La difficile équation de la sobriété numérique
La sobriété numérique vise à minimiser l’impact environnemental lié à notre usage du numérique. Un concept qui se heurte pourtant à de nombreux défis.
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Le climatoscepticisme est là, et il n'est pas près de disparaître. En juillet dernier, le journal Les Échos indiquait qu'environ un tiers des Français doutait du réchauffement climatique ou de son origine anthropique - c'est-à-dire humaine.
Qu'importe les catastrophes à répétition, la fonte des glaciers, la température moyenne mondiale qui s'élève à un rythme alarmant... Les climatosceptiques n'en démordent pas.
L'un dans l'autre, chacun est libre de croire ce qu'il veut. À une époque où l'information circule très rapidement (parfois sans avoir été vérifiée), il demeure toutefois important de souligner que nombre d'arguments relayés par le courant climatosceptique souffrent de lacunes.
Explications.
Avant toute chose, pour ceux qui l'ignoreraient, rappelons ce qu'est le climatoscepticisme.
Selon le Larousse, le terme de "climatosceptique" se rapporte à une personne qui nie ou minimise l’origine anthropique (ou humaine) du réchauffement climatique, voire le réchauffement lui-même.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle cette question du consensus scientifique fait régulièrement l'objet d'attaque. Aux dires de certains et certaines, ce consensus n'existerait pas. Ce qui est faux, car un consensus scientifique se crée par l'accumulation de connaissances et d'études scientifique publiées se rapportant au même sujet.
En bref : consensus n'a jamais été synonyme d'unanimité. L'unanimité ne constitue pas une condition à l'existence d'un consensus. Dans le cas présent, le fait que 3 % de scientifiques soient en désaccord avec les 97 % restants ne signifie pas qu'il n'y a pas consensus scientifique. Pour être rigoureusement précis, on peut dire que le changement climatique et le fait qu’il soit d’origine humaine font l'objet d'un consensus scientifique majoritaire.
En 2013, une étude a passé en revue près de 12 000 articles publiés entre 1991 et 2011. Le consensus scientifique autour du principe de responsabilité humaine était alors de 97 %. Encore une fois : il existe effectivement des scientifiques n’adhérant pas à ce principe. Mais ils sont largement minoritaires. Cet état de fait a été approuvé en 2016 par le chercheur australien John Cook, dont l'analyse a conclu que le consensus scientifique se situait entre 90 et 100 % (en fonction de la question posée exacte, de la période, et de la méthode d'échantillonnage). Enfin, selon l’étude menée par l’université américaine Cornell en 2021, plus de 99 % des articles scientifiques publiés depuis 2012 confirment le rôle de l'activité humaine dans la survenue du réchauffement climatique.
Tout le temps peut-être pas, mais le climat de notre planète a déjà joué aux montagnes russes. La période ressemblant le plus à celle que nous sommes en train de vivre est celle du Maximum Thermique du passage Paléocène-Eocène (dite PETM, pour Paleocene-Eocene Thermal Maximum en anglais). Pour la petite histoire, le réchauffement survenu à ce moment-là avait aussi été causé par une importante quantité de CO2 relâchée dans l’atmosphère.
Pour plus de détails, n'hésitez pas à consulter notre article sur ce sujet.
Dans le cas présent, le changement climatique est également dû à une forte concentration de gaz à effet de serre au sein de notre atmosphère. Mais cette fois, c'est bel et bien l'activité humaine qui est en cause. Pas de chance : le modèle d'exploitation des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) établi au détour de la Révolution industrielle s'est révélé moins vertueux que nous l'imaginions sur le plan du climat.
Certains climatosceptiques évoquent parfois une situation climatique spécifique survenue dans le courant du Moyen-Âge : baptisée « anomalie climatique médiévale », cette période fut effectivement plus chaude que la normale. Néanmoins, pas de comparaison possible, car les chaleurs étaient régionales et non mondiales. Quant à l'impact de ces dernières, il était sans commune mesure avec les évènements que nous connaissons aujourd'hui.
Ici, il s’agit d’une confusion entre les notions de météo et de climat. La première étudie les phénomènes atmosphériques, dans le but de prévoir le temps à un endroit précis et sur une courte durée. Tandis que la seconde se focalise sur les conditions météorologiques observées au cours de longues périodes et sur l’ensemble de la planète.
À noter : selon le GIEC, la température moyenne entre 1880 et 2012 a augmenté de 0,85 °C.
Par ailleurs, l'enregistrement de basses températures à un endroit et à un moment précis n'est pas significatif. Pour avoir une vision objective, il convient d'étudier la moyenne des températures à travers le monde.
L'activité du Soleil est bel et bien sujette à des variations. En moyenne, celle-ci croît et décroît tous les onze ans. En 2019, la NASA avait d'ailleurs annoncé que le Soleil entamait son 25e cycle d'activité (depuis 1755, date du début du suivi intensif de l'activité et des taches solaires).
Ce sont les taches sombres se formant à la surface du Soleil qui permettent de mesurer l'intensité et le niveau de son activité. Si le nombre de taches à sa surface est élevé, l'activité solaire est élevée. Si le nombre de taches à sa surface est faible, l'activité solaire est faible.
Vous l'aurez compris : le Soleil n'est pas la cause du réchauffement climatique que nous connaissons actuellement. En outre, les scientifiques s'accordent sur le fait que "le cycle solaire et les variations à court terme de l'irradiance qui lui sont associées ne peuvent être la principale force à l'origine des changements climatiques que nous observons actuellement sur Terre".
