il est à noter que ce plan s'intègre aussi dans la continuité des actions suivantes :

  • des Assises de l’eau de 2019 – des réunions de travail qui rassemblent les représentants du monde agricole, des collectivités locales, des associations de protection de l’environnement et des agences de l’eau. Cette réunion a permis la mise en œuvre du Plan biodiversité et l’élaboration de 17 mesures permettant de relancer l’investissement dans les réseaux d’eau et d’assainissement ;
  • du Varenne agricole de l’eau. Lancés en 2021, ces travaux sont dédiés à la préservation de l’eau en l’agriculture. Lors de la première session, plusieurs actions concrètes ont été définies, telles que le développement de pratiques agricoles économes en eau (irrigation raisonnée, cultures moins gourmandes en eau), l’amélioration de la rétention et de la gestion des sols, et le suivi des nappes phréatiques…
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Quelles sont les 53 mesures du « plan eau », présenté par Emmanuel Macron ?

Le « plan eau », qui est jugé prioritaire dans la planification écologique, se structure autour de cinq axes. Au total, ces axes comprennent 53 mesures visant à améliorer la gestion de l'eau, avec pour objectifs principaux :

  1. d’inscrire la sobriété dans tous les usages et dans la durée – afin de réduire la consommation d’eau, mieux planifier et mesurer les prélèvements ;
  2. de lutter contre les fuites et moderniser les réseaux, afin de sécuriser l’accès à l’eau potable, et valoriser les eaux non conventionnelles (recycler 10 % des eaux usées d’ici 2030, contre moins de 1 % actuellement) ;
  3. de prévenir la pollution, protéger les captages, restaurer le cycle naturel de l’eau ;
  4. d’améliorer la gouvernance et le système de tarification de l'eau en organisant les usages de l'eau et en instaurant un système de tarification progressive (les premiers mètres cubes seront facturés à prix coûtant), et en soutenant la transition des secteurs fortement consommateurs ;
  5. d’améliorer la gestion et la prévention en matière de crises et de restrictions d'eau.
Axe Mesures clés
Sobriété des usages
- Mesure 10 : objectifs concrets et chiffrés pour diminuer la quantité d'eau prélevée dans chaque territoire d'ici 2027. Chaque région devra se fixer un pourcentage de réduction et s'y tenir.
- Dans la Manche, un plan spécifique de gestion des ressources en eau est en cours d'élaboration.
Optimiser la disponibilité
- Mesure 14 : sécurisation des réseaux, suivi via observatoire en ligne.
- Mesures 16 et 17 : création d’un guichet unique pour encourager le recyclage des eaux usées et un observatoire pour suivre ces pratiques.
- Dans la Manche, certaines collectivités devront obligatoirement utiliser le système SISPEA pour gérer leurs services d'eau.
Préserver la qualité et restaurer les écosystèmes
- Mesure 23 : impose la création de plans de gestion sanitaire (PGSSE) pour protéger les sources d'eau potable (captages) contre les pollutions et contaminations.
- Mesure 28 : mesures correctives en cas de dépassement des pesticides.
Gouvernance et moyens
- Mesure 33 : création d’instances de dialogue entre tous les acteurs par sous-bassin hydrographique pour élaborer des projets de territoire adaptés aux enjeux locaux.
Gestion des crises
- Mesure 50 : développement de l'outil numérique VigiEau qui permet à chaque citoyen de connaître instantanément les restrictions d'eau en vigueur dans sa commune.
- Mesure 51 : mise à jour du guide national des restrictions d'eau.
- Plan ORSEC RETAP : prépare la gestion des crises plus larges comme les tempêtes (exemple : tempête Ciaran).

