Décarbonation : définition, pistes de réflexion et mise en œuvre
Pilier de la transition écologique, la décarbonation s'impose à nos sociétés, en vue notamment de réduire notre dépendance aux énergies fossiles.
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Le décret tertiaire est une obligation réglementaire visant à accélérer la transition énergétique du secteur du bâtiment. À l’origine de 123 millions de tonnes de CO2 et de 44 % de l’énergie finale consommée en France, il s’agit d’un secteur clé dans la lutte contre le réchauffement climatique. 🔥
Avec 5 millions de passoires énergétiques - c’est-à-dire des logements mal isolés - dans l’Hexagone, la rénovation énergétique représente un levier majeur pour atteinte la neutralité carbone en 2050. Mais qui est concerné ? Quelles sont les obligations à respecter ? Toutes les réponses dans cet article. 👇
Le décret tertiaire - également appelé « Dispositif Éco Énergie Tertiaire » (DEET) - est une obligation réglementaire présente dans le Code de la construction et de l’habitation.
Entrée en vigueur le 1er octobre 2019, elle s’inscrit dans la continuité de l’article 175 de la loi ELAN - Évolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique - promulguée fin 2018.
👉 Pour rappel, cette loi oblige l’ensemble du parc tertiaire existant à réduire sa performance énergétique. Elle vient ainsi compléter la norme RE2020 qui intègre la prise en considération des enjeux environnementaux dans les constructions neuves. 🏗
Concrètement, le décret précise les conditions d’application de la loi ELAN, ainsi que les objectifs à atteindre en vue de rendre la France neutre en carbone en 2050.
Dans le détail, le décret tertiaire indique :
Pour faire simple, cette nouvelle réglementation a pour ambition de modifier en profondeur nos façons de produire, de consommer et de rénover les bâtiments. 🏢
Comme son nom l’indique, le décret tertiaire concerne les établissements abritant des activités tertiaires - du secteur public comme du secteur privé. Sont ainsi assujettis les propriétaires, les preneurs de bail et les locataires :
👉 Bon à savoir : la surface peut être cumulative dans le cas où le bâtiment est composé de plusieurs bâtiments ou s’il héberge plusieurs entreprises.
Au contraire, les lieux de culte, les constructions provisoires et les bâtiments de défense, de sécurité civile ou de sécurité intérieure du territoire ne sont pas assujettis à cette obligation. ❌
Le décret tertiaire propose deux objectifs aux modalités différentes, selon la situation de chacun. Le point commun reste sans conteste la réduction progressive de la consommation d'énergie finale du bâtiment tertiaire - autrement dit, les phases de production et de transport de l’énergie ne sont pas prises en compte. 🚛
Les assujettis ayant des niveaux de consommation élevés et n’ayant pas entrepris d’actions en vue de maîtriser cette dernière préféreront se diriger vers l’objectif en valeur relative. Ce dernier se divise en trois niveaux :
⚠️ Ces paliers incluent tous les usages énergétiques sur une année et sont déterminés par rapport à une consommation de référence, qui ne peut être antérieure à l’année 2010.
Les assujettis au décret tertiaire ayant déjà entrepris des actions visant à réduire leurs niveaux de consommation en énergie finale tendront plutôt vers l’objectif en valeur absolue.
Le niveau de performance est fixé par arrêté au début de chaque décennie, selon chaque catégorie d’activité et chaque type de bâtiment. 🏘
Encore une fois, la valeur inclut tous les usages énergétiques sur une année et est exprimée en kWh/m2/an.
Par ailleurs, elle doit être égale à la somme du CVC - Chauffage Ventilation Climatisation - et de l’USE, deux usages économes en énergie.
Tout comme le premier objectif, il est nécessaire de respecter des échéances définies (2030, 2040 et 2050). 📅
Toutefois, ces deux méthodes du décret tertiaire ne correspondent ni à tous les types de bâtiment, ni à chaque situation. C’est pourquoi il existe trois grandes exceptions, permettant la modulation des objectifs.
En cas :
👋 Pour toute autre demande de modulation, il est nécessaire de monter un dossier technique et financier. Ce dernier devra être déclaré jusqu’à trois ans après le début de chaque décennie ou de l’entrée en vigueur de l’assujettissement du bâtiment.
Chaque acteur du secteur tertiaire doit prouver la mise en place d’actions en faveur de la transition énergétique sur la plateforme OPERAT - Observatoire de la performance énergétique de la rénovation et des actions du tertiaire.
