Empreinte carbone : avion vs voiture, le match
L'avion et la voiture sont des modes de transport polluants. Mais l'une de ces options tire-t-elle malgré tout son épingle du jeu ?
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Le 1er novembre 2022, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a qualifié les modes opératoires d’une manifestation écologique comme relevants de « l’écoterrorisme ».
Le contexte ? Les 29 et 30 octobre derniers, le mouvement de contestation contre la mégabassine de Sainte-Soline a rassemblé 5 000 personnes et s’est soldé par des heurts et des blessés, tant au niveau des manifestants qu’au niveau des forces de l’ordre. 😱
Un rassemblement houleux qui a donc permis de remettre au jour du jour une expression très controversée. Qu’est-ce que l’écoterrorisme ? Les actions écologiques riment-elles forcément avec terrorisme ? Ce mouvement de radicalisation est-il présent en France ? On fait le point. 🔎
Défini en 2002 par le FBI, l’écoterrorisme est le fait :
Composé des termes « écologie » et « terrorisme », il s’agit de mener des actions écoterroristes violentes dans l’optique de marquer les esprits. Ces dernières prennent ainsi plusieurs formes : manifestations, sabotages d’équipements, incendies, sit-in, l’envoi de lettres piégées, pose de bombes, tirs de mortiers, jet de cocktails Molotov, etc. 👀
Deux principales raisons à cela :
👀 Dans les faits, quelques dizaines de militants écologistes sont considérés comme étant “éco-radicaux” et sont surveillés par le renseignement français. Ils font partie des 26 000 personnes fichées S en France en 2018.
Née dans les années 1960, l’écologie radicale prône une action directe avec des méthodes radicales donc. Cette forme de contestation vient succéder aux précédents mouvements écologistes qui n’ont essuyé que des échecs face au capitalisme industriel. Il s’agit également d’une réponse forte au manque de décisions environnementales prises par les gouvernements. ❌
L’un des premiers mouvements à s’opposer à la chasse est la Hunt Saboteur Association (HSA) créée en 1963 en Angleterre. Les militants usent de stratégies pour dérouter les chasseurs (créer des fausses pistes ou déplacer des clôtures).
En 1973, le militant radical Ronnie Lee crée le groupe Band of Mercy qui use de techniques illégales pour faire entendre leurs messages. Les activistes détruisent des véhicules de transport d’animaux destinés à des expériences, incendient les laboratoires de vivisection ou démolissent des bateaux de chasse aux phoques. ⚔️
En juin 1976, le même Ronnie Lee crée l’Animal Liberation Front (ALF) - Front de libération des animaux - au Royaume-Uni. Ce mouvement promeut alors la tenue d’actions illégales en vue de défendre les animaux.
👉 Contrairement à l’écoterrorisme, cette forme d’activisme s’illustre par des actions spectaculaires, mais non violentes. Ce sont néanmoins des militants insatisfaits de la portée des actions de ces mouvements qui vont donner naissance à des groupuscules terroristes.
La première mention du bien-fondé de l’écoterrorisme serait apparue en 1975 dans l’ouvrage « The Monkey Wrench Gang » - « Le gang de la clé à molette » - d’Edward Abbey. L’auteur américain promeut le sabotage comme seule solution efficace contre la dévastation de la nature par le capitalisme.
Après avoir conquis l’Angleterre, le mouvement s’exporte aux États-Unis en 1979 sous le nom de Earth First. Ce mouvement écologiste frappe fort en publiant le manuel parfait du petit saboteur d’écodéfense. 📖
S’ensuit la création en 1992 du Earth Liberation Front (ELF) - ou Front de libération de la Terre - prônant cette fois le droit pour la nature et le climat. La violence des actions monte alors d’un cran. À titre d’illustration, les militants n’hésitent pas à utiliser des engins incendiaires pour détruire les avions d’épandage.
👋 La première occurrence politique du terme « écoterrorisme » est faite en février 1983 par Ron Arnold - un militant américain de droite - qui le définit dans le magazine Reason comme étant « un crime commis pour sauver la nature ».
