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Tout savoir sur le réchauffement climatique
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Tout savoir sur le réchauffement climatique

ÉcologieRéchauffement climatique
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Le réchauffement climatique incarne certainement le plus grand défi du XXIe siècle. Mais de quoi s’agit-il précisément ?
Écologie
2024-11-15T00:00:00.000Z
fr-fr

Statuer à nouveau quant à la gravité de la crise climatique est certainement inutile. Si toutefois vous voulez vous tenir au courant des derniers constats en la matière, n'hésitez pas à consulter le « Emissions Gap Report » publié le 24 octobre dernier par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Selon ce document, nous nous dirigerions donc, à date, vers un réchauffement de + 3,1 °C à la fin du siècle - loin, très loin, des seuils maximaux définis par l'Accord de Paris.

Mais que s'est-il donc passé pour que nous en arrivions à pareille situation ? Comment le réchauffement climatique a-t-il été déclenché ? En quoi consiste-t-il ? Quels sont ses mécanismes ? Pourquoi échouons-nous, pour l'heure, à l'enrayer ? Que faut-il craindre de ses conséquences ? Comment lutter efficacement contre ce phénomène ?

Greenly fait le point.

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Qu'est-ce que le réchauffement climatique ?

Réchauffement climatique, définition

Le Larousse définit le réchauffement climatique comme la "modification du climat de la Terre, caractérisée par un accroissement de la température moyenne à sa surface".

Contrairement à ce qu'on dit parfois, ce phénomène n'est pas nécessairement lié à l'activité humaine. Au fil de son histoire, notre planète a pu connaître d'autres réchauffements climatiques que celui dont nous parlons à l'heure actuelle. Des réchauffements qui n'étaient pas liés à l'Homme, pour la bonne et simple raison que celui-ci n'existait pas. Le Maximum Thermique du Paléocène-Éocène (un réchauffement dont nous avons connaissance aujourd'hui) a par exemple été provoqué par l'activité volcanique de cette époque lointaine. A contrario, les bouleversements que nous connaissons en ce début de 21ème siècle sont d'origine humaine. En cause ? L'exploitation massive des énergies fossiles, ayant entraîné une concentration soudaine et excessive de gaz à effet de serre (GES) au sein de notre atmosphère.

Petite précision : le terme de réchauffement climatique est régulièrement utilisé de manière interchangeable avec celui de "changement climatique" ou de "dérèglement climatique". Pourtant, si on veut être rigoureusement précis, l'ensemble de ces désignations ne renvoient pas tout à fait à la même réalité.

En l'espèce, le "changement climatique" ne donne aucune indication quant à la nature du bouleversement à l'œuvre. Cette expression peut être utilisée dans le cadre d'un refroidissement ou d'un réchauffement à l'échelle globale. C'est la raison pour laquelle on parle spécifiquement de "réchauffement climatique" dans le cas présent, car si nous connaissons encore parfois des épisodes de froid extrêmes (en Chine notamment, avec - 48 °C en décembre 2023), la tendance globale est que la température moyenne à la surface du globe augmente de manière continue.

Quant au terme de "dérèglement climatique", celui-ci est rarement privilégié dans la mesure où les dérèglements observés sont multiples. Phénomènes météorologiques d'ampleur, bouleversement des saisons... Les exemples ne manquent pas.
D'ailleurs, il en va de même pour le terme de "changement climatique", régulièrement mis au pluriel par les rapports de l'Organisation des Nations Unies (ONU) ou du GIEC. Ces organisations considèrent que les changements climatiques regroupent l'ensemble des conséquences du réchauffement (sécheresses, canicules, hausse du niveau de la mer, fonte des glaciers, etc.).

Si on devait résumer, nous pourrions donc dire que le réchauffement climatique provoque des changements climatiques, lesquels engendrent de multiples dérèglements climatiques.

Qu'on se comprenne bien : il s'agit de nuances. Parler de "changement climatique" plutôt que de "réchauffement climatique" n'a rien de problématique. C'est seulement moins précis.

Pour en apprendre davantage sur le réchauffement survenu à l'époque du PETM, consultez notre article à ce sujet.

Année Écart avec la température moyenne annuelle en France métropolitaine
2011 + 1,8 °C
2014 + 1,9 °C
2018 + 2,1 °C
2020 + 2,3 °C
2022 + 2,7 °C

Source : Statista

Qu'est-ce que l'effet de serre ?

