Empreinte carbone : avion vs voiture, le match
L'avion et la voiture sont des modes de transport polluants. Mais l'une de ces options tire-t-elle malgré tout son épingle du jeu ?
ESG / RSE
Secteurs d'activité
Écologie
Les solutions de Greenly
« Notre addiction aux énergies fossiles est en train de nous tuer ». Ce véritable cri d’alerte d’Antonio Guterres - le secrétaire général des Nations unies (ONU) - semble pourtant ne pas avoir été entendu après la découverte des 425 « bombes climatiques ».
Et pour cause : tous nos efforts en vue de lutter contre le réchauffement climatique pourraient être réduits à néant, si ces 425 « bombes carbone » ne sont pas désamorcées d'urgence.
👉 Mais qu’est-ce qu’une « bombe climatique » ? Quels sont les projets concernés ? Greenly ouvre les vannes et vous révèle tout.
Les « bombes climatiques » ou les « bombes carbone » renvoient aux 425 projets d’extraction d’énergies fossiles - en activité ou en construction - éparpillés dans 48 pays distincts.
Dans le détail, on relève :
👀 À savoir : on doit cette appellation aux chercheurs de l’université de Leeds (Royaume-Uni), qui ont publié leurs travaux dans la revue Energy Policy, ainsi qu’aux deux journalistes d’investigation - Damian Carrington et Matthew Taylor - du média britannique The Guardian, à l’origine d’une enquête de cinq mois sur le sujet.
Alors que la Terre est déjà bien mal en point, ces 425 infrastructures - dans le cas où ils seraient exploités jusqu’à leur terme - pourraient doubler le plafond d’émissions mondial - c’est-à-dire le budget carbone mondial. Autrement dit : le seuil à ne pas dépasser pour maintenir le réchauffement climatique sous la barre des + 1,5 °C par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle. 💥
👉 Sont ainsi qualifiées de « bombes », les infrastructures capables d’émettre plus d'un milliard de tonnes de CO2 sur leur durée d’exploitation.
Concrètement, en 2020, 40 % des 195 projets pétroliers et gaziers n’avaient pas commencé leur production - la moitié concerne des projets d’expansion en Arctique. À l’inverse, les 60 % déjà en fonctionnement représentaient « 18 années d’émissions aux niveaux actuels ». En 2019, ils étaient à l’origine de 45 % de la production mondiale de pétrole et de gaz et de 25 % de la production mondiale de charbon. 😨
Après l’étude de plusieurs bases de données - Urgewald, une association allemande de protection de l’environnement, Rystad Energy, une société d’analyse indépendante de l’industrie pétrolière et gazière et Global Energy Monitor - il ressort que 10 pays comptabilisent à eux seuls plus de 10 bombes climatiques sur leur territoire :
👋 Les projets présents dans ces 10 pays correspondent aux trois quarts des 425 bombes - dont un quart en Chine.
La palme de la "pire" bombe climatique reviendrait cependant au projet « North Field » - d’immenses champs gaziers - situé au Qatar. 🙃
D’après l’enquête du Guardian, les 12 plus grandes compagnies pétrolières et gazières (Qatar Energy, Gazprom, l’Aramco, ExxonMobil, TotalEnergies, Chevron, Shell ou BP pour ne citer qu’eux) envisagent de dépenser 103 millions de dollars par jour pour se développer, et ce, jusqu'à la fin de la décennie.
👉 Autrement dit, ils mènent un véritable « pari contre le climat » puisque « leurs investissements massifs dans la production de nouveaux combustibles fossiles ne seront rentabilisés que si les pays ne parviennent pas à réduire rapidement leurs émissions de carbone ».
Quelle est la raison du récent scandale qui a touché TotalEnergies ? 🧐
En fait, TotalEnergies - fournisseur et producteur français privé d'électricité et de gaz - est étroitement lié au sujet de certaines bombes climatiques. 💣
En cause ? Sa participation à plusieurs projets polluants, dont celui de l’oléoduc géant « EACOP » (East Africa Crude Oil Pipeline) relié au projet Tilenga et situé entre l’Ouganda et la Tanzanie. Il s’agit d’une canalisation longue de 1 443 km, chauffée à 50 °C et utilisée pour transporter le pétrole.
Le 25 mai 2022, une assemblée générale s'est tenue pour financer la construction de l’oléoduc - approuvée avec 89 % des votes. Dans la foulée, 250 ONGs à travers le monde ont évidemment appelé les banques à ne pas financer le projet.
Un appel à l’aide qui n’a pas été écouté.
