Neutralité carbone : pourquoi et comment l'atteindre d'ici 2050 ?
Pour respecter les objectifs fixés par l'Accord de Paris, nous devons atteindre la neutralité carbone à l’échelle planétaire à horizon 2050. Mais pourquoi ?
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Les solutions de Greenly
La lutte contre le réchauffement climatique donne lieu à des mesures particulièrement innovantes… voire trop ? La géo-ingénierie est l’exemple le plus parlant de notre volonté à lutter contre le dérèglement climatique. Cet ensemble de pratiques visant à manipuler le climat fait rêver autant qu’il effraie. 😰
En effet, d’ici 2050, le monde doit idéalement parvenir à limiter le réchauffement climatique à + 1,5 °C. Or, effectuer la transition écologique de l’ensemble des secteurs d’activité nécessite la contribution de chacun d’entre nous, du temps et de l’argent. Trois paramètres difficiles à acquérir.
Alors, comment la géo-ingénierie pourrait-elle permettre d’inverser la tendance climatique actuelle ? Quels sont les projets envisagés ? Pourquoi cette alternative fait-elle débat ? Greenly fait le point. ✅
La géo-ingénierie est un ensemble de pratiques menées à grande échelle permettant d’atténuer le réchauffement planétaire. Or, il ne s’agit pas de passer par des mesures environnementales usuelles, mais bien par des mesures additionnelles issues des nouvelles technologies. Aussi variées que créatives, ces solutions d’adaptation s’attaquent aussi bien aux précipitations, aux cultures agricoles qu’aux océans.
👉 En définitive, il s’agit de donner à l’Homme l’opportunité de manipuler et de modifier le climat.
Dans l’optique de maintenir la température du réchauffement climatique à + 1,5 °C d’ici 2050 - comme indiqué dans l’Accord de Paris -, les gouvernements du monde entier prennent de nombreuses mesures visant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Émises en masse depuis la révolution industrielle, ces émissions sont considérées comme étant la principale cause du dérèglement climatique. 🏭
Cependant, même si les mesures sont efficaces, la baisse drastique des émissions doit s’accompagner de mesures supplémentaires en vue de renforcer les efforts actuels et d’accélérer notre adaptation.
La volonté d’agir à grande échelle existe depuis la découverte du réchauffement climatique. Un rapport en date de 1965 partage la première grande suggestion de géo-ingénierie : celle d’éclaircir la surface des océans au lieu de réduire l’usage d’énergies fossiles. 🪨
Dans leur dernier rapport publié en avril 2022, les experts du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sont d’avis que la géo-ingénierie pourrait être d’une grande aide pour limiter le réchauffement climatique. Seule exigence : la réalisation préalable d’une étude des risques.
Face à cette possibilité, la « Climate Overshoot Commission » - « Commission du dépassement climatique » en français - a été créée en 2022 afin de gérer l’accélération du réchauffement climatique en prenant toutes les stratégies en considération. 🔎
Des experts en développement durable, des dirigeants de grandes organisations environnementales, des hauts fonctionnaires ou des ex-présidents et ministres doivent ainsi adopter la géo-ingénierie comme approche additionnelle pour répondre à un double objectif :
Même si la volonté de protéger le climat et le lieu de vie des générations futures est louable, les solutions techniques de géo-ingénierie à grande échelle évoquées par la Commission comportent de gros risques. ❌
Pour la Commission du dépassement climatique, la géo-ingénierie a deux finalités.
Les émissions de gaz à effet de serre anthropiques - c’est-à-dire issues des activités humaines - sont principalement composées de carbone et de méthane, soit les substances les plus nocives pour le climat. 👎
Fort heureusement, il existe des puits de carbone naturels permettant de capter une partie du CO2 que nous rejetons. Or, face à la quantité émise, aux activités humaines (la déforestation, la pollution, etc.) ainsi qu’au réchauffement climatique (acidification des océans, modification de la photosynthèse des plantes, etc.), ces puits ne sont plus suffisants.
