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Les solutions de Greenly
D'après la plateforme gouvernementale Notre-environnement, les transports sont à l’origine de 30 % des émissions nationales (soit 126 millions de tonnes de CO2e) et constituent ainsi le premier secteur contributeur à l'empreinte carbone française.
Privilégiés pour leur praticité et leur rapidité, l'avion et la voiture sont pourtant de gros contributeurs au réchauffement climatique. Mais l'un vaut-il mieux que l'autre ?
Pour y voir plus clair, Greenly s’est penché sur leur empreinte carbone. D’un point de vue environnemental, faut-il favoriser la voiture ou l’avion ?
Selon les Chiffres fournis par le Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, l’empreinte carbone des transports se décompose comme suit :
En définitive, conformément à ces estimations, plus de la moitié de l'empreinte carbone de ce secteur serait donc imputable à la voiture. Un constat qui n'est finalement pas surprenant : d'après l'Insee, en 2017, 74 % des actifs en emploi qui se déplaçaient pour rejoindre leur lieu de travail utilisaient leur voiture (16 % prenant les transports en commun, et 8 % recourant à la marche et au vélo). Plus frappant encore : la voiture représentait pas moins de 60 % des déplacements domicile-travail, pour des distances pourtant inférieures à 5 kilomètres. Un constat qui s'explique en partie par la moindre densité des réseaux de transports en commun au sein des zones les moins urbanisées.
En 2022, selon le baromètre d’Alphabet France en partenariat avec l'Ifop, 75 % des actifs français utilisaient leur voiture pour se rendre au travail ou réaliser des trajets d'ordre professionnel. Le manque de choix en matière de solutions alternatives, l’autonomie et la rapidité constituant des arguments en faveur de l'usage de la voiture.
Mais qu’en est-il d’un point de vue écologique ?
Une voiture thermique est un véhicule fonctionnant grâce à un carburant issu des énergies fossiles.
Selon l’ADEME, une voiture à essence engendrerait l’émission de 218 gCO2e par km - l’équivalent de 2 km en bus thermique et de 74 km en TGV.
Dans le détail :
Par ailleurs, en 2022, les distances parcourues par les voitures françaises étaient en hausse de 9,9 %. De même, le parcours annuel moyen augmentait de 9,2 %, à 11 960 km par véhicule.
Une voiture électrique est un véhicule recourant à un moteur électrique pour tout ou partie de sa propulsion. Au sens du site Connaissances des Énergies, on distingue les voitures 100 % électriques, les voitures hybrides rechargeables et les voitures à prolongateur d'autonomie.
Selon l'ADEME, une voiture électrique engendrerait ainsi l'émission de 103 gCO2e par km.
Dans le détail :
Au 1er janvier 2023 en France, les voitures électriques comptaient pour seulement 1,5 % du parc automobile français. Un chiffre bas, mais en progression.
De fait, toujours selon le site du Ministère de la transition écologique, la part des motorisations électriques et hybrides rechargeables a représenté 21,2 % des ventes en France en 2022, contre 18,0 % en 2021.
Une tendance lente (trop lente ?) à l'accroissement, qui irait a priori dans le bon sens, ainsi que le souligne Carbone4.
NB : Ces performances ne doivent toutefois pas constituer un prétexte à la surexploitation de la voiture électrique, au risque de produire un effet rebond. De même, chercher à répliquer les modèles de voiture les plus imposants (type SUV) au format électrique s'avérerait sans doute contre-productif, dans la mesure où la masse du véhicule impacte directement la quantité d'énergie nécessaire pour le faire fonctionner. Même au format électrique, les voitures au gabarit important s'avéreraient donc très consommateurs en énergie.
D’après l’ADEME, en 2019, les émissions induites par les vols intérieurs et internationaux au départ de la France s’élevaient à 24,2 millions de tonnes de CO2e (soit 85 % d'augmentation depuis 1990). Pour se faire une idée, ceci correspondait - toujours selon l'ADEME - à 5,3 % des émissions globales de la France.
Selon le simulateur de l’ADEME, emprunter l'avion reviendrait à émettre 259 gCO2e par km.
Dans le détail :
Les émissions du transport aérien sont principalement liées à la consommation de kérosène, qui émet 3,01 kg de CO2 par litre. Au total :
Nous l'avons vu plus haut : pour évaluer correctement l'impact environnemental de nos modes de transport, il faut étudier ce dernier sur l'ensemble de leur cycle de vie. On ne peut pas, par exemple, se contenter de dresser des comparaisons sur la base du niveau de consommation de carburant - même si cet aspect compte bien évidemment.
Le problème, c'est que les impacts environnementaux de nos modes de transport ne se cantonnent pas uniquement aux émissions de CO2 ou de gaz à effet de serre en général.
De la même manière, si on souhaite évaluer convenablement l'impact de nos modes de transport sur le long terme, il est impératif de se pencher sur les implications de la construction des infrastructures qui permettent à certains d'entre eux de fonctionner : les aéroports, les gares, les voies ferrées, etc.
En 2022, Carbone4 a tenté de produire une estimation à court et long terme de l'impact carbone de nos différents moyens de transports, pour une fourchette de distance parcourue entre 400 et 1000 kilomètres (voir tableau ci-dessous). Or, les chiffres communiqués tenderaient à démontrer que si l'impact de la construction n'est pas négligeable, il ne vient pas modifier le classement des modes de transport les plus polluants.
