Empreinte carbone : avion vs voiture, le match
L'avion et la voiture sont des modes de transport polluants. Mais l'une de ces options tire-t-elle malgré tout son épingle du jeu ?
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Très plébiscitée dans le monde, l’industrie des jeux vidéo comptait, en 2021, 2,7 milliards de joueurs dans le monde entier. Cet engouement pour ce mode de divertissement en est même venu à dépasser celui pour le cinéma et la musique. 📈
Néanmoins, et comme tout, cette pratique a un impact sur l’environnement. 37 millions de tonnes d’équivalent CO2 pour être exact. 💥
Qu’est-ce qui compose cette empreinte carbone ? Est-elle conséquente par rapport aux autres secteurs ? Comment la réduire ? On vous dit tout. 👋
Début 2021 dans le monde, ce sont 2,7 milliards de personnes qui jouaient aux jeux vidéo, un marché qui pesait alors 191 milliards de dollars. 💰
Cette même année, ce marché était occupé à 49 % par les consoles de jeux, à 26 % par le PC gaming et à 25 % par le jeu sur mobile. [Étude 2021, Sell]
Il existe ainsi plusieurs manières de jouer aux jeux vidéo :
👀 Ces différents modes de jeu sont à l’origine d’une empreinte carbone et énergétique plus ou moins importante.
Après avoir enquêté sur ce sujet, l’expert indépendant en numérique, Frédéric Bordages révèle que les jeux vidéo sur console sont à l’origine de 37 millions de tonnes d’équivalent CO2. À titre de comparaison, l’aviation est responsable de 600 millions de tonnes d’équivalent CO2. 📈
De leur côté, les équipements de jeu - les téléphones, les télévisions ou les ordinateurs - sont à l’origine de 2,1 à 3,9 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. [Étude publiée dans la revue Patterns] 📱
Dans le monde, le numérique - indispensable pour jouer en ligne - est à l’origine de 4 % des gaz à effet de serre (GES) - 1,5 fois plus que le secteur aérien -, dont 0,026 % des émissions sont émises par les consoles.
👉 On note également qu’en moyenne, les jeux représentent 50 grammes d’émissions équivalent CO2 par heure.
Néanmoins, le calcul de l’empreinte carbone des jeux vidéo ne peut être dissocié de la consommation d’énergie nécessaire à leur bon fonctionnement. ⚡️
En outre, la consommation d’électricité annuelle mondiale requise pour l’utilisation des jeux vidéo - et non pas sur l’ensemble de son cycle de vie - représente celle utilisée par dix réacteurs nucléaires, soit 75 TWh par an. [Étude publiée par le Lawrence Berkeley National Laboratory, 2018]
De nos jours, la conception du jeu doit être en adéquation avec les attentes des joueurs et les avancées technologiques - notamment en matière de graphisme. Plus gourmands en ressources, les jeux vidéo nécessitent alors beaucoup d’énergie et d’équipements de très haute qualité. 💪
Par ailleurs, et selon le mode de jeu, il convient de prendre en compte la fabrication du matériel nécessaire à son utilisation. Sachez que 80 % de l’impact environnemental d’un terminal est causé par sa fabrication contre 20 % durant son utilisation. 😳
À titre d’exemple, les terminaux numériques nécessitent des ressources précieuses dont l’extraction s’avère polluante et énergivore.
Le souci ? Ces ressources proviennent des quatre coins de la planète, faisant faire le tour du monde aux terminaux avant d’arriver entre nos mains et augmentant ainsi la pollution du numérique. 💥
👉 Bon à savoir : la fabrication d’une PlayStation 4 est à l’origine de 89 kilos de CO2.
7 à 10 % de l’électricité mondiale est consommée par Internet. En effet, jouer en ligne nécessite des data centers pour échanger et stocker des données. Il s’agit d’immenses infrastructures fonctionnant 24/24h et 7/7j et requérant beaucoup d’eau et d’énergie. 💥
À titre d’illustration, un data center émet 25 % de gaz à effet de serre et consomme 10 % de l’électricité française produite. [GreenIt] Un centre consomme 30 milliards de watts, c’est-à-dire l’équivalent du fonctionnement de 30 centrales nucléaires.
👉 Entre 2013 et 2017 en Europe, l’utilisation des PS4 a consommé 4,3 térawatts d’électricité. Pour vous donner une idée, sachez qu’il s’agit de la consommation annuelle du Nicaragua.
