Empreinte carbone : avion vs voiture, le match
L'avion et la voiture sont des modes de transport polluants. Mais l'une de ces options tire-t-elle malgré tout son épingle du jeu ?
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Avant d’être des films, “Pineapple Express” et “Rhum Express” sont d’abord des rivières atmosphériques. Un phénomène dont le nom vous dit peut-être quelque chose, tant il est revenu souvent au cours des dernières années. Bulletins météorologiques, articles et journaux télévisés relatant les conséquences - parfois désastreuses - induites par ces fameuses “rivières”.
Mais qu’est-ce qu’une rivière atmosphérique exactement ? Comment se forme-t-elle ? Où ? Existe-t-il un lien entre rivière atmosphérique et réchauffement climatique ?
Tour d’horizon.
Une rivière atmosphérique est ce qu’on appelle “un flux atmosphérique”, c’est-à-dire un mouvement d’air intervenant au sein de notre atmosphère - ici, au sein de la troposphère qui est la couche la plus basse de l’atmosphère terrestre.
Particulièrement intense et chargée en eau, une rivière atmosphérique présente la particularité de s’étendre sur des milliers de kilomètres au point de former (vu de l’espace, bien sûr) une sorte de grand ruban, que les spécialistes en sont venus à qualifier de “rivière”.
Les rivières atmosphériques s’inscrivent dans le contexte plus global de la circulation atmosphérique. Autrement dit, le mouvement continu des masses d’air entourant la planète Terre.
Ce mouvement au sein de la troposphère est principalement influencé par 4 facteurs :
Pour comprendre les mouvements de convection, il faut d’abord rappeler que si le Soleil permet de réchauffer la Terre via ses rayons (en tout cas, jusqu’à un certain point), ce phénomène ne se produit pas de manière uniforme sur l’ensemble du globe.
En cause ? L’inclinaison de la Terre, qui varie par ailleurs dans le temps. Cette inclinaison et la variation dans la quantité de rayonnement solaire qui en découle sont, par exemple, responsables de l’existence des saisons sur Terre (voir schéma ci-dessous).
Pour en savoir davantage quant aux mouvements de la Terre, n’hésitez pas à consulter notre article traitant des cycles de Milankovitch et de leur influence sur le climat terrestre.
Pour en revenir aux mouvements de convection, dans le cadre de ces derniers, l’air qui se situe au niveau des régions chaudes et humides (donc au niveau de l’équateur) est moins dense. Il s’élève facilement en altitude, où il se refroidit (la température baissant à mesure que l’on monte).
Sur Terre, il existe six grands courants de convection - trois de chaque côté de l’équateur. Ces six grands courants de convection sont répartis en trois catégories de boucles de circulation :
Très concrètement, les vents dominants que nous connaissons à la surface du sol sont liés à l’existence de ces boucles de circulation.
NB : la température baisse avec l’altitude, et ce, dans toutes les couches de l'atmosphère exception faite de la stratosphère où se situe la couche d’ozone. La couche d’ozone réchauffe en effet cette partie, en raison de la capacité de l’ozone à capter la chaleur - ce qui le fait d’ailleurs figurer au sein de la catégorie des fameux “gaz à effet de serre”. Pour en apprendre davantage, n’hésitez pas à consulter notre article dédié au sujet de la couche d’ozone.
La force de Coriolis est le mouvement induit par la rotation de la Terre, qui empêche l’air de circuler en ligne droite. La trajectoire de l’air se courbe ainsi et donne lieu à la création d’un sens de rotation du vent, différent en fonction de l’hémisphère concerné et du phénomène observé (dépression ou anticyclone).
NB : la force de Coriolis est une force fictive ou inertielle, car elle existe uniquement pour l'observateur d’un référentiel en rotation (la Terre pour ce qui nous concerne). Aucune force de la sorte ne serait constatée par un observateur d’un référentiel statique.
Ainsi donc, cette fameuse pression atmosphérique varie d’un endroit à l'autre. Les variations de pression sont mesurées à l’horizontale et à la verticale afin de déterminer les mouvements de l’atmosphère.
Une zone de basse pression est appelée une dépression (ou un cyclone) : l’air s'élève et crée des conditions météo instables, propices aux intempéries et aux vents forts. Elle se forme au moment où, comme nous l’avons vu plus haut, de l’air chaud s’élève en altitude. En s’élevant, l’air laisse un vide au-dessous de lui. Endroit où se formera la zone de basse pression.
Lorsque les vents au sein d’une dépression gagnent en puissance, le cyclone peut prendre une forme plus menaçante et devenir un ouragan.
De son côté, une zone de haute pression est appelée un anticyclone : l’air refroidi voit ses molécules se rapprocher les unes des autres, augmentant de facto la masse volumique de l’air - c’est la raison pour laquelle l’air froid est plus lourd que l’air chaud.
