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Avec l’interdiction des véhicules thermiques programmée pour 2035 et l’essor fulgurant de la mobilité électrique, la demande en batteries explose. Aujourd’hui dominé par le lithium-ion, ce marché pourrait bientôt être bouleversé par une nouvelle technologie prometteuse : la batterie à électrolyte solide. Plus performante, plus sûre et potentiellement plus dense en énergie, cette innovation pourrait bien marquer un tournant décisif dans l’électrification des transports.
La batterie solide est-elle vraiment prête à détrôner la batterie lithium-ion ?
Les scientifiques seraient actuellement à l’étude d’une nouvelle génération de batterie, appelée batterie solide – et présenterait des caractéristiques bien plus intéressantes que la batterie lithium-ion.
Le succès des batteries solides repose sur l’élimination des systèmes de refroidissement, lourds et coûteux, grâce à une avancée scientifique majeure :
Pour simplifier, la batterie utilise un électrolyte solide (en polymère, en céramique ou en composite) pour faire circuler l’énergie entre leurs électrodes, leur permettant ainsi de se passer d’un système de régulation thermique – conçu pour refroidir les batteries classiques. À noter, que les batteries solides ont également une plus forte densité énergétique que les batteries lithium-ion, c’est-à-dire, une meilleure capacité à alimenter plus longtemps un appareil électrique.
Si l’on résume les travaux des scientifiques, la composition de la batterie solide repose sur trois éléments clés : une anode, une cathode et un électrolyte solide. Contrairement aux batteries lithium-ion classiques, qui utilisent un électrolyte liquide inflammable, cette nouvelle génération mise sur un électrolyte solide, réduisant ainsi les risques d’incendie tout en optimisant le transfert des ions.
L’anode, généralement en lithium métal, stocke les ions avant leur déplacement, tandis que la cathode, composée d’oxydes métalliques, les capte pour générer de l’électricité. L’électrolyte solide, qui permet le transfert des ions, est en céramique, en polymère ou en composite – et améliore à la fois la sécurité et la densité énergétique, car il ne contient pas de solvants liquides hautement volatils, contrairement aux électrolytes des batteries lithium-ion classiques.
Un défi majeur demeure : concevoir un électrolyte performant et fiable afin d’assurer une application industrielle à grande échelle – notamment pour les voitures électriques.
À ce jour, deux types de batteries sont en cours d’étude : la batterie à électrolyte dit “tout-solide” et la batterie lithium semi-solide. Si la première est encore en stade de développement, la seconde est considérée comme une étape intermédiaire avant l’arrivée des batteries entièrement solides.
Comme vu dans le chapitre précédent, il existe donc une batterie solide, composée d’une anode, en lithium métal, d’une cathode et d’un électrolyte solide.
L’un des principaux atouts de cette technologie réside dans sa composition solide, qui lui confère des propriétés anti-inflammables. « Étant non inflammable, elle élimine les risques de fuites et d'incendie que l'on trouve dans les systèmes à électrolyte liquide », souligne Fiche Auto (2024). Autre avantage, toujours selon cette même source : en autorisant l'utilisation d'anodes en lithium métallique, ces batteries affichent une densité énergétique nettement supérieure, avec des projections atteignant 750 Wh/kg, voire 900 Wh/kg.
Concrètement, cela pourrait quasiment doubler l’autonomie des véhicules électriques. Un modèle parcourant aujourd’hui 500 km avec une charge pourrait ainsi atteindre les 1 000 km, transformant en profondeur l’usage et l’attrait des voitures électriques.
Une batterie semi-solide, comme son nom l’indique, utilise une combinaison d’électrolytes partiellement solides et partiellement liquides.
C’est donc une technologie intermédiaire entre les batteries lithium-ion classiques et les batteries tout-solides, offrant un compromis entre sécurité et performance. Les batteries semi-solides ne sont ni totalement liquides ni totalement solides – elles utilisent un gel ou une pâte contenant des particules de lithium en suspension. Ces particules sont reliées entre elles par des nanoparticules de carbone, qui servent de conducteurs électriques et permettent aux électrons et aux ions de circuler efficacement dans l’électrolyte semi-solide.
Cette technologie innovante permet de stocker jusqu'à dix fois plus d’énergie dans l’électrolyte qu’une batterie traditionnelle, ouvrant ainsi la voie à des modèles plus compacts et performants (source : Wikipedia). Mais ce n’est pas son seul atout. Contrairement aux batteries tout-solides, encore en développement, certaines batteries semi-solides sont déjà commercialisées, bien que leur application aux voitures électriques reste limitée.