Mise en place par l’État et gérée par l’ADEME, elle permet :
Suite à la déclaration, la plateforme transmet une attestation annuelle des consommations. Cette dernière est adaptée en fonction des variations climatiques, ainsi que de la situation de l’assujetti par rapport aux objectifs.
👉 De plus, l’attestation est complétée par la notation « Éco Énergie Tertiaire ». Cette note sur cinq niveaux - allant d’insatisfaisant à excellent - atteste de l’avancée de l’entreprise ou du particulier dans la démarche de réduction de sa consommation d’énergie.
Pour être conforme au décret tertiaire, chaque bâtiment assujetti à l’obligation doit afficher ses résultats de manière visible et accessible, avec les informations suivantes :
Le non-respect du décret peut entraîner des sanctions reposant sur le principe du Name & Shame.
« Name and Shame », quèsaco ? Concrètement, il s’agit d’exposer publiquement les mauvaises pratiques. 👀 Ce comportement - simple mais efficace - a pour effet d’informer les investisseurs et les autres parties prenantes quant à l’inaction de l’entreprise ou du particulier.
Deux comportements peuvent être sanctionnés. 🔎
La non-transmission des informations sur la plateforme OPERAT entraîne une mise en demeure des propriétaires ou des locataires. Ces derniers ont trois mois pour transmettre leurs données, sous peine d’une publication de la mise en demeure par l’État sur un site internet appartenant à ses services.
En cas de non-atteinte des objectifs, les concernés sont mis en demeure et disposent de six mois pour proposer un plan d’action en vue de réduire leur consommation énergétique.
En cas d’inaction, une seconde mise en demeure est envoyée avant la publication de leur nom sur le site de l’État.
👉 Dans l’hypothèse où les rappels viendraient à se multiplier, les sanctions formulées par le décret tertiaire peuvent être complétées par une amende administrative allant de 1 500 € pour les personnes physiques à 7 500 € pour les personnes morales. 😨
Créé le 23 juillet 2019 et entré en vigueur le 1er octobre 2019, le décret tertiaire voit sa première échéance fixée au 30 septembre 2022. À cette date, l’ensemble des assujettis devront avoir transmis leurs informations de consommation de l’année précédente sur la plateforme OPERAT.
Que va-t-il se passer ensuite ? 🤗 Après cette première date butoir, les propriétaires, locataires et preneurs de bail devront se soumettre à plusieurs échéances :
Les actions à mener dans le cadre du décret tertiaire vont au-delà des rénovations énergétiques. Tendre vers la sobriété énergétique s’effectue via quatre leviers ne nécessitant pas de gros investissements financiers. 💸
La première chose à faire avant la mise en place d’actions de réduction est de sensibiliser ses parties prenantes… qui n’attendent que ça !
Le baromètre 2021 de Cegos révèle que pour 72 % des collaborateurs, l’entreprise devrait les intégrer dans leurs réflexions sur la RSE et ses enjeux.
En ce sens, il convient d’agir sur les comportements de chacun en appliquant des éco-gestes tous simples :
👋 De bonnes habitudes qui permettent non seulement de réduire la facture énergétique, mais surtout de sensibiliser un grand nombre de personnes à la protection de l’environnement.
L’amélioration de la performance énergétique du bâtiment consiste à encourager un usage quotidien respectueux de l’environnement. 🌱 À ce titre, de multiples solutions d’économies d’énergie existent :
Pour répondre au décret tertiaire, un bâtiment respectueux de l’environnement doit posséder des équipements performants en matière de chauffage, d’eau chaude ou d’éclairage. Adieu les équipements vétustes, mal entretenus, incompatibles avec les besoins des occupants et dysfonctionnels. 👋
Il convient également d’installer des dispositifs de contrôle et de gestion active desdits équipements pour éviter tout risque de gaspillage, tout en garantissant le confort des occupants.
Enfin, la bonne gestion des équipements participe à réduire leur consommation d’énergie. Instaurer un contrat d’exploitation avec objectif de résultats ou mettre en place une maintenance préventive permet de garantir le bon fonctionnement des équipements pour inscrire son entreprise dans la transition énergétique.
👉 Finalement, ces quatre actions contribuent au confort des usagers, à l’amélioration de l’image de l’entreprise, à la valorisation du patrimoine et à la réalisation d’économies sur la facture énergétique.
Votre entreprise semble gourmande en énergie et ne répond donc pas aux exigences du décret tertiaire ?
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Ils attendent votre coup de fil !
🚀 Pour aller plus loin :