La planète Terre reçoit en permanence l'énergie émanant de son étoile, le Soleil. Une partie de cette énergie est absorbée par la surface terrestre qui se réchauffe ainsi, produisant à son tour des rayons infrarouges. Ces derniers sont renvoyés vers l'atmosphère, mais partiellement retenus par les nuages et certains gaz à effet de serre présents au sein de cette même atmosphère.

C'est ce que l'on nomme l'effet de serre. Un phénomène ô combien indispensable à l'habitabilité de la planète bleue  : sans effet de serre, la température sur Terre avoisinerait les - 18 °C. Grâce à l'effet de serre, cette température se situe en moyenne à + 15 °C. 

Pourquoi le climat de la Terre se réchauffe-t-il ?

On distingue deux formes d'effet de serre :

  • l'effet de serre naturel que nous venons d'expliquer ;
  • l'effet de serre d'origine anthropique (c'est-à-dire d'origine humaine), qui est majoritairement généré par l'extraction et l'utilisation des fameux combustibles fossiles (charbon, gaz et pétrole).

Concrètement, l'effet de serre naturel est perturbé par l'effet de serre d'origine anthropique. Notre planète n'est pas capable d'absorber et de réguler autant de gaz à effet de serre que nous en émettons aujourd'hui. C'est la raison pour laquelle ces derniers atteignent des niveaux records, jamais connus en près de trois millions d'années. Et cela n'est pas sans conséquence sur la température du globe.

Les principaux gaz à l'origine du réchauffement sont les suivants :

  • le dioxyde de carbone (CO2) ;
  • le méthane (CH4) ;
  • le protoxyde d’azote (N2O) ;
  • l’hexafluorure de soufre (SF6).

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ces gaz mettent un temps considérable à disparaître. Le méthane, par exemple, demeure au sein de notre atmosphère pendant une douzaine d'années. Le protoxyde d'azote met 120 ans à disparaître, et l'hexafluorure de soufre pas moins de 50 000 ans.

On parle sans cesse du dioxyde de carbone (CO2), car il compte pour environ 2/3 de l’augmentation de l’effet de serre. Dans un souci de praticité, les autres gaz responsables du réchauffement sont convertis en CO2 équivalent (CO2e), afin de simplifier la lecture des chiffres. Pour autant, sur une échelle de 100 ans, le méthane est doté d'un pouvoir 25 fois plus réchauffant que le dioxyde de carbone (80 fois supérieur sur 20 ans). Autant de raisons de ne pas négliger la question de ces autres gaz à effet de serre.

Encore quelques chiffres ?

Depuis le début du XXe siècle, la température terrestre a augmenté de 1,1 °C, et la période 2011-2020 a été la plus chaude jamais enregistrée.

D'après le site du Parlement européen, l'Union Européenne (UE) est le quatrième plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde après la Chine, les États-Unis et l'Inde.

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Causes et conséquences du changement climatique

Quelles sont les causes du changement climatique ?

Les combustibles fossiles (ou énergies fossiles)

Le réchauffement climatique est lié à une concentration trop importante de gaz à effet de serre (GES) dans notre atmosphère. 

Nous générons ces gaz à presque chaque instant par le biais de l'ensemble de nos activités, dont la grande majorité sont rendues possibles par l'extraction et l'exploitation des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) présentes dans les sous-sols de la Terre. Les usages qui nous conduisent le plus massivement à cette exploitation sont :

  • la production d'énergie (pour l'électricité et le chauffage) ;
  • la production de carburant (pour alimenter nos voitures, nos avions ou encore nos bateaux).
L'Humanité n'a pas toujours exploité les énergies fossiles. En réalité, à l'échelle de l'Histoire, cette exploitation est même très récente. Elle remonte à la révolution industrielle, survenue au début du 19ème siècle. Vous entendrez souvent dire que nous comparons les niveaux d'émissions de gaz à effet de serre actuels avec ceux de la période dite "pré-industrielle". Cette expression fait référence à la période antérieure au début de l'exploitation des énergies fossiles, avant la révolution industrielle donc.

Ce qui est tristement ironique, c'est qu'à l'époque de la révolution industrielle, nos ancêtres croyaient sans doute sincèrement que l'exploitation de telles énergies allaient permettre à notre société d'évoluer positivement, à une époque où le confort était loin d'être celui qu'il est aujourd'hui. Ce que nous considérons maintenant comment étant le "minimum syndical" n'a rien à voir avec ce que les personnes du début du XIXe siècle jugeaient comme étant ce fameux "minimum".