Mais ce n’est pas son seul atout. Contrairement aux batteries tout-solides, encore en développement, les batteries semi-solides sont déjà commercialisées, bien que leur application aux voitures électriques reste limitée. Et ce n’est pas son seul avantage. La batterie semi-solide se distingue également par une fabrication plus accessible et moins onéreuse que les batteries tout-solides, comme l’indique Fiche Auto :
À noter toutefois que leur densité énergétique atteindrait environ 500 Wh/kg, soit un niveau inférieur à celui des batteries solides, mais nettement supérieur à celui des batteries lithium-ion classiques.
Pour l’instant, le développement de la batterie solide en est encore à un stade expérimental. Des études approfondies sont nécessaires pour optimiser son comportement électrochimique dans des conditions réelles d’utilisation (source : CNRS, 2024).
Quant à la batterie semi-solide, certaines marques de voitures électriques commencent à l’intégrer, et les premiers résultats sont prometteurs. Comme le rapporte Les Échos :
Du côté des constructeurs européens, Mercedes-Benz affirme avoir « franchi un cap » dans le développement de la batterie solide, tandis que l’américain Stellantis prévoit d’en lancer la production dès 2026. La course à cette technologie semble bel et bien lancée (source : L’Automobile Magazine, 2025).
Reste que, malgré ses promesses, la fabrication et la production à grande échelle de ces batteries représentent encore un défi de taille…
Le premier problème concerne l'adaptation des nouveaux modèles aux voitures électriques, mais aussi aux lignes de production. Car jusqu’à présent, les voitures électriques ont été pensées pour fonctionner avec des batteries lithium-ion, tout comme les lignes de fabrication dans lesquelles elles sont conçues (source : Auto plus, 2025).
Passer du prototype à la production industrielle représente un véritable défi, avec un coût élevé, notamment en recherche et développement – un montant que les industriels n’ont pas encore précisé. Autre enjeu de taille : l’extraction et l’accès aux matières premières. Si le continent asiatique bénéficie d’un accès privilégié à ces ressources, l’Europe, elle, fait face à des contraintes plus marquées. L’impact de la fabrication de ces nouvelles batteries pourrait être limité par la rareté de certains matériaux et les tensions géopolitiques qu’elle entraîne.
Batteries tout-solide : triple fonction d’un électrolyte pour surpasser les performances de la batterie Li-ion, CNRS, 2024, https://www.inc.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/batteries-tout-solide-triple-fonction-dun-electrolyte-pour-surpasser-les-performances-de
Stamenkovic, B., et al., Journal of The Electrochemical Society, 2024, https://iopscience.iop.org/article/10.1149/1945-7111/ad4c99
Geo Science, 2024, Une batterie à électrolyte solide promet de tripler l’autonomie des voitures électriques, https://www.geo.fr/sciences/une-batterie-revolutionnaire-promet-de-tripler-lautonomie-des-voitures-electriques-223861
Batteries solides et semi-solides : différences, Fiche Auto, 2024, https://www.fiches-auto.fr/articles-auto/batterie-et-recharge-ve/s-3369-batteries-solides-et-semi-solides-differences.php
Batteries solides et semi-solides : différences, Fiche Auto, 2024, https://www.fiches-auto.fr/articles-auto/batterie-et-recharge-ve/s-3369-batteries-solides-et-semi-solides-differences.php
Batteries nouvelle génération : 1.000 kilomètres d'autonomie d'ici à 2035, Les Echos, 2024, https://www.lesechos.fr/thema/articles/batteries-nouvelle-generation-1000-kilometres-dautonomie-dici-a-2035-2083182
Wikipedia, Batterie à flux redox, https://fr.wikipedia.org/wiki/Batterie_%C3%A0_flux_redox?utm_source=chatgpt.com#Electrolyte_semi_solide
Batteries à l'état solide : la révolution toujours annoncée, mais jamais arrivée ?, Auto plus, 2025, https://www.fiches-auto.fr/articles-auto/batterie-et-recharge-ve/s-3369-batteries-solides-et-semi-solides-differences.php
Batteries solides : Mercedes annonce avoir franchi un cap, L’Automobile Magazine, 2025, https://www.automobile-magazine.fr/voitures-electriques/article/43283-batteries-solides-mercedes-annonce-avoir-franchi-un-cap
Stellantis va lancer une batterie révolutionnaire en 2026… mais vous ne pourrez pas l’acheter, L’Automobile Magazine, 2025, https://www.automobile-magazine.fr/voitures-electriques/article/45230-stellantis-va-lancer-une-batterie-revolutionnaire-en-2026-mais-vous-ne-pourrez-pas-lacheter
Des métaux low cost pour les batteries du futur, Le Monde, 2024, https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/05/30/des-metaux-low-cost-pour-les-batteries-du-futur_6236341_3234.html