Le guide du vêtement éco-responsable
Le vêtement éco-responsable se distingue via les critères de durabilité et d'éthique de production. Mais comment le reconnaître en rayon ?
C’est un fait, le gaspillage alimentaire est encore trop fréquent. Chaque année, un tiers de la nourriture mondiale produite pour la consommation humaine termine à la poubelle. Un désastre quand on sait qu’en 2020, 690 millions de personnes souffraient de la faim dans le monde.
Au-delà de réaliser des économies - un gain de 70 000 € par magasin a été constaté pour une réduction du gaspillage de 22 % suite à une opération distributeurs témoins de l’ADEME - réduire les pertes alimentaires permet de protéger l’environnement.
Quels sont les impacts du gaspillage sur l’environnement et sur la société ? Comment lutter contre le gâchis alimentaire ? On vous dit tout dans cet article.
Le gaspillage alimentaire est défini dans la loi du 11 février 2020 comme étant « Toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à un endroit de la chaîne alimentaire est perdue, jetée ou dégradée ».
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les pertes alimentaires n’interviennent pas uniquement au niveau de la consommation, mais bien à toutes les étapes de la chaîne alimentaire. Selon l’ADEME, le gaspillage est estimé à :
En cause ? La superproduction, la mauvaise gestion des stocks, la rupture de la chaîne du froid, la date limite de consommation ou les fruits et légumes considérés comme non consommables. En effet, ils sont tout bonnement jetés si leur aspect, leur calibre ou leur couleur ne correspondent pas aux standards d’acceptabilité du distributeur et des consommateurs.
Rien qu’en France, le gaspillage alimentaire s’élève à 10 millions de tonnes de produits par an, ce qui équivaut à 16 milliards d’euros de marchandises. Autrement dit, 20 % de la nourriture produite - soit 150 kg de nourriture par personne et par an - est gâchée tout au long de la chaîne alimentaire.
À l’échelle mondiale, les émissions de gaz à effet de serre engendrées par le gâchis alimentaire sont telles que si ce phénomène était un pays, il se situerait derrière les États-Unis et la Chine.
Les aliments sont cultivés, transformés, stockés, transformés et distribués avant d’arriver dans notre assiette. Autant d’étapes qui requièrent de l’énergie, de l’eau, de l’engrais ou encore du carburant. C’est pourquoi en France, le secteur agricole est à l’origine de 36 % des émissions de gaz à effet de serre (GES).
En outre, cela ne fait aucun doute quant à l’implication du gaspillage alimentaire envers le changement climatique. En effet, la production inutile de denrées alimentaires nécessite :
Bon à savoir : selon France Nature Environnement, un yaourt à la fraise parcourt environ 9 000 km entre le producteur et le consommateur.
Le constat est aberrant. La sécurité alimentaire n’est à ce jour pas assurée, alors que la production alimentaire est suffisante pour l’ensemble de la population mondiale. Le problème ? La répartition des denrées alimentaires n’est pas réalisée de manière équitable.
En effet, en 2017, en France, 5,5 millions de personnes bénéficiaient de l’aide alimentaire, tandis que 8 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire pour des raisons financières.
D’un autre côté, en 2020 dans le monde, la FAO - Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture - estimait que 690 millions de personnes étaient victimes de la faim. Par ailleurs, si le monde ne parvient pas à atteindre l’objectif « Faim zéro » de l’ONU d’ici 2030, le nombre de victimes pourrait dépasser les 840 millions de personnes.
Il est urgent d’agir.
Pour rappel : l’ONU a fixé 17 objectifs de développement durable en vue de bâtir un avenir meilleur pour tous. Interconnectés, ils répondent ainsi aux enjeux actuels liés à la pauvreté, à la faim, aux inégalités, au climat, à la paix, à la justice, à la prospérité et à la dégradation de l’environnement.
Le gaspillage alimentaire est encadré par plusieurs réglementations en vigueur.
