La difficile équation de la sobriété numérique
La sobriété numérique vise à minimiser l’impact environnemental lié à notre usage du numérique. Un concept qui se heurte pourtant à de nombreux défis.
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Bien que les réseaux sociaux facilitent les échanges et l’accessibilité de l’information, ils ne sont pas entièrement virtuels. Envoyer un mail, regarder des vidéos ou faire une recherche sur Google émet des émissions de CO2. Sans oublier les matériaux et les infrastructures physiques nécessaires à leur fabrication et à leur fonctionnement. Toutes ces actions nécessitent beaucoup d’énergie, impactant ainsi négativement l’environnement.
À l’heure où l’urgence climatique est de mise, il est temps de revoir notre rapport aux écrans et adopter des écogestes. Quels sont les réseaux sociaux les plus polluants ? Comment avoir une communication digitale écoresponsable ? Greenly fait le point. 🕵️♂️
Invisible au premier abord, le numérique - et par extension les réseaux sociaux - est source de pollution. Ce qu’on appelle « la pollution numérique » englobe l’impact environnemental de l’ensemble du cycle de vie d’un appareil connecté. En effet, un appareil va rejeter des émissions de CO2, produire des déchets toxiques et participer à la dégradation de la biodiversité de sa fabrication jusqu’à sa fin de vie. Par ailleurs, chacune des actions effectuées par l’internaute (utiliser une application, envoyer un mail ou visionner une vidéo) a un impact sur l’environnement.
La fabrication d’appareils connectés requiert la consommation de 79 % d’eau et l’extraction d’énergies fossiles. Extrêmement polluant, ce procédé diminue considérablement le stock de ressources naturelles offert par la terre et est à l’origine de 70 % de l’empreinte carbone du numérique en France. Par exemple, un smartphone nécessite l’importation de matières premières et de métaux rares (lithium, or, métal) provenant des quatre coins du monde. Le transport vient alourdir le bilan de CO2 déjà bien élevé.
Bon à savoir : plus les composants sont petits, plus leur fabrication requiert de l’énergie, des métaux rares et des composants chimiques.
L’usage d’Internet et des réseaux sociaux donne lieu à une surconsommation de contenus dont l’énorme quantité doit être stockée dans des clouds ou des datascenters. Or, ces immenses centres de stockages physiques sont extrêmement polluants, car leur fonctionnement nécessite une alimentation constante en électricité. Ce sont eux qui stockent et transfèrent des données vers les terminaux domestiques, nous permettant ainsi d’accéder aux médias en ligne 24h/24 et 7j/7.
À savoir : d’après l’ADEME, les datacenters consomment 10 % de l’électricité en France (notamment pour refroidir les serveurs informatiques).
Selon l’ONU, 75 % des déchets terminent dans des décharges à ciel ouvert situées à l’autre bout du monde. Pire, certaines matières premières ne peuvent pas être recyclées au vu du design de certains appareils. Or, nos équipements sont composés de matériaux précieux (or, platine), rares (lanthane ou tantale) et dangereux pour la santé (plomb, arsenic, etc.) qui nécessitent un traitement adapté.
Selon l’évaluation de ADEME et Arcep, le numérique représente 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et 2 % de l’empreinte carbone au niveau national (soit, 253 kg CO2 eq. - équivalent CO2 - par an et par Français). À ce titre, le numérique - la fabrication des terminaux principalement - pollue plus que le secteur de l’aviation. Selon un rapport du Global Carbon Project, si Internet était un pays, il serait le quatrième le plus polluant après la Chine, les États-Unis et l’Inde.
À noter : les réseaux sociaux et le streaming vidéo sont les deux données numériques les plus consommées dans le monde.
Lieux d’information, d’échanges, de divertissement et véritables outils marketing, les réseaux sociaux font partie intégrante de notre quotidien.
À l’heure actuelle, on compte 4,33 milliards d’utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux - ce qui représente 55,1 % de la population mondiale, dont 52,6 millions en France - +35 % par rapport à 2019. Selon le Global Web Index de juillet 2021, nous passons en moyenne 2 h et 24 minutes sur les réseaux (soit, 2 minutes de plus qu’en 2019).
Selon une étude de Greenspector de 2021, poster et consommer du contenu revient à émettre 165,6 gEqCO2 par utilisateur et par jour (soit, 1,4 km effectués en véhicule léger).
Bien que la fabrication des appareils reste la principale cause de la pollution numérique, il convient de surveiller son utilisation des médias en ligne. En effet, contrairement à ce que l’on croit, la dématérialisation requiert de la matière et de l’énergie.
Pour l’heure, les impacts négatifs provoqués par le numérique sur l’environnement ne permettent pas de répondre à l’objectif de l’Accord de Paris. Pour rappel, cet accord consiste à maintenir le réchauffement à 1,5 °C par rapport au niveau préindustriel pour ainsi espérer atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour y parvenir, il est nécessaire de revoir nos modes de consommation et de production afin de réduire drastiquement nos émissions de CO2.
