Qu'est-ce qu'une rivière atmosphérique ?
Les rivières atmosphériques sont des phénomènes météorologiques ayant régulièrement fait la une ces dernières années. Que faut-il savoir à leur sujet ?
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Composés à 90 % de méthane (CH4), les deux gazoducs Nord Stream ont récemment subi quatre fuites venant alimenter le réchauffement climatique - essentiellement causé par le CH4 et le CO2. ☀️
Au-delà d’impacter l’environnement, ces infrastructures sont devenues des moyens de pression majeurs depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. 🌍
L’objectif ? Limiter l’approvisionnement énergétique de l’Europe encore extrêmement dépendante au gaz russe. À titre d’illustration, la France importe 98 % de son gaz naturel.
Plusieurs questions se posent alors : quelles sont les répercussions de ces fuites sur le climat ? Quelle est la cause des fuites ? Comment limiter la dépendance européenne envers le gaz russe ? On vous explique tout. 👋
Composés à 90 % de méthane, les réseaux Nord Stream sous-marins sont destinés à approvisionner l’Europe en gaz naturel.💨
Comment ? Deux gazoducs - des canalisations permettant le transport de gaz sous pression - exploités par un consortium géré par le Russe Gazprom relient la Russie et l’Allemagne via la mer Baltique : Nord Stream 1 et Nord Stream 2 :
Néanmoins, les deux réseaux Nord Stream sont actuellement hors services. ❌
Le premier est à l’arrêt depuis le mois de septembre pour des raisons de maintenance.
Le second n’a jamais été activé suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les tensions avec l’Union européenne (UE) qui en découlent.
Toutefois, même à l’arrêt, les pipelines contiennent un minimum de gaz pour maintenir la pression - le Nord Stream 2 accumulait encore 300 millions de m3 de gaz naturel avant l’incident.
✍️ À noter : au vu des bénéfices engrangés - ils renforcent le marché de l’énergie de l’UE et sécurisent l’approvisionnement - ces deux projets sont considérés comme étant « d’intérêt européen » par le Parlement européen et le Conseil.
Fin septembre, quatre fuites ont été découvertes sur les Nord Stream 1 et 2 faisant de ces réseaux de véritables bombes climatiques. 💣
De soudaines et puissantes concentrations de méthane ont été détectées au Danemark, en Suède, en Norvège et en Finlande.
Le 27 septembre dernier, la station de mesure de Hyltelmossa en Suède - situé à 500 km du Danemark - a d’ailleurs constaté un inhabituel pic de méthane dans l’air. En effet, la concentration de ce gaz a augmenté de 10 à 15 %, atteignant 2,3 ppm - partie par million - au lieu des 2 ppm relevées en moyenne. 📈
La cause ? Les fameuses fuites des gazoducs.
Habituellement, de faibles quantités de méthane sont naturellement relâchées dans les océans. Le gaz se dissout ensuite dans l’eau à condition que la profondeur soit entre 100 et 200 mètres. 🌊
Or, en cas de faibles profondeurs - comme c’est le cas ici - le méthane est évacué par des bulles atteignant la surface de l’eau avant d’atteindre l’atmosphère. La fuite de Nord Stream était donc visible par des cercles de bulles allant de 200 à 1 000 mètres de diamètre.
À l’heure actuelle, la dispersion du gaz cessé grâce à un colmatage naturel. Ulrich Lissek, porte-parole de l'opérateur de Nord Stream 2 annonce que « la pression de l’eau a plus ou moins fermé le gazoduc, de sorte que le gaz qui est à l’intérieur ne peut pas sortir ».
👋 Bonne nouvelle : malgré l’émission de dizaines de milliers de tonnes de gaz, il reste bel et bien du méthane à l’intérieur des deux gazoducs. De plus, ces fuites semblent avoir eu de faibles répercussions sur la faune locale.
Maintenant que les fuites sont colmatées, les tuyaux sous-marins situés à 70 mètres de profondeur vont pouvoir être inspectés. 🔎
Au-delà de s’assurer de la fin de l’accident et de tenter de réparer les dégâts, les experts vont pouvoir déterminer la cause de ce dernier.
