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Entreprises et biodiversité : un lien de dépendance mutuelle
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Entreprises et biodiversité : un lien de dépendance mutuelle

ESG / RSEAmbition net zero
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Louisiane Guezel, responsable innovation et impact pour Ecotree a accepté de répondre à nos questions concernant la dépendance des entreprises avec la biodiversité.
ESG / RSE
2023-08-25T00:00:00.000Z
fr-fr

Première victime du réchauffement climatique, la biodiversité est pourtant essentielle pour limiter les répercussions du changement climatique. En outre, saviez-vous qu'elle joue un rôle majeur pour la pérennité de votre entreprise ?

Louisiane Guezel, responsable innovation et impact pour Ecotree a accepté de répondre à nos questions à propos de la dépendance des entreprises avec la biodiversité.

Pourquoi la biodiversité est-elle un sujet brûlant pour les entreprises ?

Louisiane Guezel : Premièrement, 50% du PIB mondial dépend de la biodiversité. C’est ce que l’on appelle les services écosystémiques, définis par la FAO comme les multiples avantages que la nature apporte à la société. Matériaux, médicaments, production alimentaire, etc. nous sont directement fournis par la nature.

Quand celle-ci s’appauvrit, ce sont les entreprises qui s’appauvrissent. Donc, les entreprises ne peuvent pas être pérennes sans la biodiversité !

Deuxièmement, s’emparer du sujet de la biodiversité pour une entreprise, c’est se donner les moyens d’innover, donc de parler d’autre chose que ce dont elle a l’habitude, ainsi d’engager ses collaborateurs et ses parties prenantes sur un autre sujet que le climat (tout en visant un même objectif).

Troisièmement, cela n’a pas de sens de se préoccuper du climat sans se soucier de la biodiversité. Ce, pour deux raisons.

  • la première, c’est que le climat actuel et futur est le fruit de deux facteurs simultanés : les émissions de gaz à effet de serre (GES) émises (dont 90% proviennent de la combustion des énergies fossiles et 10% de la déforestation) versus les émissions de GES absorbées (par les forêts, les zones humides et les océans). Pour que la balance penche en faveur d’une meilleure absorption, il faut que les écosystèmes naturels, donc la biodiversité, soient en bon état. Dans le cas contraire, nous entrons dans ce que les scientifiques appellent une boucle de rétroaction positive.
  • la deuxième, c’est que la biodiversité dépend elle-même du climat : la hausse des températures de l'air et de l'eau peut être fatale à certaines espèces. Le WWF indique dans son rapport qu’avec une augmentation de 2°C, près de 30 % de la plupart des groupes d’espèces sont menacées d’extinction.

Enfin, les nouvelles réglementations (CSRD) impliquent que les entreprises aient des éléments à intégrer dans leurs reportings extra-financiers. Des éléments en faveur de la biodiversité.

Portrait de Louisiane Guezel

Pourquoi la biodiversité n’est-elle pas encore un sujet primordial pour les entreprises ?

L.G. : L’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), qui fait partie du programme des Nations unies pour l’environnement, a été créée en 2012. Le GIEC, lui, a été créé en 1988. Il s’est écoulé 24 ans entre la prise de conscience internationale du changement climatique et celle de la disparition des espèces, pourrait-on dire. Par conséquent, il faut du temps pour que cette problématique infuse dans la société et dans les entreprises.

Ensuite, un autre problème est qu’on n’a pas d’unité de mesure comparable à la tonne de CO2 équivalente, pour la biodiversité. Il est donc difficile de mesurer son impact (positif ou négatif) sur la biodiversité. Des travaux sont en cours pour tenter d’y pallier.

Enfin, jusqu’à présent, on manquait d’aide pour inciter les entreprises à contribuer à des actions en faveur de la biodiversité. TNFD et SBTN (cf tableau) sont en train d’y pallier, avec par exemple les 5 étapes du processus SBTN.

Comme entreprise, que faire pour soutenir la biodiversité ?

L.G. : Les entreprises peuvent commencer par sensibiliser leurs collaborateurs, leurs clients et leurs parties prenantes à la crise que traverse la biodiversité.

Ensuite, elles dressent un état des lieux de leurs actions en se demandant où elles exercent des pressions sur la diversité des espèces et sur le vivant dans leur chaîne de valeur. Ce qui leur permet de réduire leur pression sur les écosystèmes.

Pour rappel, les 5 pressions exercées sur la biodiversité sont :

  • la destruction des habitats naturels (en Europe, 80% des habitats ont été dégradés) : une entreprise exerce cette forme de pression par exemple quand elle mène une action d’artificialisation des sols ;
  • la surexploitation des ressources : une entreprise y contribue lorsqu’elle agit directement par la surpêche par exemple ou indirectement lorsqu’elle fait l’acquisition de produits issus d’une pêche non durable ou de produits liés à la déforestation ;
  • le changement climatique : les entreprises y contribuent par leurs émissions de GES ;
  • la pollution : les entreprises en sont responsables lorsqu’elles rejettent des effluents dans la nature (gaz toxiques, produits chimiques, déchets non biodégradables...) ;
  • les espèces exotiques envahissantes : les entreprises en sont responsables lorsqu’elles achètent des produits qui viennent de loin et rendent possible ce genre d’introduction (frelon asiatique, varroa...).

Enfin, les entreprises peuvent contribuer à des actions de restauration de la biodiversité : selon les objectifs de la COP15 pour la biodiversité, d’ici à 2030 il faut que 30 % des terres et mers du globe soient protégées au moyen de réseaux écologiques fonctionnels et qu’au moins 20 % des écosystèmes dégradés soient restaurés. C’est à quoi une entreprise comme EcoTree œuvre.

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