Qu'est-ce qu'une rivière atmosphérique ?
Les rivières atmosphériques sont des phénomènes météorologiques ayant régulièrement fait la une ces dernières années. Que faut-il savoir à leur sujet ?
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Alors qu’elle ne représente que 0,8 % de la surface des océans mondiaux, la mer Méditerranée se réchauffe 20 % plus vite que le reste de la planète. Au total, ce sont 517 millions de personnes qui sont directement et indirectement impactées par les effets du réchauffement climatique sur la Méditerranée.
Une question se pose : la deuxième région du monde la plus impactée par le réchauffement climatique après l'Arctique est-elle condamnée ? Nous faisons le point sur la situation dans cet article.
Surnommée « La Grande Bleue », la mer Méditerranée est la plus grande mer semi-fermée au monde. Entourée par trois continents que sont l’Afrique, l’Asie et l’Europe, elle ne bénéficie que de très peu de courants entrants et sortants - elle n'est reliée à l'océan Atlantique que par le détroit de Gibraltar. Le renouvellement de ses eaux est donc un processus particulièrement long (un siècle s’avère nécessaire).
Du fait de sa position géographique particulière, la région bénéficie d’un double climat :
L’association de ces deux climats favorise la survenue d'événements climatiques naturels et fréquents en Méditerranée - à l’image des séismes, des éruptions volcaniques, des crues, des incendies et des sécheresses. Cependant, depuis quelques années, ces événements s’intensifient et se multiplient en raison du réchauffement climatique.
Bénéficiant d’un riche patrimoine naturel et historique, la Méditerranée attire nombre de touristes et d’entreprises. Bien qu’elles soutiennent l’économie locale, les activités humaines contribuent au réchauffement climatique, puisqu’elles favorisent :
Du fait de la hausse des températures, le bassin méditerranéen est considéré comme étant le hotspot du réchauffement climatique. Pour preuve : d’ici 2040 et sans actions supplémentaires, la température augmentera de 2,2 °C en région méditerranée, voire de 3,8 °C d’ici 2100 dans certaines régions.
Publié en 2019, le rapport du réseau MedECC - réseau méditerranéen d’experts sur les changements climatiques et environnementaux - intitulé « Les risques liés aux changements climatiques dans la région Méditerranée » fait le point sur la situation méditerranéenne.
Estimée à 0,4 °C par décennie sur la période 1985 et 2006, la hausse de la température de la surface de la mer s’effectue généralement entre mai et juillet.
Ce phénomène pourrait donner lieu à la formation de mucilages marins principalement composés d’algues. Or, ces habitats représentent un danger pour les gorgones qui s’enchevêtrent dans les branches et meurent.
Puits de carbone naturels avec les forêts, les sols et l’atmosphère, mers et océans contribuent à la lutte contre le réchauffement climatique, puisqu’ils absorbent près d’un quart de nos émissions de CO2.
Or, au vu de la quantité de CO2 annuellement émise, ce processus en vient à modifier la chimie de l’eau de mer. Stable depuis 65 millions d’années, le pH de l’eau a diminué d’une unité depuis la révolution industrielle.
L’acidification de l’eau impacte durement les organismes pélagiques et benthiques possédant un squelette ou un coquillage composé de calcaire. Les planctons, les moules ou les ptéropodes sont victimes de changements dans leur composition, mettant ainsi leur survie en jeu et perturbant la chaîne alimentaire sous-marine - le phytoplancton étant essentiel au maintien de la biodiversité.
En outre, cette hausse de température blanchit les coraux, un phénomène qui les expose aux maladies, voire à la mort. Ce faisant, le riche écosystème marin qu’abrite les barrières de corail est lui aussi menacé.