Les courants-jets (ou jet stream) sont des vents de haute altitude (8 à 14 km) circulant d’ouest en est. La vitesse d’un courant-jet se situe entre 100 et 200 km/h, mais peut atteindre 400 km/h.
En termes très simples, le courant jet est donc un corridor de vents très puissants localisés dans la haute atmosphère. Il se forme par réaction aux contrastes de températures entre les régions polaires et tropicales. Plus ces contrastes sont marqués, plus le jet stream gagne en puissance.
Une rivière atmosphérique se forme principalement au niveau des latitudes tropicales ou subtropicales, au-dessus des océans et via l’évaporation de l’eau issue de ces gigantesques étendues.
Si les “conditions de circulation atmosphérique” le permettent, l’humidité concentrée au sein de cette “rivière” est ensuite transportée vers les moyennes ou les hautes latitudes.
Concrètement, ce transfert est rendu possible par la création d’une sorte de corridor aérien tracé entre de multiples masses d’air. Ces masses d’air - qui tournent sur elles-mêmes - accompagnent le déplacement du flux par l’intermédiaire de leur mouvement de rotation. De façon schématique, la rivière atmosphérique “rebondit” ainsi de masse d’air en masse d’air pour gagner des latitudes plus élevées.
Les rivières atmosphériques touchent un grand nombre de régions à travers le monde. Certaines rivières atmosphériques, cependant, sont plus connues que d’autres. On pense notamment au Pineapple Express qui s’étire de Hawaï à la côte ouest de l’Amérique du Nord (de la Californie jusqu’au Canada parfois), ou encore au Rhum Express qui prend sa source dans les Antilles et remonte jusqu’en Europe de l’Ouest.
En cause ? La température de l’eau à la surface des océans, qui s’élève de plus en plus. Résultat : des rivières atmosphériques se forment désormais à des latitudes plus hautes qu’elles ne le pouvaient auparavant, et gagnent des latitudes autrefois quasi hors d’atteinte.
Ceci sans parler du fait que l’air lui-même se réchauffe. Or, ainsi que le souligne le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat), “l’atmosphère peut contenir environ 7 % de plus de vapeur d’eau pour toute élévation d’un degré Celsius de la température”.
D’un mot : oui, il existe bien une corrélation entre réchauffement climatique et rivière atmosphérique. Si cette dernière n’a pas besoin du premier pour exister, le bouleversement à l’œuvre est toutefois susceptible d’aggraver la concentration et l’intensité des rivières atmosphériques - ce qui n’est pas nécessairement une bonne nouvelle.
Le problème majeur des rivières atmosphériques est qu’elles ont pour caractéristique première de transporter énormément d’eau. Si ce n’est pas toujours le cas, les rivières atmosphériques peuvent donc donner lieu à de fortes chutes de pluie ou de neige, à des crues ou encore à des inondations. En pareilles circonstances, les rivières atmosphériques deviennent éminemment dangereuses pour les biens et les personnes situés dans la zone concernée.
Début 2024, le célèbre “Pineapple Express” avait par exemple conduit la ville de Los Angeles à connaître un niveau de précipitations record - 17 centimètres d’eau en l’espace de deux jours seulement. De manière plus large, le sud de la Californie avait alors fait face à une série de désastres directement en lien avec le phénomène : inondations, coulées de boue et de débris, vents violents… Ceci sans parler des victimes : au total, 3 personnes avaient hélas trouvé la mort.
Si nous ne sommes pas en capacité d’influer sur le phénomène en lui-même, nous pouvons (et devons) sans aucun doute travailler à nous prémunir contre les risques induits par les rivières atmosphériques lorsque celles-ci s’avèrent particulièrement puissantes. Particuliers comme entreprises peuvent être touchés par les conséquences d’une rivière atmosphérique.
Voici donc, ci-dessous, de premières pistes de réflexion pouvant faire l’objet d’une exploration plus poussée.
Typologie d'impact | Impacts observés | Mesures d'adaptation possibles |
---|---|---|
Agriculture | Inondations des terres agricoles, érosion des sols, perturbation des cycles de plantation | Transition agricole (cultures résilientes, stabilisation des sols) |
Gestion des ressources en eau | Surabondance et manque d'eau, stress sur les infrastructures, contamination des ressources | Amélioration des infrastructures, gestion proactive des réserves |
Infrastructures et habitations | Destruction des routes et ponts, déplacements de populations | Construction d'infrastructures résilientes, systèmes d'alerte rapide |
Assurance et finances | Augmentation des coûts assuranciels, perte de productivité économique | Révision des politiques assurancielles, investissements dans la résilience économique |