Empreinte carbone : avion vs voiture, le match
L'avion et la voiture sont des modes de transport polluants. Mais l'une de ces options tire-t-elle malgré tout son épingle du jeu ?
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Début 2023, le journal La Dépêche rapportait que près de 40 % des Français souhaitaient consommer davantage de produits vegan. Autrement dit, davantage de produits d’origine non animale. Une tendance illustrative de l’attention que portent de plus en plus de gens au fait d’adopter une alimentation saine, respectueuse du bien-être animal et moins riche en viande (laquelle va généralement de pair avec une empreinte carbone conséquente). Mais le véganisme ne se cantonne pas au secteur de l’alimentation : industries textile et cosmétique sont également concernées.
Le vegan n’est donc plus seulement une tendance alimentaire. Il incarne un véritable mode de vie - ou a minima, un aspect essentiel de ce mode de vie se voulant plus respectueux de notre environnement au sens large.
Mais qu’est-ce qu’être vegan exactement ? Comment une alimentation vegan se traduit-elle ? Comment se vêtir ou prendre soin de soi en adoptant le véganisme ? Quels sont les avantages et les inconvénients d’un tel choix ? Manger, s’habiller ou se maquiller vegan est-il si écologique qu’on veut bien le dire ?
Réponses ici.
Très concrètement, "être vegan", c’est exclure de son mode de vie tout produit ayant impliqué de l’exploitation animale à un moment ou à un autre. Comme nous l’avons vu en introduction, le véganisme s’applique aux domaines de l’alimentation, du textile et de la cosmétique.
Les individus qui souhaitent se tourner vers le vegan espèrent ainsi contribuer à :
Il est important de souligner que si le véganisme constitue une approche relativement récente pour les pays occidentaux, le débat autour de la place des animaux au sein de notre société et de la manière dont ces derniers y sont traités ne date pas d’hier. Des écrivains célèbres tels que Voltaire, Rousseau ou encore Victor Hugo avaient fait part, en leur temps, de leur sentiment d’indignation face au mépris avec lequel certains êtres humains considèrent les espèces autres que la leur. En outre, que l’on soit vegan ou non, les dérives rapportées à de multiples reprises quant à la manière dont les animaux sont parfois élevés et abattus dans le cadre de leur exploitation doivent collectivement nous interroger et nous pousser à nous remettre en question.
La nourriture vegan exclut tout produit d’origine animale. Dans le cadre d’une telle alimentation, les fruits, les légumes, les céréales, les légumineuses, les noix, les boissons végétales et les graines constituent la base du régime. Les protéines, de leur côté, sont recherchées dans les substituts comme le tofu, le tempeh, les aliments à base de soja, ou encore les légumineuses.
Catégories d'aliments | Appartenance à l'alimentation Vegan |
---|---|
Produits laitiers (vache, chèvre, brebis) | Non |
Viande (bœuf, agneau, poulet, etc.) | Non |
Poisson et fruits de mer | Non |
Produits à base d'œufs | Non |
Alternatives laitières végétales (lait d'amande, lait de soja, etc.) | Oui |
Substituts de viande (tofu, tempeh, seitan) | Oui |
Légumineuses (lentilles, pois chiches, etc.) | Oui |
Huiles végétales (huile d'olive, huile de coco, etc.) | Oui |
Produits à base de miel | Non |
Contrairement à une personne vegan (ou végétalienne), un végétarien n’exclut de son alimentation que la viande et le poisson. Il peut donc consommer des produits d'origine animale comme les œufs, les produits laitiers et le miel. D'après une étude réalisée par l'IFOP, en 2020, 0,8 % de la population française se considérait comme végétarienne, et 0,3 % se déclarait végane (ou végétalienne).
En ne consommant aucun produit impliquant à un moment ou à un autre l’exploitation d’un animal, les individus vegans contribuent de fait à parer à toute forme de souffrance animale. Dans les cas moins extrêmes, ils contribuent à promouvoir une nouvelle forme de société, au sein de laquelle les animaux ne seraient jamais exploités au profit d’une quelconque activité économique.
Par ailleurs, en coupant court à l’élevage industriel, le mouvement vegan permet de réduire l'impact environnement lié à cet élevage, en émettant moins de gaz à effet de serre et en économisant les ressources en eau mobilisées à cette fin.