Les dégâts causés par ces deux mouvements radicaux sont particulièrement visibles aux États-Unis. Un rapport de la Sécurité intérieure en date de 2013 relève que :
Bien que ces actes soient particulièrement dévastateurs, ils ne sont pourtant pas directement liés à des pertes humaines.
Les choses se corsent au lendemain des attentats du World Trade Center et du vote du Patriot Act. Le FBI instaure plusieurs mesures antiterroristes mettant alors dans le même sac les terroristes responsables de meurtres de masse et les militants écologistes.
Classifier l’ALF et l’ELF de « menaces terroristes » permet d’autoriser les écoutes, d’accéder à des données personnelles, voire d’infiltrer les mouvements. 👂
Preuve que l’écoterrorisme est un fléau aux US, la loi Animal Enterprise Protection Act visant à protéger les élevages des actions de militants écologistes est renommée en 2006, Animal Enterprise Terrorism Act (AETA).
Ce mouvement radical a tenté de s’implanter dans les années 2000 en France, mais sans succès. Éric Denécé, directeur du centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) affirme qu’il « il n'y a pas d'écoterroristes au sens propre en France ». ❌
👉 On trouve néanmoins des mouvements d’écologie radicale sur le territoire, à l’image de l’association L214 et Extinction Rebellion. Selon Éric Denécé, ces deux groupes mènent des actions qui violent l’ordre public, mais qui ne relèvent pas de l’action terroriste.
Ainsi, l’utilisation de ce terme par Gérald Darmanin est perçue par le politologue Clément Viktorovitch, comme une manière de décrédibiliser la mobilisation des militants.
De son côté, François Gemenne, auteur principal du dernier rapport du GIEC trouve que l’utilisation de cette expression est inappropriée. Il souhaite remettre les choses dans leur contexte en rappelant que :
Le terrorisme est inscrit dans la loi avec un statut juridique définit dans les articles 322-1 et 421–1 du Code pénal. Les infractions terroristes sont :
Elles donnent ainsi lieu à l’atteinte volontaire à la vie, à l’intégrité des personnes, mais également à des destructions, des détériorations et des dégradations.
Or, l’écoterrorisme n’est pas considéré comme relevant du terrorisme et s’avère, par conséquent, totalement absent du Code pénal français. Pour preuve, à ce jour, les militants écologistes ne font l’objet d’aucune procédure d’écoterrorisme, a précisé le Parquet national antiterroriste (PNAT). ⚖️
Les actions écologistes illégales peuvent être classifiées en trois niveaux :
Plusieurs actions écologiques françaises fortes ont ainsi fait la une des journaux :
⚖️ N’ayant fait aucune victime et n’ayant pas atteint un degré de gravité similaire à celui des US, ces actions ne sont pas considérées comme écoterroristes par la section antiterroriste du parquet de Paris.
Au-delà de l’absence juridique de l’écoterrorisme en France, ce concept est loin de faire l’unanimité auprès du public français. Son fonctionnement pose en effet une question : la violence des actions vient-elle réellement servir cette ambition au départ louable ? 🤔
Prenons l’exemple de Greenpeace. Selon le journaliste Marc Lomazzi sur Radio France, au vu de l’urgence climatique à laquelle nous faisons face, les militants ne souhaitent plus être pacifistes :
Les actions désespérées des militants ont pour volonté de sauver la planète… mais agacent le public et pourraient même desservir la cause. 👎
Dernièrement, le scientifique Gianluca Grimalda s’est englué les mains au sol au musée allemand Porsche. Son objectif ? Sensibiliser la population et faire en sorte que l’urgence climatique soit encore une priorité dans les médias. 📺
Or, cette action lui a valu :
Pour limiter le risque d’augmenter l’écoterrorisme, chacun d’entre nous doit agir pour lutter contre le réchauffement climatique. Comment ? En réduisant ses émissions de gaz à effet de serre (GES). 📉
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