À cette époque, l'utilisation du charbon était en plein essor, et celle du pétrole n'allait pas tarder à suivre. Arrhenius (chimiste suédois.ndlr) avait, en conséquence, prédit que l'ère des combustibles fossiles allait conduire à un réchauffement climatique. (...) Mais à cette époque-là, ce réchauffement à venir n'était pas considéré comme une mauvaise nouvelle, bien au contraire. Arrhenius y voyait une conséquence positive supplémentaire de nos avancées techniques, qui allait rallonger la durée de la saison de pousse des plantes, ou atténuer la rigueur des hivers, à commencer par ceux de son propre pays. (The Shift Project, Climat, crises : Le plan de transformation de l'économie française, Éditions Odile Jacob)

Nous le réalisons mal car nous nous y sommes trop habitués, mais le simple fait d'avoir de l'eau chaude à la demande dans son logement implique de générer de l'énergie pour chauffer cette eau.

En produisant davantage grâce aux énergies fossiles, nos ancêtres espéraient créer une société plus prospère, en générant davantage d'argent, de biens et de services, lesquels devaient nous permettre de vivre plus confortablement. Ce qui fut bel et bien le cas, d'ailleurs. Encore une fois : le confort "minimum" dont nous bénéficions aujourd'hui au sein des pays développés a considérablement progressé. Inutile donc de verser dans la caricature : les énergies fossiles ont, à un moment donné, permis à notre société de se développer positivement. Malheureusement, in fine, le modèle développé en lui-même s'est avéré nocif sur le plan du climat. A fortiori lorsque, au tournant des années 1960 et de l'émergence de la société de consommation, nous nous sommes mis à produire plus que raison, bien au-delà de ce que sont nos besoins réels.

Depuis le XIXe siècle, les scientifiques observent ainsi une hausse constante de la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, entraînant petit à petit une augmentation des températures moyennes à l'échelle mondiale. 

Or, à l'heure actuelle, ces émissions continuent d'augmenter. Entre 2022 et 2023, elles se sont encore élevées de 1,3 %. Pour ne rien arranger, il est à craindre que la croissance économique et démographique des pays émergents aggrave encore les choses. Notamment si ces derniers décident d'adopter les modèles d'exploitation jadis élaborés par leurs voisins occidentaux.

Le phénomène à l'œuvre est tel que les scientifiques parlent de l'ouverture d'une nouvelle ère : l'ère de l'anthropocène, qui désigne officiellement l'activité humaine comme principale cause du réchauffement climatique.

Pour en savoir plus sur l'histoire de la découverte du réchauffement climatique, n'hésitez pas à consulter cet article.

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L'endommagement des puits de carbone naturels

Le dioxyde de carbone (CO2) a maintenant très mauvaise presse. Mais nous émettons du dioxyde de carbone rien qu'en respirant.

Le carbone est un élément essentiel à la vie, présent dans différents réservoirs naturels tels que les océans, les forêts, les sols et l’atmosphère. Pour répondre aux problématiques environnementales actuelles, une décarbonation est nécessaire. Pour autant elle doit se faire en préservant ce composant essentiel à toute forme de vie sur Terre. (National Geographic, 10 décembre 2023)

Et la nature faisant bien les choses, le système inhérent à notre planète, tel qu'il existait au départ, avait été conçu pour que les quantités de CO2 ne dépassent pas ce qui relève du nécessaire.

Comment ? Par l'intermédiaire des puits de carbone.

Nos forêts, nos océans et d'autres éléments présents au sein de nos écosystèmes absorbent naturellement du CO2 par le biais de leur fonctionnement. Une réalité faisant d'eux des "puits de carbone naturels".

Si vous souhaitez en savoir davantage sur le fonctionnement et les enjeux propres aux puits de carbone, n'hésitez pas à consulter notre article sur le sujet.

Problème : ces puits de carbone sont aujourd'hui endommagés au point de ne plus pouvoir assurer cette fonction. Nos forêts, par exemple, n'absorbent plus autant de CO2 qu'auparavant. Les arbres saturent, tout simplement. Victimes privilégiées des départs de feux facilités par les épisodes de sécheresse à répétition, les arbres qui périssent en nombre dans le cadre de ces tragédies relâchent par ailleurs le CO2 absorbé tout au long de leur vie - ce qui n'arrange rien, cela va sans dire.

