
Neutralité carbone : pourquoi et comment l'atteindre ?
Pour respecter les objectifs fixés par l'Accord de Paris, nous devrions atteindre la neutralité carbone à l’échelle planétaire à horizon 2050. Mais pourquoi ?
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Pour ceux et celles qui ignoreraient ce qu'est la fission nucléaire, commençons par rappeler que tout ce qui nous entoure est composé d’atomes. Ces fameux atomes possèdent tous un noyau, lequel peut produire une grande quantité d'énergie lorsqu'il explose. C'est tout le principe de la fission nucléaire.
Le recours à l'énergie nucléaire prête à débat depuis des décennies. Au premier rang des préoccupations des anti-nucléaires : la dangerosité de cette énergie. Une dangerosité évidemment relativisée par les pro-nucléaires.

Le circuit primaire est un circuit fermé au sein duquel se trouve le réacteur. À l'intérieur du circuit primaire, la fission des atomes d'uranium génère une grande quantité de chaleur. Celle-ci permet de faire grimper la température de l'eau qui circule autour du réacteur à pas moins de 320 °C.
Le circuit secondaire est lui aussi un circuit fermé, avec lequel le circuit primaire communique toutefois via un générateur de vapeur. À ce stade, l'eau chaude issue du circuit primaire chauffe l'eau du circuit secondaire et la transforme en vapeur. La pression de cette vapeur enclenche une turbine, laquelle enclenche à son tour un alternateur qui produit un courant électrique alternatif.
Une fois hors de la turbine, la vapeur se voit à nouveau transformée en eau via un condenseur dans lequel circule justement de l'eau froide en provenance d'une source extérieure (fleuve, mer, etc.).
En fonction du débit de cette source extérieure, la centrale nucléaire présentera ou non une tour aéroréfrigérante. Il existe deux types de système de refroidissement :
En 2025, l'IAEA compte 416 réacteurs nucléaires opérationnels dans le monde, dont :
Connaissance des énergies
29 septembre 2025
Les "centrales nucléaires nouvelle génération" (dites "évolutionnaires") désignent les réacteurs nucléaires de troisième génération.
Leur conception repose sur celle de deux types de réacteurs existants : les NA français et les Konvoi allemands.
L'élaboration de la technologie EPR repose sur le fonctionnement des centrales nucléaires antérieures. Divisée en plusieurs catégories, chaque génération s'illustre évidemment par des avancées technologiques en matière de fonctionnement, de sûreté ou de cycle de combustible, tout en répondant aux critères d'exigences de sa propre époque.
Leurs caractéristiques sont les suivantes :

Plus puissante, la centrale nucléaire troisième génération atteint une capacité de production de 1 650 mégawatts - contre 1 450 MW pour les modèles les plus récents construits en France. La fission nucléaire et l'eau sous pression permettent de produire 22 % d'électricité supplémentaire par rapport à un réacteur traditionnel. En définitive, la production annuelle d'une centrale est de l'ordre de 13 TWh.
Dans l'optique de sortir de terre une infrastructure plus sécurisée, les créateurs de ce réacteur nucléaire nouvelle génération ont tiré les enseignements des accidents nucléaires précédents - à l'image de Tchernobyl en Ukraine et de Three Mile Island aux États-Unis.
Selon les informations issues de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, une centrale nucléaire troisième génération dotée de la technologie EPR est composée :
Conçus et développés dans les années 1990, ces réacteurs EPR mettent à profit des technologies plus récentes, plus sûres et produisent moins de déchets.
Par kWh produit, ce type de centrale nucléaire consommerait 7 à 15 % d'uranium en moins que les réacteurs de seconde génération. De plus, l'EPR serait en mesure d'utiliser 100 % de combustibles MOX recyclés (un mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium), permettant de réduire de 10 % la quantité de déchets à vie longue produite par kWh.
Le nucléaire pourrait permettre de réduire la dépendance de la France vis-à-vis de pays tiers. Les EPR ont vocation à progressivement remplacer les réacteurs installés dans les années 80, avant d'être eux-mêmes remplacés par des EPR 2.
Selon les scénarios élaborés par le gestionnaire du Réseau de Transport d'Électricité français (RTE) pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la mise en service de 14 EPR permettrait :
La tranche 3 de la centrale nucléaire de Flamanville - située dans La Manche - est le seul EPR existant en France. Après 17 ans de chantier, il a été raccordé au réseau électrique national le 21 décembre 2024.
Il existe trois autres EPR en service dans le monde : deux sont situés en Chine (à Taishan plus précisément) et un en Finlande (sur l’île d’Olkiluoto).
Surnommés les EPR 2 (ou “EPR NM” pour “Nouveau Modèle”), ces centrales sont seulement des formats encore plus évolués des EPR.
Les membres du Forum international Génération IV ont retenu six technologies pouvant être utilisées par ce type de réacteur :
En bref, ce nouveau type de centrale conserve le fonctionnement de l'EPR initial, mais s'avère a priori encore plus sécurisé, abordable, simple à construire, performant et économe en combustible.
Lors de sa campagne de 2022, Emmanuel Macron partageait son souhait de relancer la filière nucléaire en France avec la construction de six réacteurs EPR 2 d'ici 2050. Deux devraient voir le jour à Penly, deux à Gravelines et deux dans la vallée du Rhône (l'ajout de deux EPR dans la centrale nucléaire de Cattenom en Moselle ayant été refusé par le gouvernement français).
Cette promesse a fait l'objet d'une loi promulguée le 22 juin 2023, visant à accélérer le chantier en allégeant temporairement (pendant 20 ans) certaines procédures administratives. Ainsi, les réacteurs nucléaires se verront attribuer le statut de priorité politique absolue leur permettant d'être reconnus d'intérêt public majeur. Ce statut permet aux infrastructures d'échapper à certaines dispositions du Code de l'environnement et à la loi littoral.