Source : Les services de l'État dans la Manche
💡Quelle est l’une des mesures les plus importantes du « plan eau » ? Le point le plus critique actuellement est la lutte contre les fuites et la modernisation des réseaux, car un litre d’eau sur cinq est perdu avant d’atteindre les consommateurs. Traiter ce gisement de pertes permettrait un impact immédiat sur la disponibilité de l’eau potable, tout en facilitant la réutilisation des eaux usées et l’efficacité des mesures de sobriété. C’est la base sur laquelle les autres axes (sobriété, protection, tarification, gestion de crise) pourront pleinement jouer leur rôle. Pour ce faire, l’État souhaite par exemple mobiliser 180 millions d’euros qui seront mobilisés pour résorber les 170 fuites d’eau responsables de ces pertes.

Pourquoi instaurer des objectifs de sobriété dans l’usage de l’eau ?

Bien que l’eau soit abondante, seulement 2,8 % constitue de l’eau douce, directement exploitable pour les besoins humains. Elle se trouve surtout dans les glaciers, mais aussi dans les nappes souterraines, rivières, lacs et dans l’air sous forme de vapeur. (Ministères Aménagement du territoire Transition écologique)

Pourtant l’eau fait l’objet de plusieurs enjeux et au-delà de répondre à nos besoins vitaux, ces multiples usages doivent être régulés pour garantir l’accès à l’eau potable à tous les citoyens car :

  • sur le plan économique, sa rareté fragilise des secteurs essentiels comme l’agriculture, entraînant des répercussions sur notre alimentation et les prix que nous payons chaque jour. 
  • sur le plan sanitaire, un traitement insuffisant ou défaillant de l’eau favorise la propagation de maladies infectieuses, affectant directement notre santé et notre sécurité. 
  • enfin, sur le plan environnemental, la pollution des milieux aquatiques compromet la biodiversité, réduit la qualité des écosystèmes et impacte les services qu’ils nous rendent, comme la régulation naturelle des crues, la filtration de l’eau ou le maintien d’habitats sains pour la faune et la flore.

En France, cette ressource vitale est sous pression croissante pour plusieurs raisons fondamentales :

Cause Phénomène observé Conséquence
Changement climatique
Perturbe le cycle de l’eau Intensification de l'évaporation : +7% par degré de réchauffement d’après Réseau Action Climat (2017). Cela entraîne un déplacement des précipitations, une aggravation des périodes sèches et une amplification des inondations dans certaines zones.
Surexploitation des aquifères
Empêche le renouvellement naturel des nappes phréatiques C'est comme vider un compte en banque plus rapidement qu'on ne l'alimente : risque de pénurie d’eau potable, assèchement des rivières et des zones humides, dégradation des écosystèmes…
Démographie exponentielle
Augmentation des usages et besoin en eau En moyenne, un Français consomme 150 litres d’eau par jour d’après Eau France (2024). Ce chiffre, multiplié par des millions d’habitants, exerce une pression importante sur les ressources disponibles.
Agriculture
Conflit d’usage, pollution et pesticides L’agriculture implique une irrigation importante (surtout pour le maïs), et l’utilisation de nitrates et pesticides qui rendent une part croissante de l'eau inutilisable. Cela génère des conflits d'usage : entre besoins agricoles (irrigation, bétail), besoins humains (eau potable, domestique) et impératifs écologiques.
💡Pourquoi la sobriété hydrique est la seule solution réaliste ? La sobriété hydrique n’est pas une privation, mais une adaptation rationnelle à la réalité de notre planète : elle prend en compte la quantité d’eau que la Terre peut réellement renouveler en quelques mois, la diminution progressive des précipitations et la hausse des températures liée au réchauffement climatique. C’est, en quelque sorte, comme un pilote qui ajuste sa consommation de carburant en fonction de la distance à parcourir. La gestion de l’eau est essentielle au bon fonctionnement de nos sociétés. Une utilisation raisonnée permet de soutenir des secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie ou l’industrie, qui dépendent directement de son approvisionnement pour produire et fonctionner efficacement.

« Plan eau » en France : top ou flop ?

