La difficile équation de la sobriété numérique
La sobriété numérique vise à minimiser l’impact environnemental lié à notre usage du numérique. Un concept qui se heurte pourtant à de nombreux défis.
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Les « crédits carbone » sont une unité créée dans le cadre du Protocole de Kyoto (1997). Celui-ci contraignait ses signataires à limiter les émissions de six gaz à effet de serre (GES) et le dioxyde de carbone (CO2). Les signataires du protocole pouvaient ainsi le faire à travers la mise en place d’un marché carbone : notamment via son « Mécanisme de Développement Propre », également connu sous le nom de « MPD ».
Le marché des crédits carbone, ou « quotas de CO2 » représente un marché réservé aux pays ainsi qu’aux entreprises -on appelle les réductions d'émissions de CO2 des crédits carbone. Ceux-ci sont transformés en une monnaie (à savoir les « CO2 Coins »). Pour y voir plus clair, un crédit carbone est toujours égal à une tonne de CO2 : c’est donc ce qu’on appelle un « quota de CO2 » ou « allowance » en anglais.
Fin 2015, la Conférence de Paris sur le climat a abouti à l’adoption d’un premier accord universel sur le climat pour maintenir la température globale en dessous de 2 °C et ainsi limiter le dérèglement climatique et ses effets.
💵 Les crédits carbone ont donc un prix : il varie généralement entre 0,50 euros et 30 euros.
En Europe, les pays doivent respecter un quota maximum d'émissions de CO2. Pour l’année 2020, il s’agissait environ de 450 millions de tonnes de CO2 pour la France, c’est-à-dire 20% de moins que les 564 millions de tonnes de l'année 1990 !
Un système d’achat crédit carbone a donc été mis en place : en effet, si un pays émet plus que ses quotas autorisés, ce pays va devoir acheter des quotas à des pays qui ont émis moins de CO2. Ceux-ci peuvent donc revendre leurs quotas « en trop ». Et, pour que la vente puisse s'effectuer d'un pays à un autre, la notion de quota est juridiquement définie : on parle d'« Allowance Amount Unit ». Les états achètent et vendent donc leurs AAU en fonction de leurs besoins.
Si l'entreprise participante émet moins que son quota, elle peut, dans l’autre sens, vendre la quantité qui lui reste à émettre. Au contraire, si elle dépasse son quota, elle doit donc, comme vu plus haut, acheter des émissions supplémentaires. De cette façon, l’entreprise est toujours encouragée à émettre moins de gaz à effet de serre.
Pour les six secteurs industriels soumis aux quotas de CO2 (à savoir : production d'énergie, ciment, verre, métaux ferreux, industries minérales, pâtes à papier), le marché « EU-ETS », les industriels achètent et vendent leurs quotas de CO2. Cette fois-ci, la définition juridique du quota change : on parle ici de « European Allowance Unit » (EAU) ou aussi « Europe Emission Allowance ». Bref, les entreprises et industriels peuvent acheter et vendre des crédits carbone.
La compensation carbone volontaire permet aux organisations de contribuer aux objectifs de développement durable et de neutralité carbone. Elle permet également de participer à la solidarité internationale et d’accélérer la transition bas carbone à l’échelle mondiale ; par conséquent, c’est une opportunité pour les entreprises d’affirmer leur leadership sur les questions climatiques et environnementales. Cela explique pourquoi les organisations et notamment les entreprises se décident à soutenir des projets de compensation carbone. Pour maximiser pleinement cet investissement, il est en effet indispensable de privilégier les crédits qui soient pertinents pour votre structure, qui génèrent des co-bénéfices (biodiversité, socio-économique, ODD...) et surtout qui bénéficient d’une certification robuste et reconnue.
Alors que de plus en plus d’entreprises s’engagent à atteindre la neutralité carbone, notamment grâce à l’achat de crédits carbone, on assiste à de nombreuses critiques sur ce mécanisme de compensation des crédits carbone au sein des entreprises : ce système n’échappe pas à des critiques concernant le Greenwashing. Les entreprises qui achètent des crédits de carbone afin de réduire leur empreinte carbone peuvent financer des projets qui réduisent ou éliminent les émissions, comme la lutte contre la déforestation à travers le reboisement, les énergies renouvelables ou la préservation des zones dites humides.