Les forêts sont un levier essentiel de la lutte contre le changement climatique, puisqu'elles renferment 662 milliards de tonnes de carbone (2020), soit plus de la moitié du stock mondial des sols et de la végétation, selon la FAO. (Geo, 28 février 2023)

La déforestation, de son côté, aggrave encore le problème. Elle est principalement liée à :

  • l'agriculture ;
  • la construction d'infrastructures ;
  • les activités minières ;
  • l'urbanisation. ‍ 

Au total, sur la période 2015-2020, on estime que la déforestation a fait disparaître 10 millions d'hectares de forêts chaque année. Autant d'arbres ayant, là encore, relâché dans l'atmosphère un CO2 dont nous n'avions vraiment pas besoin à l'heure actuelle.

Même son de cloche du côté des océans.

On sait que le réchauffement de l’océan pourrait réduire l’efficacité de la pompe physique puisque c’est l’eau froide qui absorbe davantage le CO2. Il pourrait également ralentir la circulation thermohaline. Si celle-ci venait à s’arrêter, le climat terrestre s’en retrouverait très perturbé. (CNRS Terre & Univers, 9 juillet 2021)

L'élevage intensif

L'élevage intensif de bétail produit des gaz à effet de serre en très grande quantité (en particulier du méthane (CH4)) - lorsque les animaux digèrent leur nourriture, mais pas que.

Dans la pratique, des gaz à effet de serre sont également libérés lorsque :

  • les forêts sont défrichées en vue de créer des cultures afin de nourrir les bêtes ;
  • les engins agricoles fonctionnent avec des combustibles fossiles.

Ceci sans parler des quantités d'eau douce nécessaire à l'hydratation des animaux, ainsi qu'à l'arrosage des cultures.

En bref, l'élevage serait responsable de 14,5 % des émissions globales de gaz à effet de serre. Il figure parmi les principaux secteurs contribuant au réchauffement climatique. La FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation ou Food and Agriculture Organization en anglais) estime à 83 % la surface agricole mondiale destinée à l'élevage.

NB : il demeure toutefois important de souligner que si nous devons impérativement réduire notre consommation de protéines animales (de viande en particulier) en vue d'alléger notre empreinte carbone, la disparition totale de l'élevage ne semble pas constituer une option souhaitable, dans la mesure où celui-ci présente des bénéfices notables en termes de biodiversité et d'entretien des écosystèmes existants. Par ailleurs, la végétalisation complète de nos assiettes entraîneraient de facto l'accroissement de nos besoins en matière de terres cultivables et pourrait donc conduire à déforester encore davantage.

des vaches dans un pré

Quelles sont les conséquences du changement climatique ?

1. Sur l'environnement

Sur le volet environnemental, le réchauffement climatique provoque :

  • l'augmentation des températures moyennes avec des vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses. Les régions arides et méditerranéennes sont particulièrement touchées, mais elles ne sont pas les seules, loin de là. Les sécheresses se prolongent, ce qui affecte les sols, l’agriculture et la biodiversité.
  • la fonte des glaces et l'élévation du niveau de la mer qui menace désormais des villes côtières telles que Miami, et des petits États insulaires comme les Maldives.
  • la perturbation des écosystèmes, caractérisée par la migration forcée ou l'extinction des espèces terrestres ou marines touchées, la perturbation des équilibres naturels, une perte de biodiversité et des conséquences en cascade pour les chaînes alimentaires impactées.
  • l'acidification des océans, car le dioxyde de carbone absorbé par les océans modifie leur pH. Les récifs coralliens, qui abritent 25 % des espèces marines, en souffrent et mettent en péril la biodiversité marine.
  • l'augmentation du nombre, de la fréquence et de l'intensité des événements climatiques extrêmes comme les tempêtes, les ouragans, les inondations et les incendies qui causent à la fois des pertes humaines, des pertes d'infrastructures vitales et même la perte de certains écosystèmes.
De 3,3 à 3,6 milliards d’humains vivent dans des conditions de forte vulnérabilité au réchauffement climatique, et environ la moitié de la population mondiale subit une pénurie d’eau sévère pendant au moins une partie de l’année. (The Shift Project, 9 mai 2023)

2. Sur la société

À l'échelle de la société, le réchauffement climatique a pour conséquences :