À titre indicatif, la production d'énergie solaire varie de seulement 0,15 % au cours d'un cycle. Moins que ce qui serait nécessaire pour provoquer le changement climatique à l'œuvre sur Terre.
De façon plus prosaïque, si le Soleil se trouvait véritablement à l'origine du réchauffement climatique, ce dernier devrait être observé à la fois dans la haute et dans la basse atmosphère. En l'occurence, Frank Pattyn (directeur du Laboratoire de glaciologie à l'Université libre de Bruxelles) confirme que le réchauffement n'est observé que dans la basse atmosphère. Là où se concentrent les gaz à effet de serre.
C'est vrai que le chiffre paraît minuscule. À notre échelle d'être humains, nous ne voyons quasiment pas la différence lorsque la température extérieure oscille entre 4 et 5 °C par exemple. Mais ce n'est pas parce que les êtres humains ne perçoivent pas ou peu cet écart qu'il en va de même pour les écosystèmes.
Le fait de continuer sur notre lancée nous exposerait à un enchaînement de catastrophes naturelles sans précédent. Des catastrophes entraînant à leur tour flux migratoires, épidémies et potentiels nouveaux conflits armés.
D’après le Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes, le monde a subi chaque année, au cours des deux dernières décennies, entre 350 et 500 catastrophes de grande ampleur liées au changement climatique. Et ce chiffre pourrait atteindre 560 par an d’ici 2030.
Pour cette raison, l’Accord de Paris souhaite cantonner la hausse de la température mondiale à 2 °C - idéalement 1,5 °C. Si cet objectif n’est pas respecté :
C'est vrai, mais il y a des limites à l'exercice. La période du PETM, par exemple, a conduit à des extinctions de masse - alors même que la hausse des températures s'est étalée sur des milliers d'années. À l'époque, la concentration de gaz carbonique atmosphérique augmentait 30 fois moins vite que de nos jours.
D'ailleurs, nombre d’espèces animales et végétales ont d'ores et déjà fait les frais du changement climatique actuel. Un changement brutal, qui ne leur a pas laissé suffisamment de temps pour avoir une chance de s’acclimater (c’est-à-dire de migrer). Malheureusement, la vie de citadin que nous sommes nombreux à mener au sein des pays occidentaux permet rarement de prendre la mesure de cette réalité.
Mais ne nous y trompons pas : l'espèce humaine n'est pas plus à l'abri que les autres. Si notre capacité d'acclimatation est plus élevée, elle implique également que nous changions de lieu de vie. Or, les choses ne sont pas si simples, car les territoires habitables sont régis par des frontières. Pour cette raison, la migration d'un pays à l'autre est autrement plus compliquée qu'autrefois.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, l'étude du réchauffement climatique n'est pas récente. Elle ne remonte même pas au siècle dernier. En vérité, le phénomène du réchauffement climatique fait l'objet d'études depuis 1824.
À cette époque, Joseph Fourier travaille sur les équations mathématiques régissant la thermodynamique (c'est-à-dire les transferts de chaleur). Il publie un article et émet l'hypothèse que les gaz présents dans l'atmosphère pourraient se trouver à l'origine de la création de barrières invisibles, qui emprisonneraient la chaleur. D'où le fait que notre planète puisse rester chaude.
Mais cette hypothèse demeure vague. Il faut attendre 1837 pour qu'il précise son idée et publie un nouvel article dans The American Journal of Science and Arts. Il théorise alors l'idée selon laquelle la quantité de chaleur retenue par l'atmosphère connaît des variations sur une longue période.
C'est Eunice Newton Foote, une scientifique amateure, qui va véritablement tester les capacités de piégeage de la chaleur par différents gaz.
En bref, Eunice Newton Foote dispose plusieurs cylindres de verre et place un thermomètre au fond de chacun d'eux. Elle les remplit ensuite de divers mélanges de gaz, puis les expose alternativement au soleil à l'ombre.
Malheureusement, cette scientifique amateure se trouve dans l'impossibilité de présenter ses recherches devant l'American Association for the Advancement of Science, où les femmes ne sont alors pas autorisées à prendre la parole.
John Tyndall a-t-il eu vent des travaux d'Eunice Newton Foote ? Le sujet fait encore débat aujourd'hui.
En 1859, John Tyndall propose ainsi sa propre expérimentation visant à tester un à un le pouvoir réchauffant de différents gaz. Pour ce faire, il prend un long tube de verre, dont il chauffe une extrémité avec un cube de métal chaud et de l'eau bouillante.
Résultat de l'expérimentation : le CO2 piège 1000 fois plus de chaleur que l'air.
L'avancée opérée grâce à Svante Arrhenius est considérable, dans la mesure où son modèle va permettre d'estimer la quantité de CO2 nécessaire pour modifier les températures à l'échelle mondiale.
De manière plus succincte, Svante Arrhenius est le premier à avoir élaboré un "modèle de changement climatique".
Concrètement, Arrhenius s'attèle à calculer la quantité de chaleur qui se trouverait piégée consécutivement à une variation des niveaux de dioxyde de carbone et de vapeur d'eau dans l'atmosphère.
Nouveau bond dans le temps : nous sommes désormais en 1938.
Après avoir collecté les données de 147 stations météorologiques à travers le monde, Guy Callendar constate que les températures ont augmenté de 0,3 °C au cours des 50 années précédentes. Selon lui, les émissions de CO2 générées par l'industrie ont commencé à réchauffer le climat de notre planète.
Malheureusement, à l'époque, ce constat est accueilli avec scepticisme par nombre de scientifiques. Une communauté dont l'opinion, comme on le sait, évoluera par la suite.
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