Le « plan eau » répond à un constat alarmant : entre 1990 et 2018, la ressource en eau renouvelable a diminué de 14 % en France métropolitaine, selon le Commissariat général au développement durable (2025).

Cette baisse résulte d’un cumul de facteurs : modification des régimes de précipitations liée au changement climatique, surexploitation de certaines nappes et rivières, et pression croissante des usages agricoles, industriels et domestiques. 

Les 53 mesures concrètes, visant 10 % d’eau prélevée en moins d’ici 2030, traduisent la nécessité de préserver la ressource et d’anticiper les tensions hydriques à venir, même si l’ambition reste modeste face aux projections climatiques et aux épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents.

💡Les succès
Le plan structure enfin une approche globale avec tarification progressive, réutilisation des eaux usées et mobilisation industrielle. D’après les services d'information du Gouvernement (2023), 100% des mesures ont été engagées après un an, témoignant d'une volonté politique réelle. Le renforcement budgétaire de + 475 M€ par an via la réforme fiscale donne des moyens concrets.
💡Les limites
L'objectif de -10% reste insuffisant face à l'ampleur du défi. Le plan privilégie l'adaptation plutôt que la transformation profonde des usages (sobriété, réutilisation, etc.). Bien que représentant 70% des prélèvements, le secteur agricole fait défaut en termes d'ambition structurelle. Les instruments demeurent incitatifs même si, parfois, l’ampleur de la crise requiert des actions restrictives.

C'est un plan nécessaire mais qui gagnerait à être plus radical face à l'urgence climatique.

Entreprise : comment réduire votre consommation d’eau ?

L'eau représente un enjeu majeur pour le fonctionnement d'une entreprise, tant sur le plan opérationnel que environnemental. 

Greenly accompagne les entreprises dans la transformation de la gestion de l’eau en avantage stratégique, en analysant l’impact hydrique de leurs activités quotidiennes – consommation directe, processus industriels et chaîne d’approvisionnement. Pour répondre à ces enjeux, deux axes d’action sont privilégiés :

  1. améliorer le fonctionnement opérationnel :  la gestion de l'eau est intégrée dans la comptabilité carbone pour offrir une vision globale de l'impact environnemental. Les gisements d’économies sont identifiés et des solutions concrètes sont proposées : technologies d’efficience hydrique, circuits de réutilisation, indicateurs de performance…;
  2. améliorer le processus décisionnel : lors de la phase d’éco-conception, l’empreinte hydrique des futurs produits peut être quantifiée grâce à une Analyse du Cycle de Vie (ACV), afin d’optimiser leur conception dès le départ. Cela permet d’anticiper les impacts, de réduire les coûts et de renforcer la durabilité.
💡 Impact concret ! Réduction mesurable des coûts de production liés à la consommation et au traitement de l’eau, anticipation des restrictions et des normes environnementales, limitation du risque opérationnel et amélioration de la résilience des activités face aux sécheresses...

L’eau représente-t-elle un enjeu stratégique pour votre entreprise ? Pour découvrir comment Greenly peut vous aider à le maîtriser, réservez une démo avec l’un de nos experts climat !

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Bibliographie 

L’eau sous tension, surtout l’été, Commissariat Général au Développement Durable, 2025, https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/economie/l-utilisation-des-ressources-naturelles-ressources/article/l-eau-sous-tension-surtout-l-ete

Utilisation mondiale de l'eau douce et cycle de l'eau, Ministères Aménagement du territoire Transition écologique, https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/la-france-face-aux-neuf-limites-planetaires/8-utilisation-mondiale-de-leau-douce

SÉCHERESSES Comprendre FORTES PLUIES, Réseau Action Climat, 2017, https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2017/04/Se%CC%81cheresses-et-fortes-pluies-Comprendre-et-anticiper.pdf

Volume d'eau potable consommé par habitant par jour en 2022, Eau France, 2024, https://www.eaufrance.fr/chiffres-cles/volume-deau-potable-consomme-par-habitant-par-jour-en-2022

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