Face à ce constat, les dirigeants du monde entier sont encouragés à protéger les puits de carbone naturels restants et à contribuer à l’élaboration de puits artificiels. Le captage artificiel du CO2 doit permettre de retirer massivement du CO2 de l’atmosphère via l’usage des technologies CDR - à savoir carbon dioxide removal. 🌳
Plusieurs projets sont ainsi en cours d’expérimentation :
L’objectif de la géo-ingénierie solaire consiste à contrôler le rayonnement solaire. Le principe est de bloquer les rayons du soleil directement dans l’espace afin qu’ils n’atteignent pas la Terre. La réduction des températures mondiales est possible grâce aux technologies SMR - c’est-à-dire solar radiation management.🌍
Cette manipulation consiste à modifier l’albédo, à savoir le pouvoir réfléchissant d’une surface (une étendue blanche renvoie mieux les rayons par exemple) selon trois méthodes. 👀
La toute première idée est avancée par Paul Crutzen, prix Nobel de chimie. Elle consiste à injecter de manière continue des particules de soufre et de carbonate de calcium dans la stratosphère. Pour faire simple, ces particules s’oxydent et produisent des particules d’acide sulfurique ayant un grand pouvoir réfléchissant, renvoyant ainsi la lumière vers l’espace. 🚀
À terme, l’idée est d’occulter une partie de la lumière du soleil afin de refroidir la température à la surface de la Terre.
👉 Cette idée a largement été inspirée de l’éruption du stratovolcan Pinatubo - un volcan constitué de nombreuses strates de lave durcie parfois accompagnée de cendres - aux Philippines en 1991. Les milliards de particules projetées durant ce phénomène naturel ont permis la baisse de la température moyenne terrestre de 0,5 °C.
L’éclaircissement des nuages marins est également à l’étude. Cette méthode particulièrement ambitieuse consiste à augmenter la brillance des nuages situés au-dessus des océans. La pulvérisation des gouttelettes d’eau de mer permettrait d’augmenter la capacité réfléchissante des nuages et ainsi d’empêcher que les rayons du soleil n’atteignent l’océan dont l’albédo est très faible.
Enfin, la dernière méthode envisagée consiste à augmenter l’albédo des surfaces terrestres et marines en utilisant des matériaux réfléchissants dans le secteur de la construction, en modifiant chimiquement l’albédo des plantes ou en créant des millions de microbulles à la surface de l’océan. 🌊
Bien que la géo-ingénierie gagne de l’importance dans les débats sur le changement climatique, cet ensemble de pratiques est loin de faire l’unanimité.
Bien que les intentions de la géo-ingénierie soient louables, la modification artificielle du climat via des projets démesurés peut être à l’origine de conséquences irréversibles encore méconnues. 💥
Ces inconnues sont dénoncées par plusieurs scientifiques dans une tribune publiée dans la revue « Wires Climate Change ». En cause : notre manque de connaissances quant à la géo-ingénierie et les nombreux effets secondaires considérés comme incontrôlables dont elle pourrait être à l’origine.
À titre d’exemple, le fait d’user de la géo-ingénierie solaire pourrait avoir des répercussions catastrophiques sur le climat. Au-delà de prendre le risque de réchauffer la planète en cas d’arrêt brutal de mise en œuvre, les premières modélisations montrent que cette méthode pourrait :
La solution ? La mise en place du principe de précaution. Pour faire simple, il s’agit d’orienter l’action vers des situations non risquées (séquestration du carbone ou la plantation d’arbres entre autres). Cela passe notamment par la réalisation d’études préalables permettant de démontrer l’efficacité de l’action, sa cohérence avec les politiques actuelles et la pollution issue de son fonctionnement.
Pour réaliser cette prouesse, le coût des recherches et d’expérimentation des projets de géo-ingénierie solaire s’élève à plusieurs dizaines de millions de dollars.
Le captage artificiel du carbone par exemple, s’avère particulièrement coûteux et complexe à mettre en œuvre. D’autant qu’un tel procédé nécessite une consommation importante d’énergie et d’eau.
👀 À titre d’information : les usines qui captent le carbone de manière artificiel bénéficient certes de 80 à 90 % de CO2 en moins, mais consommeraient entre 10 et 40 % d’énergie supplémentaire.
Pour maximiser les effets, la géo-ingénierie doit être mise en œuvre à grande échelle - sur l’ensemble du globe en somme. Dans le cas où elle serait exploitée dans la deuxième partie du siècle, le scénario le plus optimiste des experts du GIEC révèle que la température du réchauffement sera de + 1,6 °C entre 2041 et 2060 avant d’atteindre + 1,4 °C en 2100. 🌡️
Ces diverses pratiques permettraient de prévenir et donc de réduire les risques climatiques. Or, elles posent plusieurs enjeux éthiques :
L’urgence climatique n’est plus à prouver. Avant de tendre en dernier recours vers la géo-ingénierie, nous devons - entreprises comme citoyens - agir sur nos émissions de GES. Pour ce faire, il convient de les quantifier et de cibler les postes les plus émetteurs grâce à la réalisation d’un bilan carbone 100 % personnalisé.
Nos experts sont à votre disposition pour réaliser une démonstration gratuite et sans engagement de notre outil. 👀