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Tout comprendre sur la solastalgie

La solastalgie est l’une des répercussions du changement climatique sur l’humain. De quoi s’agit-il ?
Green Actu’
2023-02-23T00:00:00.000Z
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une femme au bord de la mer au coucher du soleil

Considérée comme le « mal du siècle », la solastalgie est le fait d’être déprimé par le changement climatique. De fait, la dégradation progressive de notre patrimoine naturel amène une grande partie de la population à développer une forme d’anxiété. 🌍

Au regard de l’aggravation de la crise environnementale, il semble désormais inconcevable pour beaucoup de nier l’existence de l’urgence écologique. 

Comment se manifeste la solastalgie ? Est-ce une forme d’éco-anxiété ? Quels sont les symptômes ? On vous explique tout. 👋

🧐 Qu’est-ce que la solastalgie ?

Solastalgie, définition 📖

La solastalgie - également appelée « dépression verte » - est un concept rendant compte de l’impact négatif du réchauffement climatique sur notre santé mentale. 

Parce que oui : au-delà d’impacter l’environnement et la biodiversité, le changement climatique vient nourrir le mal-être de la population et influencer la manière dont nous vivons ces chamboulements écologiques. 😵 

Bien qu’il s’agisse en premier lieu d’une réaction saine, le stress procuré par la prise de conscience quant à l’urgence climatique peut rapidement transformer la solastalgie en une pathologie physiologique et psychique. 🩺

En cause : un puissant sentiment d’impuissance face à la dégradation avancée de la planète. 

👉 Ce concept est ainsi étroitement lié à celui de la collapsologie, qui désigne l’effondrement inéluctable des écosystèmes - et plus généralement du monde entier - par le réchauffement climatique.

L’origine de la solastalgie 🔎

Le principe du réchauffement climatique - causé par la combustion d’énergies fossiles - n’a été éprouvé qu’en 1896 par Svante Arrhenius un scientifique suédois. Face à cette découverte de taille, aucun lien n’a immédiatement été fait entre ce que l’on considère comme le plus grand défi du XXIe siècle et la manière dont nous l’appréhendons. 🔎

Ce n’est qu’en 2003, que le philosophe de l’environnement australien Glenn Albrecht crée et utilise pour la première fois le terme de solastalgie. Ce dernier lui permet de faire le lien entre la détresse environnementale et la détresse psychique vécues par les habitants de la Hunter Valley en Australie. En effet, il se rend rapidement compte que la dégradation de leur état psychologique est causée par le développement de mines à ciel ouvert qui détruisent le paysage.

Il réutilise et explique l’origine de ce concept en 2007, dans son second article intitulé «Solastalgie : la détresse causée par le changement environnemental».

Trêve de suspens : que signifie ce terme ? 🧐

Le néologisme « solastalgie » est composé du terme anglais « solace » qui signifie « réconfort » et du suffixe grec « algia » renvoyant à la douleur. 

Autrement dit, la solastalgie symbolise la douleur de perdre son lieu de réconfort. 🌍

Par ailleurs, le concept de solastalgie est créé en opposition à celui de nostalgie. Ce sentiment renvoie à un regret du passé, ainsi qu’à la mélancolie ressentie par des individus étant loin de chez eux, quand la solastalgie évoque plutôt un regret du futur. ⏳

En 2019 dans son article « Ce mal du pays sans exil. Les affects du mauvais temps qui vient », le philosophe français Baptiste Morizot étend ce terme à notre situation face au réchauffement climatique. L’auteur explique ainsi que l’humain est dépossédé de son environnement à cause des changements rapides de saison et la perte de la biodiversité.

👋 Pour aller plus loin : depuis les années 1990, l’éco-psychologie - une branche de la psychologie - s’attache à étudier la dimension psychologique qui découle de la crise écologique.