Promulguée le 15 novembre 2021, la loi sur la réduction de l’empreinte environnementale du numérique souhaite mettre le holà :
Néanmoins, l’encadrement juridique concernant l’empreinte environnementale des réseaux sociaux n’en est qu’à ses balbutiements.
Une étude menée par Greenspector révèle l’impact carbone, la consommation d’énergie et les données échangées par chaque réseau social. Les données ont été recueillies en défilant le fil d’actualité de chaque réseau social pendant une minute avec un smartphone Galaxy S7 (Android 8).
Trois informations viennent expliquer ce classement :
À noter : diminuer la pollution liée aux réseaux sociaux revient à réduire la dépendance à ces plateformes.
Comme toute application électronique, les réseaux sociaux utilisent de l’énergie pour fonctionner. TikTok arrive une nouvelle fois en tête du classement avec 15,81 mAh/min, suivi cette fois de Facebook et ses 12,36 mAh/min, puis de Snapchat avec 11,48 mAh/min. À titre de comparaison, la consommation électrique annuelle du numérique équivaut à 10 % de la consommation électrique annuelle française.
Les plateformes les moins énergivores sont :
Néanmoins, un rapport de Greenpeace indique que les ressources de YouTube, Instagram et Facebook sont constituées de 56 à 67 % d’énergies renouvelables, alors que LinkedIn et Twitter n’en n’utilisent que 10 %.
Enfin, l’étude se focalise sur les données échangées des fils d’actualité des réseaux sociaux. Les mauvais élèves sont :
Au contraire, YouTube se distingue des autres plateformes avec 3,09 Mo/min, contre 6,28 Mo/min pour Twitter et 6,87 Mo/min pour Twitch. À ce titre, Reddit consomme 32 fois plus de données que l’application de YouTube.
Bon à savoir : en 2020, 7 milliards de Go ont été consommés sur les réseaux mobiles.
Devenus de véritables outils marketing, les réseaux sociaux permettent de rester en contact avec ses clients, améliorer son image et promouvoir sa marque. Mais comment communiquer de manière responsable, tout en incitant sa communauté à changer son rapport à l’écran ? Voici trois habitudes à implémenter dans votre stratégie de communication digitale.
Afin de mener une stratégie de communication efficace, il convient de déterminer les réseaux sociaux où se trouvent vos prospects. En outre, il est nécessaire de définir le persona - c’est-à-dire le profil type de votre client idéal - de votre marque dans l’optique de créer des publications adaptées et pertinentes selon la problématique et les besoins de votre cible.
Après avoir ciblé votre audience, il convient de choisir les plateformes qui correspondent aux messages que votre marque souhaite passer. À titre d’illustration, LinkedIn est destiné aux échanges professionnels, alors qu’Instagram se base sur la communication visuelle, tandis que Facebook permet de créer facilement une communauté.
À noter : produire et publier des contenus non adaptés aux plateformes, revient à créer une source de pollution dormante. En effet, une publication qui ne trouve pas son public reste tout de même sur les réseaux sociaux et pollue !
Enfin, afin de diminuer l’impact carbone lié à l’utilisation des réseaux sociaux, il est recommandé de programmer les publications de son entreprise. Cela permet de réguler le temps passé sur ces plateformes et d’être régulier dans sa communication.
Chaque minute, près de 500 heures de vidéos sont mises en ligne sur YouTube (Domo - Data never sleeps). De fait, le streaming vidéo pèse 60 % du flux de données d’Internet et plus de 300 millions de tonnes de CO2 par an. Les vidéos échangées sur les réseaux sociaux utilisent quant à elles, 18 % des données du web.
Selon The Shift Project (2019), la consommation de streaming vidéo émettrait près de 1 % des émissions mondiales de CO2 et la consommation énergétique du numérique augmente de 9 % par an. Bien que très efficace en marketing, il est urgent d’agir sur ce format polluant.
Plusieurs solutions :
Bien que les réseaux sociaux polluent, ils peuvent également avoir un impact positif. À ce titre, les marques et les professionnels ont tout à gagner en communiquant sur leurs engagements écologiques. Répondre aux attentes des consommateurs devient une priorité.
Selon l’étude Wunder man Thompson, 86 % des consommateurs pensent que les marques doivent avoir un rôle plus important dans la lutte contre le réchauffement climatique. À ce titre, les marques peuvent sensibiliser leur communauté sur la question environnementale grâce à des publications aux objectifs variés :
Quelle place prennent vos réseaux sociaux dans les émissions carbone de votre entreprise ? Réalisez un bilan carbone complet afin d’avoir une vision globale des émissions engendrées par votre entreprise. Grâce à nos experts, vous pourrez élaborer une stratégie de réduction pour atteindre la sobriété numérique.