Enfin, sur un volet plus personnel, les personnes adoptant une alimentation vegan réduisent pour elles les risques de maladies cardiovasculaires, grâce à leur régime riche en fibres et pauvre en graisses saturées. Un bénéfice personnel aux répercussions beaucoup plus larges cependant, ainsi que le soulignait un rapport publié en 2021 par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
En dépit de ses vertus, l’alimentation vegan ne présente pas que des avantages. Tout d’abord, les individus adoptant ce régime le font parfois sans avoir été suffisamment informés voire avertis quant aux carences alimentaires que peut induire le véganisme lorsqu’il est mal pratiqué. Le calcium, le zinc, l’iode, la vitamine D et la vitamine B12 sont les principaux éléments dont peuvent manquer les personnes qui n’équilibrent pas suffisamment leur diète vegan.
De la même manière, l'OMS met en garde contre les aliments ultra-transformés surfant potentiellement sur la vague du véganisme.
Autre problème : l’impact environnemental. Car si les végétaliens contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’eau induite par l’élevage, ils peuvent malheureusement venir alourdir l’impact d’autres formes de production alimentaire. L’exemple de l’avocat a souvent été cité, mais il n’est pas le seul aliment sur lequel le débat est légitime. L’huile de coco est également un aliment très prisé des personnes vegans, mais devant faire l’objet d’une importation susceptible d’alourdir son empreinte carbone.
Sur un aspect plus léger, l’adoption d’une alimentation vegan peut parfois poser problème au quotidien, notamment pour les personnes qui ne résident pas dans les grandes villes ou dans des zones où ce type de mode de vie s’est abondamment développé. Trouver des produits vegan en zone rurale n’est ainsi pas toujours aisé.
Tout d’abord, prenez soin de votre corps et sollicitez les conseils d’un professionnel de santé, quel que soit votre profil. Un bon nutritionniste, par exemple, pourra vous aider à identifier précisément tous les éléments dont votre corps a besoin pour être en bonne santé, et vous aiguiller quant aux aliments et éventuels compléments à intégrer à votre nouvelle alimentation. Par ailleurs, si vous souhaitez que votre alimentation vegan soit la plus éco-responsable possible, tentez de varier au maximum les aliments que vous consommez et de réserver ceux dont l’impact environnemental est en réalité assez élevé à une consommation occasionnelle.
Un vêtement ou un accessoire de mode vegan est un produit n’ayant impliqué aucune forme d’exploitation animale dans le cadre de sa fabrication. Le cuir, la fourrure, la laine ou la soie sont par exemple exclus. Les marques vegan privilégient des matériaux synthétiques ou d’autres matériaux naturels d’origine non animale, comme le coton biologique ou le liège.
Ici comme dans le cadre de l’alimentation, aucun animal n’est exploité en vue de la fabrication des articles de mode. Exit les risques de maltraitance, donc.
Sur le volet écologique, le véganisme appliqué à l’industrie textile présente l’avantage d’encourager la recherche de matériaux alternatifs, lesquels peuvent finalement se révéler plus durables, à l’image du simili cuir à base de champignons. Très prometteuse, cette piste est notamment explorée par les entreprises MycoWorks et Neffa.
NB : ainsi que le rappelle le site Marques de France, l'utilisation du terme "cuir" est strictement encadrée par la loi. Elle est ainsi "interdite dans la désignation de toute autre matière que celle obtenue de la peau animale au moyen d’un tannage ou d’une imprégnation conservant la forme naturelle des fibres de la peau". Contrairement à ce qui est parfois fait, on ne peut donc pas parler de "cuir végétal" par exemple. On peut, en revanche, parler de "simili cuir végétal".
En adoptant une perspective plus large, les marques qui embrassent la tendance du vegan pourraient par ailleurs contribuer à enclencher une nouvelle dynamique dans un secteur de la mode gangrené par la fast fashion - sous réserve de ne pas verser dans la surproduction, elles non plus. (National Geographic, 9 avril 2024)
Si certains matériaux adoptés par la mode vegan sont plus durables que leur équivalent d’origine animale, l’inverse est vrai également. Tout dépend du matériau concerné. Sans parler du fait que certaines matières synthétiques sont également moins respirantes, ce qui constitue évidemment un point négatif du point de vue des consommateurs.
