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Écologie
Le sable provient principalement de la désagrégation des roches, causée par l’érosion (vent, pluie, gel, variations de température) au fil de millions d’années.
Le sable est issu de l’altération de matériaux d’origine minérale (roches) ou organiques (coquilles d’animaux), lui offrant ainsi divers atouts :
Ces fragments sont transportés par les rivières jusqu’aux littoraux, déserts ou fonds marins (source : Université PSL (Paris Sciences & Lettres)). Sa composition varie selon l’origine des roches (souvent du quartz). Le sable est donc un produit lent, façonné par la nature sur des temps géologiques très longs.
Mélangé avec du gravier, le sable est un composant essentiel permettant de créer le granulat utilisé pour la fabrication du béton. Très solide et peu coûteux, il est indéniable que le domaine de la construction ne peut se priver de cette ressource (construction de bâtiment, de routes, de pont, etc.). La vie moderne dépend donc en grande partie de cette ressource naturelle.
Toutefois, le sable exploitable n'est pas une ressource renouvelable et n'est donc pas accessible en quantité illimitée. Effectivement, une grande partie du sable n'est pas adaptée ou accessible pour un usage industriel.
Il n'est pas possible d'utiliser tous les types de sable pour la construction ou à des fins industrielles.
Par exemple, les grains du désert sont trop petits et ronds pour être utilisés dans la production de béton. C'est pourquoi les sables des rivières et des plages, ainsi que ceux continentaux, sont soumis à une telle pression (source : The Conversion, 2019).
Actuellement, on identifie trois types de sable qui sont exploités par l'Homme :
Le sable marin est plutôt exploité par nécessité économique, car les ressources terrestres s'épuisent progressivement.
L'extraction marine représente aujourd'hui une solution de substitution face à la raréfaction des gisements continentaux, mais elle pose des défis environnementaux majeurs.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le sable ne se limite pas à son rôle paysager. Ses propriétés en font un matériau clé, aussi bien dans la fabrication de nos objets du quotidien (téléphones, microprocesseurs, cosmétiques…) que dans la construction, où il est indispensable à la production de béton, de verre et d’autres matériaux.
On peut identifier uniquement deux méthodes d'extraction du sable, en se basant sur les ressources disponibles sur terre ou en mer :
Type | Détail |
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Extraction terrestre
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L'exploitation à ciel ouvert utilise des pelles mécaniques, chargeurs frontaux et convoyeurs. Elle concerne les carrières terrestres (200 millions de tonnes/an) ainsi que les berges et anciens lits de rivières. |
Extraction marine
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Le dragage s’effectue à l’aide de dragues à godets ou d’équipements d’aspiration montés sur des barges. Deux techniques : la drague à benne preneuse (encore répandue en France) et la drague à élinde traînante pour aspirer le sable des fonds marins. |
Pendant longtemps l’extraction terrestre, l'extraction terrestre dans des carrières de sable et des mines terrestres constituait la préférence prédominante. Aujourd'hui, les rivières et les fonds marins sont devenus des zones d'exploitation privilégiées.
La France se distingue par sa diligence dans l'exploitation du sable, et l'extraction de ce dernier est effectivement régie par une législation française (source : Radio France, 2025). C'est parce que l'exploitation des ressources maritimes est régie par le code minier. Cela indique qu'elle est sous la supervision des autorités gouvernementales et fait l'objet d'une surveillance environnementale. Toutefois, cela ne semble pas diminuer la pression sur la ressource et il est à noter que la France figure toujours parmi les principaux producteurs de sable mondialement (source : Statista, 2024).
La corruption administrative, l’exploitation des travailleurs et la mise en danger des populations profitent aux entreprises des principaux pays producteurs, où la réglementation est souvent laxiste. Ces acteurs tirent avantage d’un encadrement minimal et de conditions précaires, exploitant une ressource perçue comme gratuite, ce qui leur permet de contourner les rares règles existantes à travers le monde.
Cette hausse serait liée à la croissance démographique, à l’évolution des modes de consommation et au développement économique, menaçant ainsi cette ressource naturelle.
La première conséquence de l’extraction du sable est environnementale avec une destruction irréversible de l’écosystème marin et une disparition d’espèces marines ou littorales, avec des effets en cascade. En effet, l'extraction de sable a des répercussions sur l'environnement et contribue même à l'aggravation de divers phénomènes :
On ne connaît pas exactement les quantités de sable qui restent – même si certaines estimations évoquent un volume de sable de 120 millions de milliards de tonnes (source : Conflits : Revue de Géopolitique). Pour rappel, l'ensemble des réserves de sable dans le monde sont loin d'être exploitables.
Néanmoins, face à une population en croissance et à des besoins qui augmentent, l'épuisement conjugué à la pénurie de cette ressource entraîne une augmentation des coûts économiques – présageant une crise du sable dans les années à venir.
