Empreinte carbone : avion vs voiture, le match
L'avion et la voiture sont des modes de transport polluants. Mais l'une de ces options tire-t-elle malgré tout son épingle du jeu ?
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Les solutions de Greenly
Ce témoignage, c’est celui de Cindy, une éco-anxieuse qui se soigne. 8 Français sur 10 se disent inquiets face au changement climatique, et pour certains, le changement climatique fait souffler une menace bel et bien réelle, leur causant des troubles anxieux, voire carrément dépressifs.
Mais qui sont ces individus touchés par ces maux ? Et quels sont les ressorts de celles et ceux qui parviennent à dépasser leur éco-anxiété ?
Cindy a 27 ans, et éprouve depuis son plus jeune âge une forte sensibilité à l’égard des sujets environnementaux.
À peine sortie du lycée, elle se dirige donc vers des études d’ingénierie automobile.
Mais en pleine crise du Covid, après une année passée dans l’industrie du sport automobile, la jeune femme commence à éprouver une forte dissonance. Pétrifiée par son inaction, elle partage ses angoisses à son entourage, et devient rapidement “l’écolo de la bande”, ce qui lui vaut un isolement grandissant.
Si elle ne pose pas tout de suite un mot sur ses maux - notons d’ailleurs que le terme “éco-anxiété” a fait son entrée dans le Robert en 2023 seulement - Cindy en présente toutes les caractéristiques.
Au quotidien, la psychologue accompagne de nombreux “éco-anxieux”, quand bien même ce trouble n’est pas répertorié dans les tableaux cliniques du classement international des maladies (CIM) géré par l’OMS.
Elle nous décrit l’éco-anxiété comme un état émotionnel de stress chronique et d’inquiétude qui aboutit à un continuum de symptômes pouvant altérer la santé physique (troubles du sommeil, de l’alimentation, de la concentration…), mais aussi mentale (idées noires, culpabilité, honte, hypervigilance…).
Dans tous les cas, quel que soit le point de départ, l’éco-anxiété est loin d’être un sujet léger. C’est ce qui a saisi la Coach et DRH Léna Basile quand elle a animé une Fresque du Facteur Humain sur ce thème via l’application “Ma petite planète”.
Des symptômes envahissants qu’on associe volontiers à la jeunesse, d’autant que les travaux à ce sujet attestent de cette sensibilité particulière chez la gén Z.
Une étude universitaire internationale publiée dans le Lancet Planetary Health en 2021 indique que 59 % des 16-25 ans sont extrêmement préoccupés par le changement climatique. 45 % disent que ces émotions affectent négativement leur vie quotidienne, 56 % pensent que l’humanité est condamnée, et 58 % pensent que le gouvernement les trahit, eux et les générations futures.
Autre fait intéressant, l’éco-anxiété touche tous les milieux sociaux, comme nous l’explique le Dr Arnaud Gauthier : “selon la satisfaction de leurs besoins primaires (la fameuse pyramide de Maslow), les éco-anxieux vont être confrontés au sujet de manière différente”.
Typiquement les CSP+ vont s’abreuver d’informations durant leur temps libre, ce qui contribue à augmenter leur niveau de stress, tandis que les CSP- vont être immédiatement confrontés au déréglement climatique (par exemple la chaleur suffocante d’un logement non climatisé, des sinistres dans un logement après une inondation).
Pour trouver la voie de la rédemption (car la culpabilité est souvent extrême chez les éco-anxieux), l’une des solutions : l’action. C’est le chemin emprunté par Cindy qui a révolutionné plusieurs pans de sa vie. Elle habite à la campagne, dans un village en Normandie. Son alimentation provient de petits producteurs, et elle s’est créé un réseau solidaire. Mais surtout, elle a opéré une reconversion professionnelle pour quitter le sport automobile.
Désormais, Cindy est experte climat pour Greenly.