Feuille de pin sur la main d'une personne

Quels sont les symptômes de la solastalgie ? 👀

La solastalgie s’illustre par l’apparition progressive ou soudaine d’une multitude d’émotions et de questionnements en lien avec l’urgence climatique actuelle. Cette prise de conscience écologique est ainsi causée par l’accumulation d’actualités écologiques négatives, d’événements météorologiques extrêmes et d’informations scientifiques particulièrement alarmantes - on pense notamment aux rapports du GIEC. 📑

Dès lors, cet état d’âme est caractérisé par le développement de symptômes liés à un stress pré-traumatique :

  • la tristesse ;
  • la dépression ;
  • l’angoisse ;
  • de pessimisme ;
  • des insomnies ;
  • l’anxiété.

De plus, les personnes souffrant de solastalgie présentent un fort sentiment d’impuissance, d’injustice, de frustration, de colère, de perte de contrôle et une peur de l’avenir. Malgré les multiples tentatives mises en œuvre afin de limiter le réchauffement climatique, ces individus n’ont plus aucun espoir et sont persuadés que ce phénomène est irréversible. 😔

Quelques exemples de questionnements permettent de compte de la souffrance existentielle vécue :

  • pourquoi s’obstiner alors que la planète court vers sa fin ? ;
  • nos actions sont-elles réellement efficaces ? ;
  • comment parvenir à limiter le réchauffement à + 2 °C d’ici la fin du siècle alors que la situation ne semble faire que de se dégrader ? ;
  • comment sauver la planète, si tout le monde refuse d’agir ? 

Autant de questions à l’origine de crises de panique, voire de véritables détresses psychologiques chez des millions de personnes.

Silhouette d'une personne debout dans la brume

⚡️ Quelle est la différence entre la solastalgie et l’éco-anxiété ?

Comme nous l’avons vu, la solastalgie est une expérience immédiate s’illustrant par des émotions négatives intenses telles que la tristesse, l’impuissance ou la dépression. À l’inverse, l’éco-anxiété est une peur par anticipation qui renvoie à une réaction émotionnelle - et ne peut pas donner lieu à une pathologie comme la solastalgie. 👋

Autrement dit, toute personne ayant conscience de l’ampleur de l’enjeu écologique actuel présente de l’inquiétude quant à l’état de la planète et souffre donc d’éco-anxiété. 💁‍♂️

L’incertitude - c’est-à-dire le fait de ne pas réussir à se projeter ni à imaginer son avenir - fait également partie des symptômes de l’éco-anxiété.

👉 Bon à savoir : le terme éco-anxiété est utilisé pour la première fois dans les années 1990 par la journaliste Lisa Leff, dans un article à propos de la pollution dans la baie de Chesapeake et l’inquiétude dont elle est à l’origine.

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youtube screenshot

👥 Qui est principalement touché par cet état d’âme ?

La solastalgie concerne malheureusement tout le monde - puisque nous sommes tous victimes du réchauffement climatique. Néanmoins, des personnes sont plus susceptibles d’être touchées :

  • celles ayant été directement exposées aux répercussions du réchauffement climatique (inondation, incendie ou canicule, par exemple) ;
  • celles ayant vécu un choc (un paysage complètement différent que dans leurs souvenirs) ;
  • les climatologues, qui côtoient quotidiennement les catastrophes écologiques et qui sont à l’origine d’un vaste mouvement sur Twitter avec le hashtag #solastalgie en vue de sensibiliser la population ;
  • la jeune génération, qui se montre particulièrement inquiète pour son avenir. Globalement, une étude de 2018 d’Ifop révèle que 85 % des Français sont inquiets face au réchauffement climatique - dont 29 % des interrogés se montrent très inquiets. Un chiffre qui monte à 93 % pour les jeunes âgés de 18 à 24 ans.
    Il n’est cependant pas trop tard pour agir. D’où l’importance que l’éducation peut jouer auprès des jeunes générations, afin de les sensibiliser aux bons gestes à adopter.

Au vu de l’avancée des choses, il est fort probable que le nombre de solastalgiques augmente dans les années à venir. En cause ? Les prévisions du GIEC, ainsi que l’enchaînement d’événements météorologiques extrêmes donnant lieu à une prise de conscience générale, voire à un sursaut de la population. 

