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De nombreux leviers d'action existent pour les individus souhaitant réduire leur impact environnemental - et plus spécifiquement, leur empreinte carbone. Parmi eux : le choix des banques éthiques.
De fait, la contribution des banques à la mécanique alimentant le réchauffement climatique n'est pas négligeable.
Selon Oxfam, l'argent placé en banque peut facilement devenir le premier poste d'émissions de CO2 à l'échelle individuelle. Et pour cause : certaines banques utilisent ces fonds pour investir dans des projets relatifs à l'exploitation des énergies fossiles, par exemple.
Dans ce contexte, opter pour une banque éthique peut permettre à chacun d'entre nous de mettre un terme au financement de telles initiatives, tout en contribuant à l'économie sociale et solidaire.
Mais qu'est-ce qu'une banque éthique (parfois désignée sous le nom de "banque verte") ? En quoi ce type d'établissement s'avère-t-il plus éco-responsable ? Quelle est la banque la plus éthique ? Les néobanques sont-elles des banques éthiques ?
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Banque éthique, banque verte, banque solidaire et responsable... La terminologie est très variée. Pourtant, l'ensemble de ces expressions désignent la même chose. Détails ci-dessous.
Selon la FEBEA (Fédération Européenne de Finances et Banques Éthique et Alternatives), une banque éthique est un établissement financier priorisant le "bien commun" dans le cadre de ses activités. Concrètement, une banque éthique n'a pas pour objectif de maximiser son profit à tout prix. Pour cette raison, les fonds à sa disposition sont prioritairement investis dans des projets culturels, sociaux et environnementaux, de sorte à contribuer au développement de l'économie sociale et solidaire.
En bref, une banque éthique propose à ses clients des comptes, des produits d'épargne ou des crédits ayant un impact culturel, social et/ou environnemental positif.
La Nef (Nouvelle Économie Fraternelle) dispose d'un système coopératif, par exemple. Cette banque place ses sociétaires au cœur de son fonctionnement. Dans les faits, les décisions prises sont donc collectives. Le but : permettre à chacun de savoir comment son argent est utilisé.
Les banques éthiques s'adressent aux particuliers comme aux entreprises. Elles permettent aux premiers de "choisir" la manière dont leur épargne sera investie, et aux seconds d'obtenir des financements de la part d'un établissement bancaire soucieux de la cause environnementale.
Les banques éthiques demeurent relativement peu nombreuses à l'heure actuelle - même si elles tendent à se multiplier depuis quelques années. Pourtant, il est intéressant de noter que ce type de banque ne date pas d'hier.
En vérité, le modèle de la banque verte a vu le jour dans les années 1970-1980 avec la création de la Nef.
Créée en 1978 sous forme d'association, la Nef s'est inspirée de la banque éthique allemande GLS Bank. Après avoir été placée sous la tutelle du Crédit Coopératif en 1984, elle se rapproche de la Banca Etica (Italie) et de la FIARE (Espagne), pour créer un système bancaire alternatif à l'échelle européenne.
En 2001, la FEBEA (Fédération Européenne des Banques Éthiques et Alternatives) voit le jour et développe trois outils à destination de ses membres :
Pas forcément. De nombreuses néobanques clament leurs engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Attention, cependant : toutes les néobanques ne sont pas forcément des banques éthiques.
Une néobanque est une banque digitale accessible uniquement via une application sur smartphone. Elle se distingue d'un établissement bancaire "classique", dans la mesure où elle présente une offre de services restreinte, laquelle lui permet en revanche de gagner en simplicité, en souplesse, ainsi qu'en attractivité tarifaire.
Pour rappel, le fonctionnement d'une banque éthique repose sur trois principes fondateurs :
Or, une néobanque ne repose pas nécessairement sur ces principes. En outre, dans la plupart des cas, les néobanques sont des établissements de paiement (ou "comptes sans banque"). Elles ne disposent donc pas d'une licence bancaire, et ont besoin du soutien d'une banque intermédiaire en vue d'assurer la sécurisation des dépôts.
D'où la problématique suivante : le caractère "éco-responsable" d'une néobanque dépend en grande partie de la banque au sein de laquelle elle dépose ses fonds et de ce que cette dernière choisit d'en faire.
Un exemple ? La néobanque Green-Got, une alternative bancaire finançant la transition écologique et énergétique grâce à l'argent de ses membres. Cette dernière est adossée au Crédit Mutuel Arkéa, devenue entreprise à mission en 2022.
De façon générale, de plus en plus d'individus et d'entreprises manifestent la volonté d'opérer des choix en accord avec leurs valeurs et les causes qui leur tiennent à cœur. Parmi elles, la lutte contre le changement climatique.
Alors, comment agir ? Encore une fois : les leviers d'action sont multiples. Cependant, pour agir "à grande échelle", il est nécessaire de s'associer à des initiatives collectives.
Sachez donc que le fait d'opter pour une banque éthique est une façon de vous investir au sein d'une initiative collective. À tout le moins, de participer à ne plus financer des banques qui n'agissent pas en faveur de la transition écologique.
Avez-vous seulement connaissance des projets financés par l'argent que vous avez déposé à la banque ?
Il y a fort à parier que non. Pourtant, le constat dressé au sujet des banques françaises est alarmant... Selon le rapport Banking on Climate Chaos publié début 2023, les neuf principales entreprises pétrolières et gazières américaines et européennes ont reçu 11,9 milliards de dollars de financement de la part des banques de l'Hexagone l'an passé.