Pour d’autres éco-anxieux, le passage à l’action se matérialisera par un travail physique, à l’image de Clément, un patient vingtenaire que l’on suit tout au long de l’ouvrage d’Élodie Georges et Arnaud Gauthier. Après un cursus classique en management, il a tout plaqué pour se former à l’éco-construction.
Après s’être cherché, c’est en rénovant des bâtiments avec des techniques anciennes qu’il a retrouvé du sens et la sérénité. Pour ce faire, Clément a entrepris un travail sur lui-même en expérimentant des outils tels que la défusion des pensées (il a appris à être observateur de ses pensées et à prendre du recul sur ce que son cerveau lui dit). De plus, il est parvenu à calmer ses attaques de panique grâce aux techniques de respiration, plus précisément la cohérence cardiaque.
Avec Élodie Georges, il propose donc de s’armer d’outils thérapeutiques.
Celle-ci passe par trois phases :
De son côté, la psychologue insiste sur l’importance de la nuance dans ce travail intérieur.
Cet exercice permet d’analyser les comportements d’évitement mis en place pour gérer les pensées anxieuses ou négatives sur l’éco-anxiété.
Il s’agit d’habitudes, comportements et réponses comme « J’évite d’aborder le sujet avec les autres», « Je regarde des séries pour éteindre mon cerveau», « J’évite de regarder dans quelles associations je pourrais m’investir, car cela me confronte à une réalité angoissante.» « Je ne démarre pas de nouveau projet car cela me confronterait à ma peur de l’effondrement, et penser à l’avenir réveille ma crainte concernant la fin du monde», « Je ne me mets pas en couple, car l’autre souhaiterait peut-être des enfants, et je ne me sens pas capable de les accompagner dans le monde tel qu’il est »…
Le bilan comptable permet ensuite d’identifier le coût que ces stratégies représentent dans le fonctionnement quotidien de l’éco-anxieux.
Par coût, les experts entendent le temps que ces stratégies absorbent, comment cela affecte le budget financier et l’estime de soi, et ce que cela induit sur la santé (sommeil, alimentation, activité physique, etc.).
Une fois ce travail effectué, la psychologue et le médecin proposent un exercice d’autorisation, soit une manière de s’accorder une marge de tolérance, une preuve de bienveillance envers soi-même. Le concept d’autorisation est souvent utilisé dans le contexte de l’estime de soi et de l’autocompassion.
Comment ?
Écrivez ici trois autorisations que vous vous donnez pour le mois à venir. Se donner une autorisation signifie s’accorder à soi-même le droit de faire ou de ne pas faire quelque chose ou encore de ressentir quelque chose, sans se juger ni se critiquer pour cela.
Cela peut inclure des actions telles que prendre du temps pour soi, dire non à quelque chose qui ne nous convient pas ou se donner la permission d’exprimer ses émotions sans crainte de jugement.
Il est important de noter que se donner une autorisation ne signifie pas faire ce que l’on veut, sans tenir compte des autres ou des conséquences de ses actions. Cela signifie plutôt s’accorder la permission de prendre soin de ses propres besoins et de respecter ses propres limites tout en agissant de manière responsable envers soi-même et les autres.
Cindy nous livre un bon exemple de ces “autorisations” : si elle voyage en train, elle s’autorise parfois quelques écarts, comme un voyage en Australie.
Seul point de vigilance selon nos deux experts : ne pas tomber dans une comptabilité permanente de chacun de ses actes qui pourrait finir par faire exploser la charge mentale au quotidien.
Aujourd’hui, Cindy estime avoir dépassé son éco-anxiété grâce à sa reconversion professionnelle, ou encore son engagement très actif pour Team for the Planet durant deux années.
L’autre aspect central pour la jeune femme a été de s'entourer de personnes qui lui ressemblent et ont les mêmes habitudes : “dans mon entourage proche, les repas sont végétariens naturellement, on suit les mêmes actualités (Vert, Reporterre, etc.), et surtout, on a les mêmes valeurs. Se sentir entourée, cela change vraiment la donne pour apaiser son anxiété”, conclut-elle.