⚔️ Comment peut-on lutter contre la solastalgie ?

Prendre du recul sur la situation 👀

La première chose à faire lorsque les symptômes de la solastalgie se font ressentir est de prendre du recul sur cette situation que nous ne maîtrisons pas. ❌

Dès lors, il est essentiel de ne pas tout prendre à cœur et d’accepter le fait qu’il est impossible d’endosser l’entière responsabilité de la lutte contre le réchauffement climatique. Agir à son échelle est déjà un premier pas de taille - que ce soit par des actions concrètes ou en sensibilisant son entourage.

Par ailleurs, malgré la meilleure volonté du monde, il arrive que des échecs surviennent. Il faut donc apprendre à ne pas toujours réussir du premier coup et à ne pas se mettre une énorme pression sur les épaules ou la chute ne sera que plus dure. 

👉 La bonne astuce : au lieu de se focaliser sur les constats anxiogènes massivement partagés dans les médias, les personnes souffrant de solastalgie peuvent uniquement choisir de s’entourer d’informations et d’actions positives envers l’environnement - notamment à l’aide des réseaux sociaux. 

Des gens qui nettoient la plage

S’engager pour l’environnement 🌱

À ce jour, aucun traitement n’existe étant donné que « Quand on est solastalgique, en général, on le reste ». [Alice Desbiolles, médecin spécialisée en santé environnementale]. Il faut simplement apprendre à vivre avec. 👋

Néanmoins, selon l’intensité des symptômes, les individus victimes de ces questionnements peuvent faire l’objet d’un suivi psychologique - mais ce cas de figure reste encore rare. 

La seule solution reste ainsi de résoudre le réchauffement climatique. Plus facile à dire qu’à faire… À défaut d’y parvenir collectivement, il existe des moyens d’agir concrètement à son échelle. 💪

En outre, chaque individu préoccupé par la situation climatique à l’opportunité de s’engager en rejoignant une ONG environnementale par exemple. Cette solution permet non seulement de sensibiliser le plus grand nombre pour faire avancer la cause environnementale, mais surtout de vivre en cohérence avec ses valeurs.

Adopter des éco-gestes ✅

S’engager personnellement envers la protection du climat s’effectue de différentes manières. Au-delà de rejoindre des associations, chacun d’entre nous est fortement invité à adopter des écogestes au sein de sa vie quotidienne, comme sur son lieu de travail.

Ces derniers concernent l’ensemble de nos activités quotidiennes, à savoir :

  • se déplacer via des transports vertueux (le bus, le train, le vélo, la trottinette, la marche à pied et le covoiturage en dernier recours), puisqu’en 2019, ce secteur était à l’origine de 31 % des émissions françaises de GES ;
  • réduire le gaspillage et diminuer la production de déchets - en 2018, chaque Français a produit 5,1 tonnes de déchets ;
  • maîtriser son impact numérique, qui représente encore 2 % de l’empreinte carbone au niveau national ;
  • consommer mieux et moins - recycler, réutiliser, réemployer, réparer, autant d’actions écoresponsables qui entrent dans une économie circulaire ;
  • changer sa manière de voyager - notamment en réduisant les vols en avion.

Réduire son empreinte carbone 📉

Une question se pose : comment lutter contre quelque chose qu’on ne connaît pas ? La première chose à faire est donc de s’informer sur les causes du réchauffement climatique - une trop forte émission de gaz à effet de serre dans l’atmosphère - afin de mieux les limiter. Par conséquent, il s’agit de réduire lesdites émissions rejetées à chacune de nos actions en adoptant notamment les écogestes ci-dessus.

Au niveau d’une entreprise, il est recommandé - voire obligatoire selon la composition de la structure - de réaliser un bilan carbone en vue d’élaborer une stratégie de réduction des émissions. Cela vous intéresse ? Vous êtes au bon endroit, vous pouvez prendre contact dès aujourd’hui avec un de nos experts et réaliser une démo gratuite et sans engagement.

Un homme avec des lunettes qui sourit
Icône avec flèches "Time to change"

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