  • les migrations climatiques forcées, lesquelles entraînent évidemment des tensions au sein des zones d'accueil, où les infrastructures et les ressources locales sont souvent insuffisantes pour gérer ces nouveaux arrivants.
  • l'insécurité alimentaire liée aux sécheresses, inondations et au dérèglement des saisons agricoles. La production de nourriture se trouve ainsi perturbée, ce qui est un problème en général, mais un problème aux conséquences autrement plus dramatique lorsqu'il intervient dans des zones plus vulnérables que d'autres, comme en Afrique.
D'ici 2070, l'augmentation des températures devrait entraîner une diminution moyenne de 24 % des rendements du riz en Afrique, surtout dans les zones de riziculture pluviale, selon l'Agence américaine pour le développement (USAID). (Direction Générale du Trésor, 29 août 2024)
  • les conflits de ressources, notamment dans les régions comme le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, où la raréfaction de l'eau entraîne des conflits entre communautés, voire exacerbe les tensions existantes.
  • la perte du patrimoine culturel, car les sites historiques et les lieux sacrés ne sont pas davantage protégés des catastrophes climatiques que le reste du monde. L’héritage culturel de l'Humanité et la transmission de certaines traditions se trouvent ainsi menacés.
  • la réduction de la qualité de vie liée à la multiplication des extrêmes climatiques voire des catastrophes naturelles. Que ceux-ci aient des répercussions directes (une augmentation de la température au sein du logement) ou indirectes (la raréfaction des ressources à disposition), ils réduisent le bien-être général et provoquent des pertes financières importantes lorsqu'un désastre d'une quelconque nature en vient à endommager les infrastructures existantes.

3. Sur la santé

Concernant le domaine de la santé, le réchauffement climatique entraîne :

  • la propagation de maladies telles que le chikungunya, car leurs vecteurs (les moustiques) colonisent de nouvelles zones géographiques rendues plus chaudes. Des régions autrefois préservées, comme certaines parties d’Europe, sont désormais exposées.
Le changement climatique, associé à la globalisation, l’urbanisation et la déforestation, contribue à l’augmentation de la transmission des maladies à transmission vectorielle, en particulier transmises par le moustiques Aedes albopictus aussi appelé moustique tigre. Le moustique Aedes albopictus aussi appelé moustique tigre se propage depuis plusieurs années en Europe et en France. Il peut transmettre les virus de la Dengue du Chikungunya et du Zika. (Santé Publique France, 10 novembre 2021)
  • des problèmes d'ordre respiratoire car la hausse des températures et de la pollution de l'air aggravent l'ozone troposphérique, responsable d'affections respiratoires, particulièrement chez les enfants et les personnes âgées.
  • du stress thermique notamment lié aux vagues de chaleur qui augmentent le risque de coup de chaleur et de déshydratation, particulièrement dangereux pour les travailleurs en extérieur, les sportifs et les populations vulnérables.
  • une détérioration de la santé mentale induite par les conditions climatiques et les traumatismes liés aux pertes matérielles, aux déplacements forcés et aux catastrophes à répétition. Ces derniers accentuent les symptômes d'anxiété, de dépression et de stress post-traumatique au sein des communautés touchées.
Des températures hautes perturbent le sommeil, or c’est une composante essentielle de la santé mentale. Les changements de température peuvent aussi créer des changements physiologiques, en affectant la circulation sanguine et le système nerveux, ce qui va avoir pour effet des impacts cognitifs et émotionnels, avance l’Institut Grantham. (...) Le changement climatique atteint les populations de façon indirecte, par la prise de conscience de ses effets, par les conséquences sur les territoires, par la mise en danger de la sécurité alimentaire, économique ou de l’habitat. (Polytechnique Insights, 29 mars 2023)
  • un déficit nutritionnel lié aux rendements agricoles en baisse, à la difficulté d'accès aux aliments frais et nutritifs et aux carences alimentaires affectant principalement les populations à faible revenu. Les enfants et les personnes âgées sont les plus susceptibles de souffrir de malnutrition.

4. Sur l'économie

Sur le volet économique, le réchauffement climatique induit :

  • des coûts de reconstruction et/ou de rehabilitation après chaque événement climatique extrême. Les incendies canadiens de l'été 2023 auraient ainsi coûté près d'un milliard de dollars. Autant de dépenses qui pèsent sur les budgets publics et ralentissent les autres investissements essentiels.
  • des pertes agricoles et viticoles, car les conditions climatiques affectent la stabilité des cultures et des revenus, ce qui entraîne par ailleurs une hausse du coût des aliments. Les petits producteurs sont bien sûr particulièrement touchées, ayant moins de moyens pour s’adapter aux aléas climatiques.
Le territoire métropolitain connaît depuis l’automne 2023 des conditions climatiques exceptionnelles de pluviométrie excessive et d’ensoleillement réduit, qui affectent le rendement des productions agricoles. Des pertes significatives sont d’ores et déjà enregistrées sur les productions céréalières comme le blé et l’orge, et risquent de concerner également d’autres types de cultures comme la filière viticole. (Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, Ministère chargé du Budget et des Comptes Publics, 27 août 2024)
  • la hausse des coûts de santé, du fait de la multiplication des maladies liées au changement climatique. De fait, les systèmes de santé doivent investir davantage dans la prévention et le traitement des affections respiratoires, vectorielles, et des troubles liés au stress.
  • des pertes pour le secteur du tourisme qui voient ses sources de revenus (à l'image des stations de ski) menacées.