En novembre 2021, TotalEnergies affirmait pourtant au Monde « s’être engagée, depuis 2015, dans une profonde transformation ». Son objectif ? Compter parmi les cinq plus gros producteurs d’énergies renouvelables d’ici 2050 en :
👉 Le problème ? La société est impliquée dans la formation de 24 bombes carbone, et figurait en 2020 dans le top 10 des principaux producteurs de sables bitumineux. Un exemple très concret de greenwashing.
Face à ces conclusions, le 11 mai 2022, Antonio Guterres a été on ne peut plus clair : « Les principaux émetteurs doivent réduire considérablement leurs émissions, dès maintenant. Cela signifie accélérer la fin de notre dépendance aux combustibles fossiles ».
En ce sens, les chercheurs à l’origine de la découverte des bombes climatiques ont établi deux priorités :
Plus facile à dire qu’à faire. La preuve : les bénéfices du premier trimestre 2022 de TotalEnergies ont augmenté de 48 %.
En 2021, l’Agence internationale de l’énergie affirmait que l’atteinte du Net Zero serait impossible, si de nouveaux gisements de pétrole et de gaz ne cessaient de voir le jour. Cette même année, les énergies fossiles étaient à l’origine de 36,3 milliards de tonnes de CO2.
Face à ces conclusions, une chose est sûre : l’extraction et l’utilisation des énergies fossiles doit s’arrêter.
Reprenons une nouvelle fois les propos d’Antonio Guterres : « Le monde est dans une course contre-la-montre. Il est temps de mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles et d'arrêter l'expansion de l'exploration pétrolière et gazière ».
Pour y parvenir, il convient également de stopper les financements publics envers des projets d’énergies fossiles à l’étranger. Un engagement pris par une vingtaine de pays durant la COP26 - ainsi que par les pays qui composent le G7. Une première victoire, qui permet de réaffirmer l’objectif commun de supprimer toute subvention directe aux énergies fossiles d’ici 2025. 🎉
Quid des financements ?
Selon le 13e rapport Banking on Climate Chaos, entre 2016 et 2021, les banques françaises ont financé les énergies fossiles à hauteur de 131 milliards de dollars. Au total, depuis 2015, les 60 plus grandes banques internationales ont accordé 4 582 milliards de dollars à ce type de projets. 💰
L’ONG Oil Change International indique qu’entre 2018 et 2020, les pays du G20 ont financé 188 milliards de dollars à des projets d’énergies fossiles.
Les énergies fossiles (charbon, gaz et pétrole) sont incompatibles avec la protection de l’environnement. De son extraction à son utilisation, ce type d’énergie est responsable de 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dont 60 % rien que pour le pétrole et le gaz.
🔎 Selon une étude parue en 2021 dans Nature, d’ici à 2050, il faudrait laisser intactes 60 % des réserves de pétrole et de gaz, et celles de charbon à 90 %. Toutefois, le rapport 2021 de l’ONU intitulé « Production Gap Report » laisse penser que cet objectif est en mauvaise voie, puisque les gouvernements envisagent de produire 110 % de combustibles fossiles supplémentaires en 2030.
Bien entendu, se passer de cette énergie ne peut pas se faire du jour au lendemain. Même si la transition énergétique vers la neutralité carbone est très lente, on peut se réjouir de la prise en compte de cet enjeu environnemental dans les débats politiques.
À titre d’exemple, à l’automne 2021 lors de la COP26 qui s’est tenue en Écosse, une vingtaine de pays membres s’est engagée à diminuer son utilisation de charbon pour l’éliminer progressivement. Un engagement historique.
En outre, selon le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), une sortie rapide des énergies fossiles est le seul moyen de tenir les objectifs climatiques. Il conviendrait ainsi de réduire de 60 % et de 70 % l’usage du pétrole et du gaz d'ici à 2050 par rapport à 2019.
Antonio Guterres - encore lui - est catégorique : « sans énergies renouvelables, il n’y a tout simplement pas d’avenir ». Afin d’accélérer la transition vers les énergies durables, il requiert une augmentation des investissements publics et privés pour atteindre 4 000 milliards de dollars par an.
En 2020, les énergies renouvelables ont représenté 22 % de la consommation finale brute énergétique de l’UE. Par ailleurs, le coût de ce type d’énergie a grandement baissé ces dernières années, devenant ainsi plus accessible et moins cher que le charbon et les autres combustibles fossiles. C’est le moment d’agir ! 🙋♀️
On ne le répétera jamais assez : chacun d’entre nous à la possibilité d’agir contre le réchauffement climatique.
Faites appel à nos experts pour prendre part à la protection de l’environnement. 👋