D’après les premières informations, ce phénomène a été provoqué par des explosions au large de l’île danoise de Bornholm. 💥
En effet, un institut de sismologie suédois a enregistré deux explosions sous-marines :
👉 Pour vous donner une idée, ces explosions sont équivalentes à des charges « de centaines de kilos » de TNT précise le rapport commun de la Suède et du Danemark.
En effet, les pipelines en acier étant relativement neufs et ce type d’accident étant extrêmement rare, les experts penchent fortement pour la thèse du sabotage.
Alors que la guerre en Ukraine fait encore rage, tous les regards se tournent vers la Russie.
Pourtant, cette dernière nie toute implication, allant même jusqu’à accuser les États-Unis. En effet, le 7 février dernier, Joe Biden songeait à « mettre fin » au Nord Stream 2. ❌
Mais quel est l’intérêt pour Moscou d’attaquer les réseaux Nord Stream tous deux hors-service ? 🧐
La Russie pourrait y retrouver son intérêt en amenant le conflit sur le sol européen. Vus comme des moyens de pression, les gazoducs pourraient ainsi semer la discorde entre les Occidentaux et par conséquent les désengager du conflit ukrainien, laissant le champ libre aux russes. ⚔️
Nous le savons : les activités humaines ont augmenté la concentration du méthane devenant ainsi l’un des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.
En effet, le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) estime qu’une tonne de méthane a un pouvoir réchauffant 84 fois supérieur à celui d’une tonne de CO2, et ce, sur une durée de 20 ans.🌡
L’impact est donc conséquent, surtout que chaque année, ce sont 600 millions de tonnes de méthane qui sont relâchées dans l’atmosphère par l’homme. Pire : en 2019, les rejets de CH4 ont atteint un seuil jamais vu depuis 800 000 ans.
Par ailleurs, une étude du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives démontre que 22 % des émissions de méthane proviennent de l’exploitation du pétrole et du gaz.
👉 Pour limiter le réchauffement à + 1,5 °C, 100 pays représentant 70 % de l’économie mondiale - dont l’UE - se sont engagés à réduire de 30 % ses émissions de méthane d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990.
Malgré la faible chance de subir une nouvelle fuite de l’envergure de Nord Stream, celles liées à ces types d’installations ne sont pourtant pas inexistantes.
Chaque année, les fuites lors des processus d’extraction d’énergies fossiles sont à l’origine de l’émission de 50 à 70 millions de tonnes de méthane. 💥
Désormais visibles sur les images satellites, ces fuites ont été cartographiées par des chercheurs du CNRS. Ils ont repéré 1 800 panaches de méthane dans le monde, représentant 12 milliards de mètres cubes de méthane par an. Cela équivaut à la circulation annuelle de 20 millions de voitures. 🚗
D’après Philippe Bousquet, directeur du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, les industriels ont plusieurs solutions à leur disposition [Libération] :
👉 Déjà en 2020 et pour éviter tout risque d’attaque, l’OTAN recommandait de renforcer la surveillance des infrastructures énergétiques « afin d’accroître la résilience » des pays.
L’Europe importe 90 % de son gaz, dont plus de 40 % provient de la Russie - le reste est fourni par la Norvège, l’Algérie, le Qatar et les États-Unis. Au troisième trimestre 2021, 77 % des importations étaient effectuées via les gazoducs. 👀
Ces fuites démontrent alors la faiblesse du système énergétique européen sur plusieurs points :
Dès lors, l’Europe - et notamment la France - doit lutter contre cette crise énergétique en stoppant sa dépendance à la Russie. Comment ? En diversifiant ses sources d’approvisionnement.
Il est dangereux de miser uniquement sur un fournisseur unique de gaz naturel. C’est pourquoi, dès la fin de l’année, l’UE s’engage à offrir à ses États membres au moins trois sources de gaz différentes. 👋
Ces sources peuvent prendre plusieurs formes :
👉 Action et réaction ! Le lendemain du possible sabotage - le 27 septembre - la Pologne, la Norvège et le Danemark ont inauguré le Baltic Pipe. Ce nouveau gazoduc permet de diminuer la dépendance au gaz russe des Polonais et des Européens.
Vous souhaitez participer à l’effort collectif ? Engagez votre entreprise dans la réduction de vos émissions en réalisant un bilan carbone. 💪
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🚀 Pour aller plus loin :