5. Sur la politique

Le réchauffement climatique provoque :

  • l'augmentation des tensions géopolitiques du fait des luttes pour l'accès aux ressources. C'est le cas dans l'Arctique, par exemple, car ses ressources naturelles (pétrole et gaz) sont très convoitées.
"La banquise de l’océan Arctique a déjà subi une réduction importante de sa superficie, avec une fonte d’environ 40 % entre la décennie 1980-1989 et la décennie 2010-2019”, indique l’Institut français des relations internationales (Ifri). (...) Ces changements rapides ouvrent de nouvelles opportunités qui attisent les convoitises. La fonte des glaces libère des routes maritimes, parmi lesquelles la route du nord (RMN), longeant les côtes russes. (...) Le US Geological Survey estimait en 2008 que 10 % des réserves mondiales de pétrole et près de 30 % des réserves de gaz qu’il reste à découvrir se trouvaient en Arctique. À cela s’ajoutent des terres rares, et des stocks de poissons. Conséquence : les pays arctiques ont lancé de nombreux projets d’extraction. Mais ces projets coûtent cher, pour un résultat incertain, car les estimations du US Geological Survey restent des hypothèses. (Courrier international, 14 juillet 2023)
  • des défis en matière de gouvernance mondiale car les pays les plus touchés par le changement climatique (souvent en voie de développement) demandent davantage de soutien financier et technologique aux pays riches. Or la question de la responsabilité climatique pèse beaucoup maintenant dans le cadre des négociations internationales.
  • l'apparition de nouvelles pressions en matière d'adaptation et de résilience. Les gouvernements sont appelés à renforcer les infrastructures pour résister aux catastrophes naturelles, ce qui représente un investissement important.
  • une forte mobilisation sociale initiée tout particulièrement par les citoyens les plus jeunes, qui appellent à des actions climatiques plus ambitieuses. Ces mouvements influencent les choix politiques et obligent certains gouvernements à adopter des lois environnementales et pas toujours bien acceptées du reste de la société pour des motifs divers (la taxe carbone en fut, à ce titre, un exemple criant).
  • un appel à la révision des politiques migratoires actuelles, du fait de l’augmentation du nombre de réfugiés climatiques. À l'échelle mondiale, sur 7,8 milliards d'humains, 3,3 à 3,6 milliards d'entre eux sont considérés comme vulnérables au changement climatique.
Si rien ne vient enrayer le réchauffement climatique, la Banque mondiale estime que, d’ici 2050, 216 millions de personnes auront migré à l’intérieur de leur propre pays à la recherche de travail, de nourriture et de sécurité hydrique. Les données du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) montrent qu’au cours des dix dernières années, les crises d’origine météorologique ont déjà entraîné deux fois plus de déplacements que les conflits. Il s’agit souvent, dans un premier temps, de migrations internes aux États (des zones rurales vers les zones urbaines) mais, à mesure que la pression s’accroît sur les zones urbaines, la probabilité que des populations traversent des frontières internationales augmente. (OTAN, NATO Review, 19 mai 2022)
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Comment en sommes-nous arrivés là ?

Cette question mérite d'autant plus d'être posée que l'on constate à quel point il nous est difficile de réagir efficacement. Tous autant que nous sommes : représentants politiques, entreprises, personnalités publiques, citoyens...

Pour beaucoup - notamment en Europe - nous sommes intellectuellement d'accord sur le fait qu'il nous faut apporter une réponse à la problématique climatique. Mais lorsqu'il s'agit d'acter des changements significatifs dans notre manière de fonctionner, les choses se compliquent d'emblée. Quand bien même nous disposons aujourd'hui de toute l'information nécessaire pour comprendre que nous devons impérativement agir maintenant.

Mais pourquoi donc ? Pourquoi est-ce si difficile ?