La mer Méditerranée abrite entre 4 et 18 % des espèces marines mondiales connues. Or, l’augmentation de la température de l’eau favorise l’apparition d’espèces vivant dans les eaux chaudes (la sardinelle ronde, le poisson-perroquet méditerranéen ou la dorade coryphène) et la disparition d’espèces vivant dans les eaux froides (le sprat, la sardine et l’anchois, par exemple).
Cette homogénéisation du biote méditerranéen entraîne la migration d’espèces invasives orientales. Ces dernières - à l’image du poisson-lapin et des méduses - modifient les écosystèmes en dévastant les forêts d’algues ou les ichtyoplanctons.
Dans les décennies à venir, les pays du bassin méditerranéen - déjà victimes du réchauffement climatique - subiront une réduction des précipitations, pouvant mener à de fortes périodes de sécheresse. Dans le détail :
Conséquence du manque de pluie, de la hausse des températures et de la croissance démographique, les besoins en eau douce ne pourront plus être comblés. Un réchauffement de + 2 °C réduirait la disponibilité en eau douce entre 2 et 15 % - à savoir l’une des plus fortes baisses au niveau mondial.
La population méditerranéenne déjà considérée comme « pauvre en eau » - car ayant moins de 1000 m3 par habitant et par an - devra se tourner vers les eaux souterraines qui seront cependant de mauvaise qualité du fait de leur surexploitation, de leur pollution et de l’infiltration de l’eau de mer.
En prenant en compte les incertitudes relatives au réchauffement climatique et à la fonte des glaces, les scénarios prévoient une élévation moyenne mondiale comprise entre 52 et 190 cm d’ici 2100.
La hausse du niveau de la mer méditerranéenne modifierait également les trajectoires de circulation des eaux et donnerait lieu à des écarts de niveau à la surface de la mer allant jusqu’à 10 cm.
En conséquence : un tiers de la population vivant près de la mer sera fortement exposé à ce phénomène. Pour preuve : d’ici 2100, d’importantes inondations auront lieu au sud de l’Italie - pouvant aller jusqu’à l’engloutissement de certaines îles. Les régions côtières seront en première ligne :
Activités majeures depuis des millénaires, la pêche et l’aquaculture font face à des problématiques majeures. 90 % des stocks des principales espèces commerciales sont en état de surexploitation, tandis que les poissons et les mollusques représentent 50 % des prises totales de pêche.
Le réchauffement climatique favorise quant à lui l’apparition d’espèces plus petites et impacte le prix moyen maximum du poisson. Ce dernier devrait baisser de 4 à 49 % entre 2000 et 2050.
Les secteurs de l’agriculture et de l’élevage seront quant à eux sujets :
👉 L’ensemble de ces effets favorise les disparités locales et régionales.
Le changement climatique vécu par la Méditerranée a des effets directs et indirects sur la santé humaine. Plusieurs exemples :
Certaines conséquences du réchauffement climatique subies par la Méditerranée sont irréversibles. Cependant, tout n’est pas perdu. Sauver la Méditerranée implique une action collective.
On le dit et on le redit : agir sur nos émissions de GES constitue une priorité pour limiter le réchauffement climatique à + 2 °C d’ici la fin du siècle, comme déterminé par l’Accord de Paris.
Une action d'autant plus importante qu’un quart du CO2 est absorbé par les océans. Pour y parvenir à l’échelle individuelle, il convient d’agir à plusieurs niveaux :
Les pays méditerranéens sont invités à instaurer des politiques de développement durable pour réduire les risques encourus dans les domaines clés (l’eau, les écosystèmes, la santé, la nourriture et la sécurité) et s’adapter au réchauffement climatique.
Il s’agit ni plus ni moins d’entamer la transition écologique de la région en impliquant les municipalités, la population et les entreprises. Plusieurs leviers d’action :
La réduction de nos émissions de gaz à effet de serre est la principale mesure à mettre en œuvre pour limiter le réchauffement climatique. Engagez votre entreprise dans cette démarche vertueuse en réalisant le bilan carbone de votre activité.
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