L'avion court courrier occuperait ainsi la tête du podium. Talonné de près par le véhicule thermique (utilisé pour de l'autosolisme, c'est-à-dire par un seul usager).
Mode de transport | Intensité carbone à court terme (hors construction) | Intensité carbone à long terme (avec construction) |
---|---|---|
Avion court-courrier | 262 gCO2e/passsager.km | 264 gCO2e/passsager.km |
Voiture thermique - autosolisme | 173 gCO2e/passsager.km | 240 gCO2e/passsager.km |
Voiture électrique - autosolisme | 18 gCO2e/passsager.km | 112 gCO2e/passsager.km |
Voiture thermique | 79 gCO2e/passsager.km | 109 gCO2e/passsager.km |
Voiture électrique | 8 gCO2e/passsager.km | 51 gCO2e/passsager.km |
Autocar | 28 gCO2e/passsager.km | 30 gCO2e/passsager.km |
TGV | 3 gCO2e/passsager.km | 10 gCO2e/passsager.km |
En dépit de la complexité du sujet, on peut donc raisonnablement estimer que ni l'avion ni la voiture ne constituent des moyens de transport écologiques. L'un ne vaut pas véritablement mieux que l'autre. Dans la mesure du possible, mieux vaut les éviter.
Selon l'ADEME, le train engendrerait 2,93 gCO2e par km. Dans le détail :
Le bilan du TER, lui, serait légèrement plus élevé, avec 27,7 gCO2e par km. Même son de cloche, en revanche, du côté de la répartition de cette empreinte carbone :
Dans un cas comme dans l'autre, l'impact carbone est nettement plus faible que celui de l'avion ou de la voiture. En ce sens, le train et le TER constituent de bonnes alternatives.
Le problème, hélas, c'est que ces deux modes de transport ne permettent pas toujours de répondre aux besoins des usagers : trop chers (notamment dans le cas du TGV), trop peu développés dans certaines zones... Sans compter le fait que de nombreuses destinations lointaines ne sont simplement pas accessibles en train pour des raisons évidentes. Si vous souhaitez rallier le Chili, le Japon ou encore la Thaïlande par exemple, il vous sera difficile de vous passer de transport aérien.
À ce stade, il convient donc d'opérer un arbitrage personnel. Bien sûr, dans le contexte du réchauffement climatique, celui-ci fait aujourd'hui l'objet de débats virulents. Certains estiment qu'il relève de notre responsabilité à l'égard de la collectivité de renoncer à certains projets personnels, lorsque ceux-ci sont synonymes d'un lourd impact carbone qui peut être évité sans causer de dommage (à l'image des voyages purement touristiques requérant l'usage de l'avion). De l'autre côté, certains jugent qu'une modération du trafic aérien constituerait, au moins dans un premier temps, une piste davantage consensuelle et donc susceptible de porter rapidement ses fruits à court terme - alors que l'urgence de réduire nos émissions à court terme se fait particulièrement sentir.
Car le problème, c'est bien que les tendances ne sont pas bonnes.
Pour plus de détails quant aux problématiques posées par le sujet de l'aérien, n'hésitez pas à consulter le débat organisé par le journal Le Figaro, entre Charlène Fleury, coordinatrice du réseau Rester sur terre, et Marc Cottignies, ingénieur expert au service transport et mobilité de l'ADEME.
Bien que ça soit regrettable, on ne peut malheureusement pas toujours couper à l'usage de la voiture non plus. C'est le cas, notamment, au sein des zones moins densément peuplées et trop souvent mal desservies par les réseaux de transport en commun.
Dans ce contexte, si le recours à la voiture est inévitable, on peut cependant tâcher d'optimiser son usage au maximum. En proposant, par exemple, son véhicule au covoiturage, afin de permettre de "rentabiliser" l'impact carbone qui découlera de ce trajet. De fait, l'un des principaux problèmes posés par la voiture ne tient pas tant à la voiture elle-même, mais au fait que l'autosolisme constitue une pratique généralisée. Si nous apprenions à "co-voiturer" davantage, nous réduirions de facto le nombre de véhicules en circulation, ainsi que l'impact environnemental qui leur est attaché.
D'ailleurs, en l'espèce, la "rentabilisation" du voyage effectué vaut également pour le volet financier, puisqu'il permet de répartir la somme nécessaire au trajet entre les différents usagers du véhicule.
NB : Dans un monde idéal, si ce co-voiturage pouvait s'effectuer par l'intermédiaire de véhicules électriques, le rendement CO2 serait encore davantage optimisé.
Attention, toutefois : bien que le co-voiturage puisse parfois s'organiser de manière très informelle (entre des amis, des collègues de bureau, etc.), il fait bel et bien l'objet d'une définition juridique, précisée par l'article L3132-1 du Code des transports. En ce sens, veillez bien à prendre connaissance de l'ensemble des modalités préalablement établies au regard de la loi (nature des frais, assurance, etc.). Pour plus d'informations, merci de consulter directement le site du gouvernement.
De même, il est préférable de respecter certains conseils de sécurité pour éviter tout problème. Pensez à les consulter sur les plateformes officielles de mise en relation à des fins de covoiturage. À titre d'exemple, voici ceux partagés par la plateforme Blablacar, qui a notamment mis en place un dispositif de signalement de tout message ou comportement suspect.
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