La production du simili cuir non végétal, par exemple, s’effectue à base de pétrole, ce qui n’est évidemment pas une bonne nouvelle du point de vue strictement environnemental.
Dans ce domaine comme dans tant d’autres, de nombreux labels vous permettent de vous assurer du respect d’un certain nombre de critères au moment de l’achat. Labels auxquels nous vous conseillons de vous référer, pour ne pas tomber dans le piège des marques qui pourraient tenter d’abuser de votre volonté de bien faire, en revendiquant des qualités vegan qu’elles ne possèdent pas - ou possèdent au détriment d’autres aspects que vous ne seriez pas ravis de soutenir financièrement.
Catégories de vêtements et accessoires | Appartenance à la mode Vegan |
---|---|
Cuir (chaussures, sacs, vestes) | Non |
Fourrure | Non |
Laine (mérinos, cachemire, alpaga) | Non |
Soie | Non |
Coton biologique | Oui |
Fibres synthétiques (polyester, nylon) | Oui |
Alternatives au cuir (simili cuir de champignon, etc.) | Oui |
Liège (pour sacs et chaussures) | Oui |
Lin | Oui |
Chanvre | Oui |
La cosmétique vegan désigne l’ensemble des produits de beauté et de soins qui :
Ces cosmétiques n'utilisent par exemple pas de cire d'abeille ou de collagène animal. Dans ce contexte, les ingrédients d'origine végétale ou synthétique sont privilégiés.
Attention : si les expressions “vegan” et “cruelty-free” sont régulièrement associées, elles sont pourtant bien distinctes. Une cosmétique cruelty-free n’a pas été testée sur les animaux, mais peut tout à fait contenir des ingrédients d’origine animale.
Aucun animal n’est exploité d’une quelconque façon, ce qui permet, là encore, de prévenir toute forme d’abus et de cruauté à leur égard.
Par ailleurs, certains produits cosmétiques vegan sont élaborés à base d’ingrédients d’origine végétale, ce qui est évidemment plus naturel et peut éventuellement s’avérer meilleur pour la peau.
Les produits cosmétiques vegans ne sont pas nécessairement écologiques, et dans certains cas - notamment lorsqu’ils sont dérivés du pétrole - ils peuvent même s’avérer totalement incohérents pour les consommateurs cherchant à protéger l’environnement.
Par ailleurs, les alternatives véganes sont parfois considérées comme moins adaptées aux besoins spécifiques des consommateurs en matière de cosmétique. D’autres jugent que ces mêmes alternatives ne sont pas toujours aussi performantes que leurs équivalents “traditionnels” - comprenez, à base d’ingrédients d’origine animale.
Ingrédients | Utilisation |
---|---|
Huile de coco | Hydratation et nutrition de la peau, des cheveux |
Beurre de karité | Hydratation, réparation, protection de la peau |
Huile d'amande douce | Adoucissant, hydratant, réparateur de la peau |
Aloe vera | Hydratation, apaisement, soin des peaux sensibles |
Extraits de plantes (lavande, camomille, etc.) | Propriétés calmantes, antiseptiques, anti-inflammatoires |
Argile (kaolin, bentonite) | Absorbant, purifiant, nettoyant pour la peau |
Cire de candelilla | Alternative à la cire d'abeille pour les baumes et rouges à lèvres |
Vitamine E (tocophérol) | Antioxydant, protection contre le vieillissement cutané |
Acide hyaluronique végétal | Hydratation en profondeur, repulpant |
Extrait d'algues | Hydratation, protection et revitalisation |
En 2022, le magazine Knowable avait parfaitement illustré la complexité de ce sujet au travers d’un article ensuite repris par Slate. Pour le consulter en détail, cliquez ici.
En résumé, il est indéniable qu’élever du bétail implique une empreinte carbone conséquente, en particulier lorsqu’il s’agit d’élever des bœufs. Pour qu’un bœuf atteigne son poids d’abattage, il faut créer un espace où ce dernier pourra paître, l’alimenter avec une quantité importante de fourrage et d’eau, etc. Ceci sans parler des fameux et problématiques rejets de méthane de ce type d’animal (le méthane ayant un pouvoir réchauffant plus élevé encore que le dioxyde de carbone), et du trajet ensuite effectué par la viande lorsque celle-ci est destinée à être vendue à l’autre bout de la planète.