Néanmoins, il est nécessaire de relativiser. 👋
Jouer en ligne consomme moins de données que de visionner Netflix en HD ou d’assister à une conférence Zoom. Ces deux outils produisent respectivement jusqu’à 3 Go par heure et 810 Mo par heure quand le jeu en ligne est à l’origine de 40 à 150 Mo par heure. [e-dechet]
Bien évidemment, cela dépend également de la complexité graphique du jeu et de la définition choisie (la 4k consomme plus de données que la HD, par exemple). 📺
Toutefois, les jeux vidéo exigent des débits plus élevés qu’une série en streaming - 15 Mbit/s contre 3 à 8 Mbit/s pour les services de vidéo à la demande. (Nvidia)
Une étude menée par Statista en 2019 révélait que les jeux vidéo occupaient 8,1 % du trafic Internet mondial - contre 60,6 % dédiés au streaming vidéo.
Une statistique qui ne prend pas en compte l’avènement du cloud gaming qui, selon les chiffres de Microsoft, pourrait convertir deux milliards de consommateurs et démultiplier l’impact environnemental de l’industrie.
👀 D’après une étude publiée en 2018 par The Shift Project, chaque année, la consommation d’énergie liée au numérique est en hausse de 9 %.
Les matières premières utilisées dans les équipements numériques sont difficilement récupérables et donc recyclables. En cause ? L’incinération ou la mise à la décharge de ces déchets, deux pratiques nocives pour l’environnement. En effet, les composants électroniques relâchent des substances toxiques telles que le plomb ou le mercure, polluant le sol, l’air et l’eau. 💨
Malheureusement, selon l’ONU, les déchets électroniques sont les déchets ménagers qui connaissent la croissance la plus rapide au monde. D’ici 2030, ils pourraient atteindre 74 millions de tonnes métriques contre 53,6 millions de tonnes métriques en 2019.
Cette même année, seuls 17,4 % des déchets électroniques ont été recyclés dans le monde entier. 🌍
👋 À ce niveau, le cloud gaming est une bonne alternative puisqu’il permettrait de réduire les déchets liés aux jeux vidéo.
Nous l’avons vu, le cloud gaming requiert une connexion internet et donc une consommation d’énergie conséquente. Publiée en juin 2020, une étude menée par trois chercheurs de l’université de Lancaster imagine l’impact des jeux vidéo dans un avenir proche :
👋 La conclusion ? Il est écologiquement préférable de jouer à des jeux physiques, qu’à des jeux en streaming.
Le slowplay est un terme employé en 2018 par Esteban Giner, à la tête du blog « Chroniques vidéo ludiques ». Ce terme définit une nouvelle façon de consommer dans l’optique d’atteindre une certaine sobriété. Cela revient à modifier son comportement de joueur en :
Ce mouvement de décroissance semble extrêmement difficile à suivre pour les joueurs au vu des ventes de 2021 :
Plus que le jeu vidéo, c’est tout un système à remettre en question. Néanmoins, plusieurs entreprises commencent par développer des scénarios écologiques à l’image de :
Pourtant, le développement durable des jeux vidéo est fortement encouragé. Comment ? En revenant à des jeux minimalistes. Selon Frédéric Bordage, le meilleur moyen « d’écoconcevoir du numérique, c’est de se donner des contraintes, comme une place mémoire limitée, une compatibilité 3G ou avec un écran vieillissant ».
👉 À noter : Ubisoft a choisi d’aborder les thèmes écologiques dans ses jeux et commence à développer des boitiers en carton recyclés, notamment pour la nouvelle édition du jeu Football Manager sortie en 2020.
Les joueurs ne sont pas les seuls à pouvoir se mobiliser pour la planète ! Les géants de cette industrie ne semblent pas rester les bras ballants face à l’urgence écologique. ⚠️
En 2019, un consortium d’entreprises - comprenant Microsoft, Sony, Google ou encore Twitch - a rejoint l’ « Playing for the Planet » (P4P) de l’ONU. Introduite en marge du sommet des Nations unies pour le climat, cette initiative engage les membres à réduire l’empreinte carbone du secteur. ✅
Comment ? En sensibilisant le milliard de joueurs qui utilisent leurs produits via :
Un engagement qui semble porter ses fruits puisqu’en 2020, Sony a annoncé avoir évité 17,5 millions de tonnes d’émissions équivalent carbone pour la PS4 grâce à son mode de repos, son architecture système sur puce et à son alimentation économie en énergie.
D’ici 2030, l’entreprise ambitionne d’atteindre 30 millions de tonnes. 💪
En outre, Sony, Microsoft et Nintendo sont également signataires du « Games Console Voluntary Agreement » (Directive de l'UE 2009/125/EC). Cet accord volontaire reconnu en 2015 par la Commission européenne définit les exigences visant à améliorer l’efficacité énergétique des consoles de jeux. 🎮
Quelques exemples de mesures :
Les jeux vidéo ne sont pas les seuls responsables de l’empreinte carbone du numérique. Réalisez le bilan carbone de votre entreprise pour mesurer les émissions du numérique afin d’adopter des mesures pour mieux la réduire. 📉
🚀 Pour aller plus loin :