(...) la cause première de ce dérèglement climatique est une drogue dure. Elle s'appelle l'abondance énergétique, rendue possible par l'avènement des combustibles fossiles. Ces derniers ont permis de mettre à notre service une armée de domestiques mécaniques, à l'origine de la profonde transformation du monde que nous avons connue depuis deux siècles. (...) L'industrie - des machines et encore des machines - met désormais à notre disposition des dizaines de millions de produits différents pour des prix sans cesse plus modiques (c'est cela "l'augmentation du pouvoir d'achat"), procure environ 40 mètres carrés d'espace habitable chauffé par Occidental, permet de se déplacer aux quatre coins du département, puis du pays, puis du monde, amène les jeux du cirque dans chaque foyer (la télévision puis Internet), allège les corvées domestiques (électroménager), crée l'hôpital moderne, etc. (The Shift Project, Climat, crises : Le plan de transformation de l'économie française, Éditions Odile Jacob)

En ce sens, amorcer la transition écologique - la vraie, celle qui nous demande de faire des efforts et des choix - c'est renoncer au modèle de société que connaissent toutes les personnes nées au sein d'une société occidentale depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Un exercice difficile pour notre cerveau dopé aux habitudes et au plaisir instantané.

Pour en savoir plus sur la manière dont les mécanismes de notre propre cerveau entravent, à certains niveaux, la lutte contre le changement climatique, n'hésitez pas à consulter notre article sur le sujet.

Des mesures ont-elles déjà été prises pour lutter contre le changement climatique ?

Bien sûr et fort heureusement, certaines organisations - en collaboration avec de nombreux États - ont travaillé à développer des solutions pour tenter d'inverser la tendance. 

En 1988, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et l'ONU Environnement ont ainsi créé le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (dit GIEC). Des experts ayant pour mission d'étudier les changements climatiques, d'élaborer des stratégies destinées à enrayer la catastrophe ou à limiter les dégâts causés.

Dans le même esprit, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a été initiée en 1992. À l'époque, pas moins de 197 Parties ont ainsi déclaré s'engager dans la lutte contre le réchauffement global.

Signé en 1995, le Protocole de Kyoto s'est ensuite efforcé par la suite de transformer les engagements de la CCNUCC en actions concrètes. Adopté le 11 décembre 1997, il a abouti à la définition de seuils d'émissions pour sept gaz à effet de serre.

Les sept GES concernés sont : le méthane, l'hexafluorure de soufre, le protoxyde d'azote, le dioxyde de carbone, les hydrocarbures perfluorés, les hydrofluorocarbures et le trifluorure d'azote.

Insuffisant cependant, le Protocole de Kyoto a été suivi de l'Accord de Paris en 2015. À cette occasion, tous les signataires de la CCNUCC se sont engagés à intensifier et accélérer leurs actions, pour limiter la hausse de la température moyenne mondiale à + 2 °C (idéalement à + 1,5 °C) d'ici la fin du siècle.

Dernier traité en date ? Le Pacte vert pour l'Europe de 2019 (ou "European Green Deal") qui affirme la volonté de l'UE d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Un deal depuis conforté par le fameux paquet climat "Fit for 55", acté en 2021.

une forêt

Doit-on parler d'atténuation ou d'adaptation au réchauffement climatique ?

L'atténuation du réchauffement climatique et l'adaptation à ce dernier constituent deux approches complémentaires. Si nous souhaitons sauver ce qui peut encore l'être, l'une ne peut aller sans l'autre.

L'atténuation désigne le fait de s'attaquer à la question de la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, tandis que l'adaptation se concentre sur les réponses à apporter aux dérèglements et catastrophes qui touchent déjà l'ensemble de la planète.

Ces deux approches sont absolument indissociables. Si nous réduisons nos émissions de gaz à effet de serre sans mettre en place une stratégie d'adaptation, une part conséquente de l'Humanité et des écosystèmes ne pourront survivre aux dérèglements devenus inévitables et à leurs conséquences. De l'autre côté, si nous ne réduisons pas nos émissions de gaz à effet de serre et nous concentrons uniquement sur l'adaptation, la mécanique du réchauffement climatique s'emballera et mettra en péril la survie de l'Humanité entière, ainsi que de la totalité des écosystèmes encore existants.

Comment lutter contre le réchauffement climatique ?

La lutte contre le réchauffement climatique requiert une transformation profonde de notre société, de notre économie, mais aussi de nos habitudes et de nos usages.

D'une manière générale, l'urgence absolue consiste à réduire notre empreinte carbone au plus vite et de la manière la plus efficace possible. De même, protéger les éléments qui peuvent justement soutenir la transition (compliquée) de notre société est essentiel : concrètement, nous devons impérativement veiller à la protection de nos puits de carbone.