Promulguée le 11 février 2016, la loi Garot - ou la loi n° 2016-138 du 11/02/2016 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire - oblige les industriels à respecter une hiérarchie précise en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire :
Par ailleurs, la loi les interdit de détruire la moindre denrée consommable - notamment en les javellisant.
Toutefois, malgré la volonté d’empêcher le gâchis alimentaire, la loi est fortement critiquée pour son incitation à la superproduction. En effet, des réductions d’impôts sont appliquées aux entreprises qui font des dons.
La loi Egalim - la loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentation et une alimentation saine et durable - a fait l’objet de trois principaux arrêtés en vue de limiter le gaspillage alimentaire :
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire du 10 février 2020 fixe deux grands objectifs de réduction du gaspillage alimentaire :
À savoir : ces objectifs font partie du pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire signé volontairement par l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire en 2013 et renouvelé pour la période 2017-2020.
De plus, la loi AGEC reprend l’obligation inscrite dans la loi Garot. À ce titre, les grossistes ayant un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros sont dans l’obligation de ne pas détruire les invendus en vue de favoriser les dons alimentaires. La qualité de ces derniers fait également l’objet d’exigences en matière de suivi et de contrôle.
En cas de non-respect de la loi, les sanctions peuvent s’avérer particulièrement salées et atteindre jusqu’à 0,1 % du chiffre d’affaires du dernier exercice clos. Néanmoins, le montant de l’amende dépend de la gravité des faits.
Dans l’optique de valoriser les initiatives, la loi a créé le label national « anti-gaspillage alimentaire ».
Bien que le gaspillage alimentaire concerne chaque étape de vie d’un produit, ce phénomène peut être évité grâce à des astuces anti-gaspi simples à adopter.
La première chose à faire consiste à établir des menus et à lister les produits requis avant d’aller faire des courses. L’objectif ? Acheter le strict nécessaire et éviter tout risque de surconsommation.
À titre d’exemple, le vrac est une excellente solution pour acheter en juste quantité - et limiter les emballages.
Autrement, il convient de bien regarder les dates de péremption et d’en connaître les subtilités :
L’astuce : limiter le gaspillage alimentaire - et maîtriser son budget courses - nécessite de ne pas succomber aux promotions, qui incitent les consommateurs à acheter plus que de raison. Quel est l’intérêt pour une personne seule d’acheter un maxi pack ?
Une fois les courses faites, il convient de les ranger. Là aussi, plusieurs astuces sont à adopter, notamment en matière d’aménagement des placards. Il suffit de classer les produits alimentaires selon leur date de péremption - les produits à consommer rapidement se placent tout devant.
De plus, un frigo bien rangé améliore la conservation des aliments et limite le gaspillage alimentaire. Dès lors, il convient de :
L’assiette au restaurant était trop copieuse ? Chaque client a tout à fait le droit de demander un doggy bag afin d’emporter le reste à la maison et d’éviter le gâchis alimentaire. Conformément à la loi Egalim, les professionnels ne peuvent refuser cette demande.
On ne présente plus l’application Too Good to Go, qui permet de sauver des paniers de nourriture au lieu de les jeter. Pourquoi ne pas opter pour cette solution, qui permet non seulement de réduire la production de déchets, mais aussi de réaliser de belles économies ?
Bon à savoir : d’autres applications fonctionnent sur le même principe, comme Optimiam ou Zero Gâchis.
On ne le répétera jamais assez, notre économie linéaire actuelle (produire, consommer, jeter) ne répond pas aux enjeux environnementaux actuels. Dès lors, il convient de tendre vers une économie circulaire, qui reprend le modèle de la nature où tout est réutilisable.
Dès lors, il convient d’opter pour des produits de saison et en circuit court, mais également de se lancer dans le compost.
À titre d’information : à partir du 1er janvier 2024 et conformément à la loi AGEC, les particuliers - comme les professionnels - devront s’équiper d’une solution de tri à la source des biodéchets. L’objectif ? Faciliter la valorisation organique.
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