D’une manière générale, les protéines animales pèsent généralement plus lourd que les protéines végétales.
Seulement voilà, si nous renonçons totalement à nous alimenter avec ce type de produit, nous risquons de nous trouver face à une problématique : celle de compenser.
Autre problème - et pas des moindres : assurer à tout le monde un apport nutritif suffisant. Comme nous l’avons vu plus haut, le régime vegan peut parfois peiner à apporter certains éléments pourtant essentiels à notre équilibre tels que la vitamine B12. Hélas, bien souvent, les catégories les moins aisées de la population ne peuvent varier leur alimentation pour des questions de coûts. Les légumes frais et autres aliments végétaux nutritifs sont loin d’être accessibles de tous. Ceci sans parler du fait que “le bétail (...) est la principale source de revenus de populations pauvres dans de nombreuses cultures pastorales traditionnelles” (Slate.fr).
À tout cela vient s’ajouter une autre dimension de l’équation : celle de la localité. Est-ce la même chose que de consommer de la viande produite à côté de chez soi, que de manger de la viande produite de l’autre côté du globe ?
Alors : que devrions-nous faire ? La question est loin d’être tranchée. Même les scientifiques semblent parfois divisés…
Au regard de tous les éléments qui viennent d’être évoqués, la recherche d’un point d’équilibre semble toutefois être une piste intéressante, ainsi que le soulignait le site Novethic en 2018.
En conclusion : oui, notre consommation de viande doit de toute façon diminuer de façon drastique, afin de réduire notre empreinte carbone au plus vite. Pour ceux et celles qui ne souhaitent cependant pas totalement s’en priver, sachez qu’une consommation raisonnée et raisonnable peut s’inscrire dans un mode de vie durable, à condition de privilégier la qualité et la localité. En consommant de la viande moins régulièrement, vous pourrez, lorsque vous souhaitez vous faire plaisir, privilégier une viande certes plus onéreuse mais de qualité. Du reste, si on souhaite par ailleurs inscrire son mode de vie dans le cadre du respect de certaines règles (la non-implication des animaux dans toute forme d’exploitation), alors le véganisme semble tout indiqué.
Ici aussi, pas de vérité absolue. L’an dernier, le site Fairytale avait lui aussi rendu compte de cette réalité dans l’un de ses articles, expliquant qu’il était important de faire la part des choses. Pour le consulter dans son intégralité, cliquez ici.
Si on s’en tient strictement au critère de durabilité par ailleurs, certaines matières animales comme le cuir sont particulièrement résistantes à l’épreuve de l’usage et du temps, et peuvent être recyclées en fin de cycle de vie. Pour autant, l'utilisation du cuir animal (au même titre que celle de la fourrure) est-elle souhaitable d’un point de vue éthique ?
N’allez pas en déduire qu’écologie et véganisme sont incompatibles. Ce n’est évidemment pas le cas. On peut tout à fait tâcher de trouver un équilibre pour parvenir à associer ces deux critères, le tout, en reconnaissant objectivement que le véganisme ne sera cependant pas toujours l’option la plus écologique qui soit. Du moins, tant que des solutions à l'image du simili cuir de champignon (pour reprendre cet exemple) ne se seront pas généralisées.
En outre, sans nécessairement devenir vegan, le respect du bien-être animal devrait constituer la règle et non l’exception. Si vous achetez des vêtements ou des accessoires fabriqués à partir de matière animale, veillez à acheter des articles labellisés et attestant de l’exclusion de toute pratique relevant de la maltraitance.
Cela étant dit, ce n’est pas parce qu’un produit cosmétique vegan n’est pas labellisé “bio” que cela signifie qu’il est nécessairement non écologique. Tout dépend des ingrédients. Un ingrédient synthétique dérivé du pétrole est bel et bien vegan, mais il ne peut pas être qualifié d’écologique pour autant, car il émane d'une source fossile. Ici comme ailleurs, il est donc nécessaire de juger au cas par cas. Des produits vegan pourront bien sûr constituer également une alternative écologique, mais il est impossible de généraliser ce constat à l’ensemble des articles cosmétiques vegan.
Autre souci - comme pour l'alimentation : le prix.
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