À l'échelle individuelle ou d'une organisation quelconque, il existe quantité d'initiatives qui peuvent permettre de contribuer à cet effort collectif. En outre, il convient de tenir compte du fait que nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne dans le cadre de la transition écologique. Par exemple, un individu résidant en zone rurale ne peut généralement pas se passer de son véhicule en raison du peu de transports en commun à disposition. En revanche, ce genre de profil pourra peut-être accéder plus facilement aux "circuits courts" permettant de s'approvisionner en produits locaux pour ce qui relève de l'alimentation. A contrario, un individu résident en ville pourra sans doute renoncer à l'utilisation d'un véhicule individuel, mais rencontrera davantage de difficultés à accéder aux producteurs locaux.

Même chose pour les entreprises : en fonction de leur secteur d'activité, les contraintes rencontrées ne seront pas nécessairement les mêmes. Mais quelque part, peu importe : ce qui compte, c'est que tout le monde pousse dans le même sens et travaille à réduire son impact environnemental avec les moyens à sa disposition.

Ce qui nous a conduit à la situation actuelle peut-être inversé par de simples changements quotidiens. Ce ne sera peut-être pas spectaculaire au début et cela prendra du temps, mais au fur et à mesure que les effets s'accumuleront, le système se rééquilibrera. Si les cyanobactéries avaient pu parler il y a deux milliards d'années, aucune d'entre elles n'aurait probablement cru qu'elle aurait le pouvoir de changer l'environnement à l'échelle d'une planète entière. (...) Pourtant, une par une et ensemble, elles ont complètement transformé la Terre et redéfini la biosphère. De la même manière, nous pouvons changer notre destin à tout moment si nous le souhaitons. Il nous reste une petite fenêtre de temps pour inverser le cours des événements. Mais pour cela, nous devons tous, individuellement et collectivement, devenir les acteurs de notre propre destin et nous engager pleinement dans une bataille dont l'issue n'est rien moins que la survie de notre civilisation. (Nathalie Cabrol, astrobiologiste, À l'aube de nouveaux horizons - Editions du Seuil)
Initiatives individuelles
Actions Exemples
Réduire sa consommation d'énergie Éteindre les appareils en veille, installer des thermostats programmables, optimiser l’isolation de son logement, réduire la température de chauffage.
Changer ses habitudes de transport Privilégier les transports en commun, opter pour le covoiturage, utiliser des véhicules électriques ou hybrides, optimiser les trajets.
Modifier son alimentation Réduire la consommation de viande, privilégier les circuits courts, soutenir des pratiques agricoles respectueuses, réduire le gaspillage alimentaire.
Réduire les déchets Recycler, composter les déchets organiques, acheter en vrac, réparer les objets cassés.
Optimiser sa consommation Acheter ce qui est véritablement nécessaire, se tourner vers l’occasion et la seconde-main, privilégier les produits éco-conçus.
S’engager dans la sensibilisation Participer à des projets locaux, encourager ses proches, soutenir des ONG environnementales.
Utiliser des énergies renouvelables Installer des panneaux solaires, souscrire à un fournisseur d’électricité verte, investir dans des systèmes de récupération d’eau de pluie.
Adopter une consommation numérique responsable Limiter le stockage inutile, éteindre les appareils inutilisés, réparer ou recycler les équipements électroniques obsolètes.
Initiatives en entreprise
Actions Exemples
Réduire les émissions de gaz à effet de serre Passer aux énergies renouvelables, améliorer l’efficacité énergétique des processus industriels, relocaliser sa chaîne d'approvisionnement, couper court à la surconsommation de matériel.
Soutenir l'économie circulaire Réutiliser les matières premières, adopter des emballages recyclables, mettre en place des systèmes de collecte et de recyclage au sein des locaux.
Investir dans la R&D verte Éco-concevoir ses produits, développer des matériaux durables, tester des processus à faibles émissions.
Sensibiliser les employés Former les employés aux bonnes pratiques, organiser des événements sur le développement durable, encourager le co-voiturage et le recours aux transports en commun.
Améliorer l’efficacité énergétique Rénover les infrastructures, installer des systèmes de gestion d’énergie.
Promouvoir des partenariats durables Collaborer avec des fournisseurs écoresponsables, intégrer des critères environnementaux dans les appels d’offres.
Engager les clients et le public Proposer des produits écoresponsables, inciter aux comportements verts tels que la réparation, créer des campagnes de sensibilisation.
Communiquer sur les initiatives Publier un rapport RSE, s’associer à des labels environnementaux reconnus.
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