Dans un rapport publié en 2022, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) tire la sonnette d'alarme face à une consommation de sable vertigineuse, qui excède largement les capacités naturelles de renouvellement. L’objectif ? « Éviter une crise ».
La principale avancée réside dans la reconnaissance du sable par l’ONU comme une “ressource stratégique” nécessitant une gestion rigoureuse.
En effet, le sable est directement ou indirectement lié aux 17 objectifs de développement durable (ODD) pour deux raisons :
Par conséquent, la diminution des réserves de sable devrait accentuer les pressions environnementales existantes.
Les conclusions du rapport de l’ONU sont sans équivoque : pour encadrer plus efficacement l’exploitation du sable, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (source : UN News, 2022) recommande notamment :
d’attribuer au sable un prix reflétant sa véritable valeur environnementale, en tenant compte des services écosystémiques qu’il rend (protection contre les tempêtes, habitat pour la biodiversité, filtration de l’eau, etc.) ;
de promouvoir une économie circulaire reposant sur le recyclage des matériaux de construction plutôt que l'extraction continue, notamment sur les plages ;
de renforcer les réglementations encadrant cette ressource et de mettre en place une gouvernance concertée entre les États ;
de sensibiliser et accompagner les autorités locales et de mobiliser les acteurs du secteur autour de pratiques durables.
L’enjeu est donc planétaire puisque certaines régions du monde sont déjà à sec. Or, d’ici 2060, le sable consommé proviendrait majoritairement de l’urbanisation des pays africains et asiatiques.
Révolutionner l'économie du sable par la circularité : la première solution consiste à abandonner la logique linéaire (extraire-produire-jeter) pour une approche circulaire (extraire-produire-réutiliser). Cela implique d'interdire la mise en décharge des déchets minéraux et d'encourager massivement la réutilisation du sable dans les marchés publics.
Développer des alternatives matérielles et constructives : des substituts viables existent : terre, bois, paille, verre, matériaux biosourcés, roche concassée, ou "sable minéral lourd" issu des résidus miniers. Ces alternatives réduisent la dépendance au sable tout en orientant le BTP vers plus de durabilité. L'éco-construction doit devenir la norme, privilégiant des bâtiments moins gourmands en ressources.
Optimiser l'usage de l'espace : selon l'étude de NewScientist (2022), la réduction la plus efficace passerait par la diminution des surfaces au sol par personne et par bâtiment : partage des bureaux, mutualisation des espaces. Le principe : bâtir moins et moins grand. Cette approche contraste avec l'émergence de techniques ultra-consommatrices comme la poldérisation (création de terres artificielles sur mer), utilisée à Singapour et Dubaï, qui représente désormais le second usage mondial du sable après la construction.
Protéger les sites critiques par une gouvernance stricte : l'extraction sur les plages devrait être interdite, cruciales pour la protection de l’érosion côtière, tout en réglementant drastiquement le dragage marin. Cela nécessite une gouvernance internationale avec des normes mondiales, une cartographie des ressources et l'implication de toutes les parties prenantes pour éviter les solutions uniformes inadaptées aux spécificités locales.
UN News, 2024, https://news.un.org/fr/story/2022/04/1119012
À la découverte du sable… 1, Université PSL (Paris Sciences & Lettres), https://geofestival.minesparis.psl.eu/bzh/lib/exe/fetch.php/10_panneaux_geofestival_bzh_0_.pdf
Extraction du sable marin : le fléau invisible | France Culture, Radio France, 2025, https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-reportage-de-la-redaction/extraction-du-sable-marin-le-fleau-invisible-9342124
L'extraction de sable marin – "Nous croyions qu'il …, controverses – Mines, https://controverses.minesparis.psl.eu/public/promo15/promo15_G5/www.controverses-minesparistech-1.fr/_groupe5/index.html
Le sable, une ressource essentielle en voie de disparition, The Conversion, 2019, https://theconversation.com/le-sable-une-ressource-essentielle-en-voie-de-disparition-122094
Chaque année, six milliards de tonnes de sable sont extraites du milieu marin, Le Monde, 2023, https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/09/07/chaque-annee-six-milliards-de-tonnes-de-sable-sont-extraites-du-milieu-marin_6188269_3244.html
We are running out of sand and global demand could soar 45% by 2060, New Scientist, 2025, https://www.newscientist.com/article/2313170-we-are-running-out-of-sand-and-global-demand-could-soar-45-by-2060/
Les enjeux de l'extraction du sable, l'exemple de l'Asie du Sud …, Conflits : Revue de Géopolitique, https://www.revueconflits.com/les-enjeux-de-lextraction-du-sable-lexemple-de-lasie-du-sud-est