Les ONGs les Amis de la Terre et Reclaim Finance - pour ne citer qu'elles - accusent ainsi les banques françaises d'incarner l'un des principaux soutiens au maintien de l'exploitation des énergies fossiles.
Pour rappel, l'exploitation des énergies fossiles constitue l'une des principales sources d'émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement climatique.
Pour l'ONG Greenpeace - qui s'appuie elle-même sur l'analyse de l'association Reclaim Finance - aucune banque n'est "100% vertueuse", mais certains établissements bancaires parviennent tout de même à se détacher du lot.
Voici donc le top 4 des banques éthiques en 2024.
Si la Nef n'est pas une banque à proprement parler - dans la mesure où il est impossible d'y ouvrir un compte courant et d'y obtenir une carte bleue - elle demeure l'organisation la plus sûre pour solliciter un livret d'épargne s'inscrivant dans le cadre d'une économie sociale et solidaire.
Créée en 1978, la Nef a d'abord été une association. À l'époque, elle réunissait des épargnants préoccupés par le manque d'intérêt des banques à l'égard des projets à vocation écologique et solidaire. Aux prémices de la finance éthique, ces épargnants ont fondé la Nef dans le but de parvenir à financer lesdits projets eux-mêmes.
En 1984, la loi bancaire a toutefois contraint la Nef à solliciter un agrément auprès de la Banque de France.
La loi bancaire n°84-46 du 24 janvier 1984 se trouve à l'origine du cadre universel dans lequel évolue le système bancaire français. Concrètement, elle a défini la notion d'établissement financier, ainsi que les activités qui y sont spécifiquement exercées. Aux yeux de la loi de bancaire de 1984, les banques sont des établissements financiers recevant les dépôts de leurs clients (qu'ils doivent leur restituer sur demande). À l'inverse, les sociétés financières perçoivent des investissements en capital, mais pas de dépôts à vue.
La Nef telle que nous la connaissons aujourd'hui - en tant que société financière - voit ainsi le jour en 1988.
À date, la Nef est l'établissement bancaire disposant de la plus faible intensité carbone, selon Greenpeace. Cela signifie qu'elle est l'établissement financier émettant le moins d'émissions de gaz à effet de serre (GES) pour chaque euro dépensé. En outre, elle se trouve à l'origine de la création du collectif pour une transition citoyenne survenue en 2021.
En 2018, la Nef réunissait pas moins de 40 000 sociétaires.
À la différence de la Nef, le Crédit Coopératif propose l'ensemble des services bancaires traditionnels : compte courant, compte épargne, prêt immobilier, etc. Il appartient au groupe BPCE.
Il faut souligner que la Nef est “adossée” au Crédit Coopératif. En effet, en 1988, l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution) a exigé de la Nef qu’elle soit “adossée” à un établissement bancaire de taille plus importante. Dans ce contexte, le Crédit Coopératif garantit la liquidité et la solvabilité de la Nef auprès de la Banque de France, tout en veillant au respect de ses obligations réglementaires. Si la Nef préserve une autonomie de gestion, il faut signaler que la coopérative a effectué une demande d'autonomie auprès des autorités bancaires en juin 2022. Ceci lui permettrait de ne plus dépendre de grands groupes systémiques.
Fondé en 1938, le Crédit Coopératif s'inscrit lui aussi dans une logique sociale et solidaire. Il propose notamment un livret Développement Durable et Solidaire (comme la Banque Postale), qui permet à tout individu d'épargner, tout en soutenant le financement de l’Economie Sociale et Solidaire, des PME et des travaux d’économie d’énergie. De plus, le Crédit Coopératif a contribué à la loi Hamon de 2014 (ou loi Économie Sociale et Solidaire).
La Banque Postale a vu le jour en 2005, suite à la transformation juridique d’Efiposte. Le but était d’assurer la gestion financière des encours de dépôts à vue de La Poste, tout en créant une filiale à statut bancaire capable de porter la totalité des dépôts et des crédits de sa clientèle.
Tout comme le Crédit Coopératif, la Banque Postale permet d'ouvrir un livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS).
Si l'intensité carbone de la Banque Postale demeure à améliorer, il faut souligner que l'établissement se trouve à l'origine d'initiatives intéressantes sur le plan écologique.
En 2015, la Banque Postale a lancé sa première édition du "Fonds Carbone" - aujourd'hui appelé "Fonds impact climat et biodiversité". Il s'agit d'un dispositif de monétisation de son empreinte carbone, destiné à soutenir son processus de décarbonation.
Helios appartient à la fameuse catégorie des "néobanques" que nous évoquions plus tôt. Mentionnée par le rapport de Greenpeace, Helios a pour objectif de "dépolluer la banque".
Cette néobanque offre la possibilité d'ouvrir un compte courant et garantit la transparence de l'établissement quant aux projects financés. Sa promesse : seules les initiatives en faveur de la transition écologique sont susceptibles de faire l'objet d'un financement. Parmi elles, l'agriculture durable, la mobilité bas-carbone, l'efficacité énergétique, la préservation des écosystèmes, le déploiement des énergies renouvelables ou encore le traitement des déchets.
Grâce à cette politique, depuis 2021, 109 769 tonnes de CO2 auraient ainsi été évitées. De même, 6 000 000 euros ont été investis dans des projets destinés à accélérer la transition écologique.
En 2022, les comptes de la banque Helios présentaient une intensité carbone estimée à 148 kgCO2e/K€ - la plus faible, toute banque française confondue.
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